L’exécutif européen a pris des mesures concrètes pour accompagner la Stratégie sur les matières plastiques ce lundi, en interdisant ou en réduisant au maximum l’usage de 10 produits plastiques à usage unique.
La production mondiale de plastiques a atteint 311 millions de tonnes métriques et devrait continuer à croître d’environ 4 % par an dans. L’UE a commencé à s’organiser face à cette tendance alarmante, et aujourd’hui près d’un tiers des emballages y sont récoltés, contre une moyenne de 10 % pour le reste du monde. Cependant, seul entre 14 et 18 % du plastique récolté en Europe sera recyclé, d’après un récent rapport de l’OCDE. Il rappelle que 100.000 tonnes de plastique sont aussi déversées chaque année dans les océans par les seuls pays européens.
Aussi, la Commission européenne a décidé de traiter le problème en amont en présentant ce lundi une série de mesures visant à restreindre considérablement les objets plastiques à usage unique. L’initiative répond à l’engagement annoncé en janvier dernier dans le cadre de la stratégie de l’Union sur les matières plastiques. Ces mesures vont de l’interdiction de certains produits à l’obligation de recycler pour les cotons-tiges, les couverts, les pailles, les mélangeurs de cocktails et les tiges des ballons de baudruche.
« Tous ces articles devront désormais être produits uniquement à partir de matériaux plus durables », précise l’exécutif bruxellois dans un communiqué. Cette mesure concerne des objets qui collectivement représentent près des deux tiers des déchets marins en Europe, d’après la Commission. Les bouteilles et autres contenants plastiques à usage unique ne pourront quant à eux être vendus que si leurs bouchons et couvercles sont attachés au récipient
« Les déchets plastiques finissent dans l’air que nous respirons, dans notre sol, dans nos océans et dans nos aliments », explique le vice-président de la Commission européenne chargé du développement durable, Frans Timmermans. « Les propositions présentées permettront de réduire l’offre de produits en plastique à usage unique dans les rayons de nos supermarchés. Certains de ces articles seront interdits et remplacés par des produits de substitution plus propres, ce qui permettra au consommateur de continuer d’utiliser ses produits préférés. »
Pour les objets en plastique qui ne possèdent pas encore d’alternatives écologiques, Bruxelles a demandé aux état membres fixer leurs objectifs de réductions et de « proposer des produits de substitution au point de vente ou faire en sorte qu’aucun produit en plastique à usage unique ne puisse être fourni gratuitement », notamment grâce à un système de consigne. Ces propositions de la Commission vont désormais être discutées par les deux législateurs de l’UE, le Parlement et le Conseil de l’Europe.