La Commission, le Parlement et le Conseil de l’Europe doivent négocier les nouveaux objectifs d’économie d’énergie pour 2030. Si les différentes institutions avancent sur la piste d’un compromis, certains désaccords demeurent.
Jeudi dernier, le Secrétaire Général de l’ONU a appelé la communauté internationale à accélérer la mobilisation contre le changement climatique, grâce notamment à de nouveaux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre – au moins 25% d’ici 2020. « La science l’exige. L’économie mondiale en a besoin. Les moyens de subsistance de centaines de millions de personnes en dépendent. La sécurité alimentaire, la santé, la stabilité elle-même sont en jeu », a expliqué Antonio Guterres.
L’an dernier, aucun continent n’a été épargné par l’explosion des catastrophes naturelles – la facture des catastrophes liées au climat a atteint 320 milliards de dollars – mais de toutes les régions du monde, ce sont les caraïbes qui ont le plus souffert. Et pour l’ONU, le responsable est tout trouvé : « La consommation de combustibles fossiles a augmenté l’année dernière et a représenté 70% de la croissance de la demande énergétique mondiale. Les concentrations atmosphériques de CO2, de méthane et d’oxyde nitreux sont les plus élevées depuis 800.000 ans ».
Son appel a trouvé des échos au parlement européen, avec la révision des objectifs d’économie d’énergie de l’UE à l’horizon 2030. Les représentants de la Commission européenne, du Parlement et du Conseil doivent se rencontrer le 16 mai pour discuter des modalités de cette nouvelle politique. Certains désaccords substituent toutefois. La présidence bulgare de l’UE a proposé un objectif indicatif de 31 à 33 % d’économie d’énergie, alors que le parlement tablait pour sa part sur objectif contraignant de 35 %.
Benedek Jávor, eurodéputé hongrois (Verts) explique d=qu’un compromis est possible, mais qu’un objectif non contraignant de 30 %, comme le Conseil l’a demandé en décembre, serait clairement « inacceptable ». Les états sont encore partagés : la France et la Suède soutiennent un objectif de 35 % et cherchent à convaincre les Pays-Bas, du Portugal et le Luxembourg, qui se sont dits « ouverts à l’idée d’aller au-delà de l’objectif de 30 % ». Le Danemark, l’Irlande, et l’Allemagne « sont également de ce côté », explique l’eurodéputé hongrois.
L’Espagne, l’Italie, la Belgique, l’Autriche, la Grèce et la République tchèque soutiennent largement l’objectif de 30 % proposé par la Commission. Les États membres de l’Est sont toutefois réticents à accepter des objectifs contraignants. De même, ils s’opposent au Parlement européen qui avait décidé d’ajouter le secteur des transports dans les données de référence pour les calculs d’économie d’énergie.