En 2050, 300 millions de personnes seront menacées par la montée du niveau de la mer d’après une récente étude.
Ce n’est plus pas 80 mais 300 millions de personnes qui habitent dans une région menacée par la montée du niveau des mers du fait de l’élévation du niveau des océans. Ce phénomène est causé par la dilatation de l’eau sous l’effet du réchauffement climatique et la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique. Une étude parue dans Nature Communications révèle de nouvelles cartes bien plus inquiétantes. « Le changement climatique a le potentiel de remodeler des villes, des économies, des rivages et des régions entières du Globe », avertit ainsi Scott Kulp, auteur principal de l’étude.
Depuis 2006, le niveaux ders mers et océans mont d’environ quatre millimètres par an. Ce rythme pourrait être multiplié par 100 si les émissions de gaz à effet de serre restent inchangées, a récemment averti le mois dernier le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Or, « il n’est pas nécessaire d’avoir une augmentation importante du niveau des mers pour causer des problèmes catastrophiques », commente Bruce Glavovic, professeur à l’université Massey en Nouvelle-Zélande, qui n’a pas pris part à l’étude.
La région la plus exposée est l’Asie (avec au plus du classement la Chine, le Bangladesh, l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie, la Thaïlande, les Philippines et le Japon), selon cette étude, mais l’Europe ne serait pas en reste – en particulier le nord du continent. En France, la mer rentrerait dans les terres à Calais, Dunkerque, Boulogne, Le Touque et Saint-Omer. En Belgique, « cette étude confirme la sensibilité de la région flamande » (450 000 personnes concernées) d’après l’Agence des Services Maritimes et Côtiers.
« Les projections de l’élévation du niveau des océans n’ont pas changé », explique Ben Strauss, co-auteur de l’étude et président-directeur de Climate Central, un institut de recherches aux Etats-Unis. « Mais lorsque nous utilisons nos nouvelles données concernant le relief, nous trouvons beaucoup plus de gens vivant dans des régions vulnérables que ce que nous estimions jusqu’à présent », précise-t-il. « Pour la majorité des zones côtières à travers le globe, nous ne connaissions pas la hauteur du sol sous nos pieds ».
« Si nos données sont correctes, les communautés littorales doivent se préparer à un avenir plus difficile qu’on ne le pensait. Même aux États-Unis, la montée du niveau marin devrait entraîner des migrations, qui redistribueront la population dans le pays, et accroîtront la pression sur l’intérieur des terres. S’il est difficile d’extrapoler de telles projections aux pays en développement, les migrations à grande échelle ont, historiquement, posé de sérieux problèmes pour la stabilité politique, engendrant des conflits », concluent les chercheurs.