L’île grecque de Santorin traverse une période d’intense activité sismique, avec plus de 180 secousses quotidiennes enregistrées ces derniers jours. Ce phénomène inhabituel a poussé plus de 11 000 personnes à quitter l’île en moins d’une semaine, tandis que les autorités ont déclaré l’état d’urgence jusqu’au 3 mars. Les sismologues, eux, scrutent ces événements avec attention, cherchant à en comprendre les causes et les éventuelles conséquences.
L’Observatoire d’Athènes a recensé une activité jamais enregistrée dans la région depuis le début des relevés en 1964. « Nous avons maintenant plus de 41 séismes de magnitude supérieure à 4 en 72 heures. Nous n’avons jamais connu cela auparavant », souligne Athanassios Ganas, spécialiste en géodynamique. Le plus fort, d’une magnitude de 5,2, a été détecté mercredi entre Santorin et Amorgos.
Si ces secousses sont d’origine tectonique et non volcanique. Leur persistance inquiète les experts. Vasilis Karastathis, directeur de l’Institut géodynamique, estime que « l’activité sismique se poursuit au même rythme et avec la même intensité que les jours précédents. Nous n’avons vu aucun signe de régression ».
Face à cette situation, les scientifiques envisagent trois évolutions possibles. Le premier scénario, jugé le plus probable, serait une poursuite des secousses sur plusieurs semaines avant une extinction progressive. Le deuxième, plus favorable, prévoirait un séisme d’environ 5,5 libérant la tension accumulée et mettant fin aux secousses. Enfin, le troisième et plus redouté reste celui d’un tremblement de terre majeur de magnitude 6, bien que les experts estiment cette hypothèse peu probable.
Santorin, formée par une gigantesque éruption il y a près de 3 600 ans, reste un site volcanique actif. Toutefois, les scientifiques écartent pour l’instant un lien direct entre les secousses actuelles et un réveil du volcan. « Une activité sismique d’intensité similaire a été observée dans la même région pendant 14 mois en 2011-2012, sans entraîner d’éruption », rappelle un rapport de l’AFAD, l’agence turque de gestion des catastrophes.
Malgré ces assurances, la vigilance reste de mise. Une station de télécommunications d’urgence a été installée à Santorin et les écoles resteront fermées au moins jusqu’à vendredi. Si l’île est habituée aux phénomènes géologiques, l’intensité actuelle des secousses interroge les scientifiques et pousse les autorités à la prudence.
Par NASA — http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA02673Transferred from English Wikipedia ;, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=188759