Des chercheurs travaillent à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse ont identifié un trou noir d’un nouveau type, capable d’avaler les étoiles avoisinantes.
En 2005, trois scientifiques travaillent à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) de Toulouse identifient un phénomène hors-norme. L’équipe, qui recherchaient des supernovæ au sein de galaxies en collision, tombent sur un trou noir avalant une étoile à environ 800 millions d’années-lumière de la Terre. Ce processus a émis de la lumière et permis aux chercheurs de détecter le un Tidal disruption event (ou TDE), que l’on peut traduire en français par « évènement de rupture par effet de marée ».
« Au fil du temps, le nouvel objet est resté lumineux aux longueurs d’onde infrarouge et radio mais pas dans la lumière visible et les rayons X, précise Seppo Mattila, de l’université de Turku (Finlande), qui a participé aux recherches aux côtés de 35 autres scientifiques issus de 26 institutions européennes. L’explication la plus probable est que le gaz interstellaire épais et la poussière près du centre de la galaxie ont absorbé les rayons X et la lumière visible puis l’ont rayonnée en infrarouge ».
« Il faut que quelque chose s’approche de ce type de trou noir pour que nous puissions détecter ce dernier. Pour celui-ci, l’étoile s’est trop approchée et a de ce fait été engloutie par le trou noir » explique Didier Barret, l’un des trois toulousains. Les résultats de leur analyse de ce phénomène inhabituel ont été reprises par l’observatoire XMM-Newton de l’Agence Spatiale Européenne, qui a publié une étude dans la revue Nature Astronomy détaillant les caractéristiques de ce nouveau type de trou noir cette semaine.
« Jamais auparavant nous n’avons été capables d’observer directement la formation et l’évolution d’un jet d’un de ces évènements », raconte Miguel Perez-Torres, de l’Institut d’astrophysique d’Andalousie et coauteur de l’étude. « Il s’agit d’une classe de trous noirs difficiles à détecter dans la périphérie proche du centre de galaxies. Nous pensons que ces trous noirs intermédiaires pourraient participer à la formation de trous noirs supermassifs », poursuit le chercheur.
En fait, « la plupart du temps, les trous noirs supermassifs ne dévorent pas quoi que ce soit activement, ils sont dans un état de calme », rappelle Miguel Perez-Torres. « Les évènements de rupture par effet de marée peuvent nous fournir une opportunité unique de faire progresser notre compréhension de la formation et l’évolution des jets dans les environs de ces objets puissants », souligne-t-il. « Comprendre les trous noirs, c’est comprendre l’évolution de l’univers. Et, au-delà de cette généalogie, ils constituent un super laboratoire qui nous permet de tester les lois de la physique : rien n’est intuitif dans un trou noir, tout est différent », conclut Didier Barret.