
Le groupe des Verts au parlement européen a présenté des propositions afin de revoir à la hausse le Green Deal de la Commission européenne.
Mercredi 4 décembre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen annonçait la mise en place d’un « green deal » pour mettre en œuvre la politique européenne de la lutte contre le changement climatique. Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission a promis à cette occasion des investissements à haute de « centaines de milliards d’euros par an ». Ces fonds seront composés d’ « une combinaison d’argent public, d’emprunts, d’argent privé ». « Il faut que les gens comprennent qu’il y a aussi un coût énorme à ne pas agir », a-t-il averti devant le Comité des Régions bruxellois.
Frans Timmermans a appelé à « agir très rapidement » pour un « changement systémique », au lendemain de la publication d’un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (EEA) selon lequel l’UE n’atteindra pas ses objectifs environnementaux en 2020. Si le projet final n’a pas encore été rendu, la copie a déjà vivement été critiquée par le groupe des Verts au parlement européen, qui trouvent le plan trop timoré. « Avec ce document, on ne sait pas très bien comment on va concrètement atteindre la neutralité carbone », a réagi Philippe Lamberts (Belgique) président du groupe des eurodéputés écologistes.
Un avis partagé par l’eurodéputé Bas Eickhout, spécialiste de l’ETS (le système communautaire d’échange de quotas d’émission), pour qui le projet de l’exécutif européen « n’est qu’une liste de bonnes intentions. La vraie stratégie climat de l’Union européenne a déjà été présentée, il y a deux ans, par la commission Juncker ». Ce dernier appelle à porter à 65 % l’objectif de baisse des émissions carbonées communautaires à l’horizon 2030 – elle est actuellement fixée à 40%, mais la Commission veut la réhausser à 50%. « Depuis, rien n’a progressé », déplore-t-il.
Le groupe parlementaire a ainsi déposé un projet concurrent : l’European Climate Law (ECL). Ils y proposent d’atteindre la neutralité carbone en 2040. Des ambitions très hautes qui auront du mal à trouver un soutien transpartisan. Or, les écologistes ont été plébiscités par environs 10 % des voix exprimées lors des élections européennes de mai dernier – et à ce titre ils ne peuvent peser seuls. Au Parlement, « les Verts restent contournables » déplore Philippe Lamberts, le coprésident du groupe.
En outre, ils sont exclus des organes de décision majeurs (Commission européenne, commissions parlementaires majeures…). « Les Verts ne sont pas au pouvoir en Europe, or, tout gouvernement qui choisit un commissaire privilégie quelqu’un de sa majorité », résume Éric Maurice, responsable du bureau bruxellois de la Fondation Robert Schuman. Aussi, leur projet a peu de chances d’aboutir.