Afin de soutenir le développement du marché du recyclage de plastique uni en Europe, ses acteurs demandent à Bruxelles de fixer des seuils contraignants communs.
Mardi 10 juillet à Bruxelles, la commission environnement du Parlement a adopté une « stratégie européenne sur les matières plastiques dans une économie circulaire » – un document qui doit être validé en assemblée plénière le 13 septembre prochain, lors de session de rentrée du Parlement. Le texte préconise le développement d’un marché unifié du recyclage du plastique afin d’organiser l’action au niveau européen – où des disparités de politiques de recyclage importantes existent encore d’un état membre à l’autre – et de créer une véritable économie circulaire.
« Jusqu’à 10 milliards d’euros d’investissements seront nécessaires pour innover, étendre les systèmes de collecte sélective, de tri et la capacité de recyclage au niveau européen » estime une coalition d’entreprises, d’autorités locales et d’ONG du secteur. « Notre industrie est prête à faire les investissements nécessaires si des mesures législatives sont mises en place pour assurer une utilisation considérable des plastiques recyclés », écrivent-ils. Selon eux, Bruxelles doit adopter une loi qui oblige l’utilisation de composants recyclés pour la fabrication de nouveaux produits plastiques.
« Les accords d’approvisionnement volontaires peuvent déboucher sur une concurrence déloyale, surtout à une époque où la résine vierge est moins chère que la résine recyclée », explique le collectif. « Nous sommes d’avis que la sécurité juridique apportée par une obligation d’utiliser des éléments recyclés pour les emballages et produits plastiques serait bénéfique pour tous les États membres ainsi que pour les entreprises de collecte et de tri ». Et pour cause : « Quand les prix du pétrole sont bas, les firmes non liées à des engagements de fabrication peuvent acheter de la résine vierge peu coûteuse et s’assurer ainsi un avantage concurrentiel ».
Ils proposent un minimum de 30 % de contenu recyclé dans les nouveaux produits d’ici à 2025, ce qui « stimulerait considérablement le marché ». D’ici là, la Commission a estimé que les Européens achètent chaque année quelque 49 millions de tonnes de plastique et en jettent la moitié – 27,1 millions de tonnes en 2016 – d’après les chiffres publiés par PlasticsEurope, le syndicat européen des plasturgistes. Et il ne s’agit que des volumes recensés. Une partie importante de la consommation disparaît dans des filières clandestines de récupération (automobiles, déchets électroniques…), quand ils ne sont pas purement et simplement abandonnés dans la nature (220 et 630 milliers de tonnes de déchets finissent dans la Méditerranée tous les ans).