Un projet de déclaration préparé par les ministres des Affaires étrangères européens ambitionne de mettre l’Union en ordre de bataille sur al question du climat en vue du prochain sommet onusien.
L’Europe a décidé de muscler son action climatique afin de monter la voie lors des prochains sommets climatiques. Les ministres des Affaires étrangères des 28 États membres se sont accordés, lundi 18 févier, à reconnaitre la lutte contre le changement climatique comme un « objectif indispensable » autour duquel il convient de se mobiliser au sein de l’ONU.
Le texte cosigné par les ministres estime que le sommet mondial sur le climat qui doit se tenir à New York le 23 septembre prochain est « une occasion idéale pour encourager la volonté des dirigeants politiques à revoir à la hausse les objectifs de l’accord de Paris. » L’UE veut ainsi servir de locomotive dans les débats à venir et afficher une réelle volonté politique d’avancer.
« Le changement climatique est une réalité scientifiquement prouvée et une menace directe qui n’épargnera aucun pays » notent les ministres, « or, les mesures visant à l’endiguer demeurent insuffisantes ». Un avis renforcé par le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui a exposé les changements radicaux qui seront nécessaires pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°.
« Nous n’agissons pas assez vite pour empêcher une perturbation climatique catastrophique et irréversible. Dans un tel contexte, il faut de toute urgence intensifier les efforts mondiaux pour contrer la menace climatique » explique le projet de déclaration de l’UE. Cela doit passer par un véritable agenda à moyen (2030) et long (2050) terme.
Une réaffirmation qui fait écho aux mises en garde du chef du Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) selon qui, à ce rythme, les états membres ne seront pas en mesure d’honorer leurs engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris pour 2030 (Réduction de 40% des émissions). « Cet objectif devra être revu à 55 % si l’UE veut atteindre l’objectif climatique des 1,5°C » a renchéri Joyce Msuya, directrice exécutive adjointe du programme UNEP.
La sa stratégie climatique de l’UE fait actuellement l’objet de discussions au sein des états membres pour permettre de produire un document final entre mai et octobre prochain. Seulement tous les pays ne sont pas aussi investis dans la transition énergétique – l’Allemagne s’oppose par exemple actuellement à une hausse de l’objectif de 40 %, ayant décidé de mener leur transition sans le nucléaire.