Ce mardi 2 avril, l’administrateur de la NASA, Jim Bridenstine a confirmé l’ambition de l’agence américaine d’envoyer un homme sur mars en 2033. Un objectif jugé très ambitieux qui pourrait être mis à mal par des bactéries. En effet, la revue Microbiome a publié moins d’une semaine plus tard une étude qui peut-être inquiétante pour la santé des astronautes. La station spatiale internationale (ISS) est infestée de microbes et de champignons. Des invités surprises qui pourraient provoquer de graves maladies pour les astronautes en partance pour Mars.
La course à l’espace lancée par les Etats-Unis connaît un nouvel adversaire qui n’était pas prévu au programme. Il ne s’agit pas de la Chine ou de l’Inde dont les ambitions en la matière sont de plus en plus visibles. Ce nouvel obstacle est multiple puisque ce sont des bactéries retrouvées dans l’ISS qui font craindre le pire. Les chercheurs de la NASA ont étudié les surfaces présentes dans l’ISS. Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique Microbiome, le 8 avril, et montrent qu’une station spatiale est loin d’être un lieu épargné par les germes. 133 populations de bactéries ont été recensées aux quatre coins de la station. A cela s’ajoutent pas moins de 81 populations de champignon. Des invités venus sans invitation et qui peuvent représenter un danger mortel pour les occupants.
Parmi les germes retrouvés, on compte des staphylocoques, des bacilles et des protéobactéries. Un cocktail détonant qui est arrivé en orbite au dessus de la Terre avec la présence des astronautes. « Les microbes sont connus pour survivre et prospérer dans des environnements extrêmes, et les microbes présents dans l’ISS peuvent avoir existé depuis la création de l’ISS, tandis que d’autres ont pu être apporté à l’arrivée de chaque nouvel astronaute ou charge utile » indique le rapport. Ce mélange bactériologique est digne d’une « salle de gym », d’un « bureau » ou d’un « hôpital » selon le rapport de la NASA. « Des microbes spécifiques dans ces espaces intérieurs ont un impact sur la santé humaine ». Pour autant, il est encore impossible de dire si ces microbes sont susceptibles d’impacter de rendre (gravement) malade les astronautes. « Cela dépend de l’état de santé de chaque individu et du fonctionnement de ces organismes dans l’environnement spatial » affirment les scientifiques.
La NASA doit prendre très au sérieux la présence d’autant d’organismes potentiellement dangereux et les études à mener « peuvent également avoir un impact sur notre compréhension d’autres espaces clos et confinés, telles que les salles blanches utilisées dans l’industrie médicale ou pharmaceutique ». Le mois dernier, une autre étude montrait que la moitié des astronautes de l’ISS étaient infectés par le virus de l’herpès. Un virus qui peut se réactiver en plein vol orbital. De quoi donner des sueurs froides aux scientifiques, car un voyage vers Mars serait long d’environ un an (aller-retour), soit suffisamment de temps pour développer différents virus.
Le problème bactériologique s’ajoute donc à la longue liste des obstacles d’un voyage vers Mars. La NASA et en premier lieu son administrateur Jim Bridenstine ont peut-être sous-évalué la difficulté de la tâche. Pour rappel, ce dernier n’a pas fait sa carrière dans l’aérospatiale et n’a pas de culture scientifique. Sa nomination par Donald Trump (et validée par le Congrès) est essentiellement due à son positionnement politique et son climat-scepticisme. Un bagage qui n’incite pas à l’optimisme concernant les missions sur la Lune (2023) et sur Mars (2033). Les bactéries pourraient bien avoir raison des grands projets spatiaux de l’équipe Trump.