Selon une nouvelle étude, les carrières de roche seraient devenues des refuges idéaux pour les papillons de prairie. Cette découverte intervient alors que les écologistes lancent l’alerte, depuis plusieurs années, sur le déclin de cette espèce.
Près de la moitié des espèces de papillons d’Europe vivent dans les prairies, dont le sol est alcalinisé par le calcaire. Leurs larves s’épanouissent à des températures relativement élevées, et se nourrissent de plantes trouvées dans les champs ensoleillés. Le Petit argus fait partie de ces espèces. Un écologiste allemand du nom de Thorsten Münsch a parcouru des prairies et des endroits riches en calcaire, afin de trouver les derniers refuges des petits argus.
Dans les neuf carrières actives visitées, les papillons avaient l’air de s’épanouir, visiblement non perturbés par l’activité minière à proximité. Douze carrières abandonnées, soit 60 % de celles visitées, avaient également des papillons. Mais seulement 57 % des prairies gérées abritaient des petits argus. Les prairies abandonnées n’en avaient pas du tout. Le nombre de papillons dans les carrières actives était quatre fois plus élevé que dans les prairies de la même taille.
Pour Thorsten Münsch, les carrières de calcaire actives devraient rester ouvertes, et les arbustes pourraient être débarrassés des anciens. Des moutons et des chèvres pourraient être déployés pour maintenir les prairies actives et tenir les buissons à distance. Les personnes qui font du VTT ou des chevaux peuvent offrir ces mêmes avantages, estime-t-il.
Le déclin de l’élevage traditionnel et l’évolution de la situation des forêts dans la seconde moitié du 20e siècle ont réduit les prairies de 90 % en Europe occidentale et centrale. Cette situation a entraîné le déclin de nombreuses espèces de papillons. Les petits argus ont été réduits de plus de moitié dans certaines parties de l’Europe du Nord et au Royaume-Uni.
Par Carsten Siegel — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=44645573