Une nouvelle étude établit un lien entre la pollution de l’air et la qualité des spermatozoïdes : on peut supposer que cette exposition dégrade l’ADN cellulaire des gamètes ».
On le savait, l’exposition aux particules fines PM 2,5 favorise les cancers du poumon, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou les infarctus. Mais faut-il ajouter les testicules ajouter à la liste des organes touchés par la pollution de l’air ? C’est ce que semble indiquer une étude chinoise publiée le 23 novembre 2017 dans le journal spécialisé Occupational & Environmental Medicine. Ici, les chercheurs ont ainsi étudié la morphologie des spermatozoïdes, leur façon de se déplacer et leur concentration dans le sperme.
L’équipe a étudié les spermatozoïdes de près de 6 500 hommes âgés de 15 à 49 ans à Taïwan entre 2001 et 2014. En parallèle, ils ont évalué la quantité moyenne de microparticules PM2,5 par mètre cube d’air respiré par les participants. Si les effets observés sont jugés « faibles », « compte tenu de l’omniprésence de l’exposition à la pollution de l’air, un faible effet des particules fines (PM2,5) sur la morphologie normale des spermatozoïdes pourrait entraîner l’infertilité d’un nombre important de couples », estiment ses auteurs.
L’étude révèle que chaque augmentation de 5 microgrammes de particules fines par mètre cube d’air sur une moyenne de deux ans s’accompagne d’une baisse de 1,29 % de la morphologie normale des spermatozoïdes. Ces données étaient « significatives après 3 mois d’exposition ». Les chercheurs ont également observé une augmentation de la concentration des spermatozoïdes dans le même temps. Il s’agirait, d’après leurs conclusions d’un phénomène de « compensation » dû à la baisse de taille des spermatozoïdes.
« En général, les études qui s’intéressent à la qualité du sperme sont de qualité inégale, estime le Pr Bernard Jégou, chercheur à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et directeur de la recherche à l’École de Hautes Études en Santé Publique (EHESP). Cependant, d’après lui, « celle-ci a été menée de la façon la plus rigoureuse possible et c’est de plus la plus grande étude jamais réalisée dans ce domaine. »
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