La Nasa et l’Agence spatiale européenne ont annoncé le lancement d’un projet collaboratif de station spatiale en orbite autour de la Lune : la Lunar Orbital Platform-Gateway.
Et si la prochaine étape de la conquête spatiale était l’orbite lunaire ? Mardi 4 septembre 2018, le constructeur français Thalès a annoncé la signature d’un accord avec l’Agence spatiale européenne (ESA) dans le cadre du projet européano-américain de base spatiale en orbite autour de la Lune, dénommé Lunar Orbital Platform-Gateway (LOP-G). Elle sera placée sur une orbite très elliptique qui l’emportera au plus près à 1500 km de la Lune et au plus loin à 70.000 km. Elle sera environ 1000 fois plus loin de la Terre que l’ISS.
Cette station lunaire doit être construite, module par module, à partir de 2022. Le contrat entre le consortium Franco-Italien Thales Alenia Space / Leonardo et l’ESA les met en charge du design et développement de deux des modules inhabités : ESPRIT, (acronyme de European System Providing Refuelling, Infrastructure and Telecommunications) et PPE (Power and Propulsion Element) – qui devraient assurer la liaison avec la Terre, le bon maintien de la station sur son orbite, ainsi que son alimentation électrique.
Le consortium devra aussi concevoir un module d’habitation pour les équipes techniques et scientifiques baptisé I-HAB. Selon les premières informations, quatre astronautes devraient faire partie de son équipage, pour un séjour n’excédant pas le mois du fait de leur exposition à des particules extrêmement nocives. La nouvelle station ne servira pas seulement à conduire des expériences scientifiques, comme c’est le cas dans l’actuelle ISS, mais devrait servir de base avancée.
Moins affectée par la gravité terrestre, elle permettra des explorations plus lointaines, en permettrait d’importantes économies de carburant. « On y va étape par étape » résume Franco Fenoglio, directeur des programmes de transport et de vol habités chez Thalès Alenia Space. « Nous avons commencé avec la station spatiale internationale en orbite basse autour de la Terre. L’étape suivant est de mettre en place une plateforme orbitant autour de la Lune avant d’envisager l’étape ultime : la colonisation de Mars » s’enthousiasme-t-il.
L’agence spatiale japonaise (JAXA) ainsi que celle du Canada (CSA) ont également rejoint le projet. Il devrait être organisé afin de coopérer avec la Russie, qui ambitionne d’ouvrir une base scientifique sur le satellite. Elle a annoncé qu’elle souhaitait effectuer ses premiers vols lunaires d’ici 2031.