Un nouveau rapport du cabinet McKinsey remis dans le cadre du forum de Davos met en garde contre une hausse drastique des impacts socio-économiques liés au changement climatique.
D’après une étude du conseil international McKinsey remis dans le cadre du forum de Davos, célèbre rendez-vous des élites mondiales tenu chaque année en Suisse, le réchauffement climatique menace directement la croissance économique mondial. Ces travaux, étudient les risques climatiques dans pas moins de 105 pays. Les chercheurs ayant participé à cet effort établissent ainsi que les impacts, notamment économiques et financiers, des bouleversements climatiques, augmenteront exponentiellement avec la hausse de la température mondiale du fait de points de bascule, avec un risque d’emballement incontrôlable du processus de réchauffement climatique.
En outre, le rapport annonce que tous les pays étudiés subiront à l’échéance de 2050 un certain nombre d’effets négatifs de plus en plus pénalisants. « Bien que l’impact direct du changement climatique soit local, il peut avoir des effets d’entraînement dans des régions et des secteurs, en raison des systèmes socio-économiques et financiers interconnectés », prédit McKinsey. « Alors que les entreprises et les communautés se sont adaptées pour réduire les risques climatiques, le rythme et l’ampleur de l’adaptation devront probablement augmenter considérablement pour gérer les niveaux croissants de risques climatiques physiques ».
McKinsey identifie ainsi cinq axes majeurs de disruption : l’émergence de maladies vectorielles induites par le réchauffement climatique, la fragilisation de la production alimentaire, les dégâts matériels provoqués par des évènements climatiques extrêmes, la baisse des services liée à ces mêmes dérèglements et la perte de capital naturel, affectant à terme l’activité humaine (en particulier la modification d’écosystèmes qui fournissent des services indispensables aux communautés humaines). Le rapport pointe également du doigt les risques de pertes de productivité liés au réchauffement climatique – essentiellement pour l’heure en Amérique latine, Afrique subsaharienne, Asie du sud-est et en Australie.
Des températures rendant le travail humain impossible pourraient ainsi devenir de plus en plus fréquentes, et pourraient déjà toucher de 250 à 350 millions de personnes d’ici 2030. Le rapport note par exemple que ce phénomène pourrait réduire le produit intérieur brut (PIB) de l’Inde – pays particulièrement vulnérable à ce évolutions – de 2,5 % à 4,5 % par an. En outre, une autre étude publiée le 20 janvier par la Banque des règlements internationaux annonce que le changement climatique pourrait provoquer une nouvelle crise financière mondiale.
Ces publications font écho à plus de quarante ans de mises en garde des climatologues sur dégâts causés par le dérèglement climatique sur notre planète. Pourtant, les économistes et les milieux d’affaires ont jusqu’à présent largement ignoré les interconnexions entre risques climatiques, sociaux et économiques. Ces dernières impliquent « de prendre en compte les considérations climatiques lors du développement des produits ou des services et de la gestion de la chaîne d’approvisionnement notamment » prévient McKinsey. Sans quoi les gouvernements seront bientôt brutalement « réveillés », rattrapés « par la réalité des changements climatiques ».