L’Union européenne veut agir pour réduire les émissions et la pollution sonore de l’aviation après la révélation de leur augmentation par un nouveau rapport.
Les émissions de dioxyde de carbone liées au secteur de l’aviation ont augmenté de 16% entre 2005 et 2017. Sur la même période, les émissions d’azote ont, elles, cru de 25 %, selon le second rapport européen sur l’aviation et l’environnement. Cette étude réalisée par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) et Eurocontrol met en garde contre les efforts d’une aviation toujours plus « verte’ », mais dont les efforts ne suffisent pas.
Des véritables efforts ont pourtant été déployés par le secteur. En outre, l’efficacité environnementale de l’aviation continue de s’améliorer, avec des baisses de la consommation moyenne de carburant par passager-kilomètre parcouru (-12 %) et d’énergie sonore par vol (-24 %) prévues d’ici 2040. Mais le nombre de vols devrait augmenter de 42 % sur la même période.
Malgré une flotte de plus en plus verte, la technologie peine à suivre l’augmentation de la flotte aérienne mondiale. Aussi, d’après ce rapport, les émissions liées à l’aviation vont continuer à exploser. De fait, le nombre de kilomètres-passager est monté en flèche, de 60 % entre 2014 et 2017, alors que le nombre de vols a augmenté de 8 %. Et la tendance devrait sensiblement s’accélérer, avec une croissance prévue de 42 % entre 2017 et 2040.
En outre, si le renforcement des normes et des avancées technologiques ont permis de faire baisser la quantité de pollution sonore générée par les vols individuels, la croissance du nombre d’avions en circulation a en réalité augmenté son impact. Ainsi, le nombre de personnes touchées par le phénomène a augmenté de 14 % depuis 2014. Violeta Bulc, commissaire européenne aux transports, souligne en effet que « l’impact absolu de l’aviation augmente ».
Mise au fait de cette double tendance, la Commission européenne a estimé que « la contribution du secteur aérien à la lutte contre le changement climatique nécessitera son engagement total en faveur d’investissements dans des solutions de décarbonation de l’aviation, en vue d’atteindre l’objectif de l’UE de parvenir à zéro émission nette d’ici à 2050 ».
La compagnie aérienne finlandaise Finnair a décidé d’anticiper un plan européen, en lançant un nouveau service, nommé Push for Change, qui permet aux passagers de compenser les émissions de CO2 générées lors de leurs vols. Ces derniers peuvent volontairement de régler une « taxe de compensation » directement via son site internet. Les fonds recolletés doivent servir à acheter des biocarburants et mener des missions de protection de l’environnement- notamment en Afrique.
« L’aviation a plusieurs impacts économiques et sociaux positifs, il est important que nous travaillions à la création d’un monde aérien plus responsable », note Topi Manner, le patron de Finnair. Ce dernier rappelle toutefois le rôle central de l’aviation dans le partage de « nombreux produits de première nécessité », le « commerce international », la création d’emplois pour l’ « industrie du voyage » et « les relations entre les hommes ».
Pour rappel, chaque année l’aviation civile émet près de 3 % des émissions de CO2 mondiales – près de 660 millions de tonnes de CO2.