Le gouvernement britannique pourrait perdre son accès au projet de satellite européen Galileo après le Brexit. Aussi, Londres, leader mondial de la technologie satellitaire, envisage de lancer de son propre système.
Les négociations entourant le Brexit font planer le doute sur la participation de la Grande-Bretagne au projet de géolocalisation européen, Galileo. Si Londres a exprimé son souhait de conserver « un accès complet à Galileo », y compris « les éléments de sécurité » qui permettent de guider les missiles britanniques, Bruxelles ne semble pas voir la situation du même œil. L’Europe a même décidé, de relocaliser l’une des bases de contrôle de Galileo de Grande-Bretagne vers l’Espagne afin d’en « préserver la sécurité ».
Le ministre britannique des Entreprises, Greg Clark, a pris contact avec la Commission européenne le mois dernier pour exprimer ses inquiétudes concernant l’éventuelle exclusion britannique des éléments sécurisés après le Brexit. Peu après, la Grande-Bretagne a annoncé vouloir étudier le développement et le lancement de son propre système de navigation par satellite. « Si nous n’avons pas d’accès, nous trouverons une alternative » explique Downing Street.
La Première ministre Theresa May a créé un groupe d’experts en ingénierie et en aérospatiale, dirigé par l’Agence spatiale britannique, « pour développer des options pour un système britannique de navigation mondiale par satellite, qui guiderait les missiles et alimenterait les satellites de navigation ». Son lancement, le cas échéant, interviendrait au milieu des années 2020. Outre la navigation civile, ce système fournirait un réseau pour la défense (le guidage des missiles, notamment), les infrastructures nationales et les services d’urgence.
Selon une récente analyse gouvernementale, l’absence d’un système de navigation par satellite pourrait coûter à l’économie britannique un milliard de livres par jour. Aussi, la Grande-Bretagne, qui a joué un rôle majeur dans le développement du système Galileo, s’estime lésée. Londres et de fait un leader mondial de la technologie satellitaire, ayant monté 40 % des petits satellites du monde et un quart des satellites de télécommunications – une expertise qui devrait lui permettre de développer son propre réseau rapidement répondent certaines voix à Bruxelles.
Pour rappel, le système de satellite Galileo est évalué à 10 milliards d’euros. Il a été développé pour rivaliser avec le GPS américain et qui devrait être pleinement opérationnel en 2026.