Dans son Green Deal, la Commission européenne explique vouloir reforester l’Europe afin de lutter contre le changement climatique.
Le 11 décembre, la Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a rendu public la dernière version de son Green Deal. L’objectif de ce plan est de placer l’Europe sur la voie de la neutralité carbone d’ici à 2050. Si ce document fait al part belle à la baisse des émissions de gaz à effet de serre, l’exécutif européen propose également d’accroître la capacité d’absorption du continent européen en procédant à la reforestation. Cette action pourra par ailleurs être renforcée en redonnant vie à des espaces forestiers dégradés.
La photosynthèse de ces plantes a en effet un impact positif sur la quantité de carbone présente dans l’atmosphère. Un reboisement massif permettrait donc de réduire l’effet de serre. Afin de tenir ses engagements climatiques, l’UE doit absorber 8 milliards de tonnes de CO2 d’ici 2100. « L’erreur classique est de penser que séquestration de CO2 = refroidissement du climat », souligne Guillaume Marie, climatologue à l’Université de Paris-Saclay.
Il n’est en outre pas question de remplacer des zones agricoles préexistants. La Commission explique que d’ailleurs l’implantation de ces forêts nouvelles serait plus efficace à proximité des zones urbaines et périurbaines afin de renforcer leur résilience climatique. « Une afforestation massive de l’Europe pourrait significativement réduire les émissions de CO2, mais ce scénario est très peu probable étant donné la densité de population », tempère ainsi Guillaume Marie,
Selon les premières estimations, réalisées à l’aide de à l’aide de photos satellites, environs 10 % de la superficie de l’Union européenne serait propice à une restauration du couvert arboré. Cela équivaut à 400 000 km2, soit un peu plus que le territoire allemand. La capacité de reforestation de la planète est en revanche bien plus élevée, avec 0,9 milliard d’hectares de forêt supplémentaires, comme l’indiquait une étude réalisée par des chercheurs de l’Ecole polytechnique de Zurich, publiée le 4 juillet dans la revue Science.
Pour mettre les choses en perspectives, ce potentiel total équivaut à 14 fois la surface de la France, et s’il était pleinement exploité, il permettrait de totaliser un peu plus de mille milliards d’arbres supplémentaires. Mais faute d’études sur le sujet, il s’agit encore d’établir quelles espèces il convient de planter. « Toutes les forêts n’ont pas la même valeur, ni en termes de carbone, et encore moins si on prend en compte les autres services écosystémiques », explique aussi la chercheuse en modélisation des écosystèmes de l’Université de Barcelone, Aude Valade.