Quel est le rapport entre science, religion et politique ? C’est la question qu’étudie l’essayiste belge Arnaud Blaret dans Les Intendants de Dieu. Après plusieurs années il a entrepris des recherches considérables sur les racines de l’écologisme qu’il a compilé dans deux volumes publiés aux éditions Vérone. Il répond ici aux questions de European Scientist pour expliquer son travail et exposer quelques-unes de ses conclusions. Une interview qui donne envie d’en savoir plus en se procurant les deux ouvrages ou en consultant les sources sur le blog de l’auteur**.
The European Scientist : Vous êtes l’auteur des Intendants de Dieu, un ouvrage en deux tomes dans lequel vous parlez « du ménage à trois entre Science Religion et Politique ». D’où vous est venue cette idée et quel était votre objectif ? Quel fut votre fil directeur ?
Arnaud Blaret : L’hiver 2013-2014 j’ai lu quelques livres sur la problématique climatique. Je suis tombé sur la personnalité remarquable de John Houghton (1), l’un des fondateurs du GIEC (2), et sur ses engagements politico-religieux. J’ai acheté ses mémoires qui mentionnaient les engagements religieux de Al Gore (3), qui est un évangéliste, et un livre de Katharine Wilkinson sur l’histoire des développements écologistes chez les évangélistes. J’ai acheté ce livre ainsi que Earth in the Balance, de Gore. Tout ceci ouvrait de nouvelles pistes et c’est à ce moment que j’ai conçu de faire un livre sur les liens complexes de ce « ménage à trois ». Le terme « regards » a été introduit parce que la matière est trop vaste pour en faire une étude exhaustive. J’ai procédé par une recherche basée sur le principe de «fil en aiguille» tout en essayant d’aborder systématiquement tous les grands domaines de l’écologie politique.
TES.: Votre thèse principale semble être que la religion a joué un rôle essentiel de noyautage des institutions internationales pour la promotion de l’écologie. Pouvez-vous nous expliquer comment cela s’est fait et pourquoi ?
AB.: La révolution écologiste que nous vivons actuellement est avant tout spirituelle. Elle est née en marge des églises officielles, largement du fait de personnalités d’éducation chrétienne, mais cherchant parfois d’autres voies de développement spirituelles, dans ou en dehors du christianisme, telles que le bouddhisme et le taoïsme, et de nouvelles métaphysiques (holisme, organicisme). Certains perdent la foi en Dieu, sans renoncer à la foi en la religion, le meilleur exemple étant E.O. Wilson (4).
Ceci a forcé les églises officielles à adapter leurs théologies, particulièrement après l’accusation de Lynn White (5). Ce noyautage est donc moins le fait des églises traditionnelles que de l’enthousiasme militant des adhérents à ces formes de spiritualité, à la fois nouvelles et inspirées des traditions. Ceci s’est fait surtout à travers les ONG et les nouvelles disciplines scientifico-militantes telle la biologie de la conservation.
En 1987, le rapport de la commission Brundtland (6) de l’ONU recommande de donner plus de pouvoir politique aux ONG et aux scientifiques. Une évolution présente dès la première grande réunion internationale sur l’environnement, à Stockholm en 1972, où étaient présentes plusieurs ONG, dont l’IUCN (7) qui a réussi à influencer les conclusions du sommet. Évolution hypertrophiée aujourd’hui.
TES.: Dans chaque partie de votre ouvrage vous abordez une thématique qui montre comment la vision scientifique recule au fur et à mesure que la pensée religieuse s’immisce dans les arguments du débat. Est-ce une constante ?
AB.: Le militantisme religieux n’a jamais été favorable à la science, par essence critique face aux dogmes de toutes sortes. Quantité de penseurs religieux ont bâti des systèmes contre elle, la faisant parfois vaciller. Notre époque connaît un développement important de militantisme se revendiquant de la science. Impossible de faire du militantisme sans idéologie. Et les formes d’idéologies les plus répandues de par le monde sont de type religieuses ou spirituelles. De sorte que la mondialisation des idées et des institutions, combinée à ce militantisme, ne pouvait que renforcer l’emprise de l’esprit religieux sur la science. Et cela entraîne un recul de la conception de la science héritée des temps modernes qui vise avant tout à comprendre le monde qui nous entoure.
TES.: Alfred North Whitehead, Carl Sagan, Stephen Jay Gould sont incontestablement des figures de la science contemporaine et de grands penseurs du 20ème siècle. Quel est leur rapport avec l’écologie ?
AB.: Aucun des trois n’est à proprement parler un écologiste. Whitehead (8) est cité dans mon livre car il est le grand inspirateur de deux écothéologiens importants, John Cobb (9) et Charles Birch (10), ce dernier également docteur en biologie. Il a aussi été l’objet d’une tentative de récupération grotesque de la part de Rifkin (11).
Sagan (12), longtemps vulgarisateur agnostique exemplaire, s’est lancé en fin de carrière dans un militantisme qui l’a poussé à racoler les milieux religieux par un appel qui contient une offre de soumission de la science à la religion. Sans être estimé par les religieux pour autant. L’économiste croyant Herman Daly (13), participant à la réunion initiée par Sagan chez Gore, qualifie la démarche d’appel peu honnête de scientifiques à un groupe de leaders religieux plutôt naïfs. Leurs raisons pour courtiser la communauté religieuse étaient selon lui que si la science a la compréhension pour agir, il lui manque l’inspiration morale pour le faire et inspirer les autres. Et Daly d’ajouter : «Sagan, Wilson et Gould (14) proclament la cosmologie du matérialisme scientifique qui considère le cosmos et la vie de n’être rien d’autre que des accidents, réductibles in fine à de la matière morte en mouvement…Appeler à une boussole morale dans un tel monde est aussi absurde qu’appeler à une boussole magnétique dans un monde où l’on proclame qu’il n’y pas de nord magnétique…il y a quelque chose de fondamentalement niais pour des biologistes d’enseigner d’un côté que toutes choses, y compris notre sens des valeurs et notre raison, est le produit sans finalité du hasard génétique et de la nécessité environnementale, et puis d’essayer par ailleurs de convaincre le public qu’il doit suffisamment aimer ce monde sans but pour se battre afin de le sauver.»
Ma réponse à Daly est que cette boussole morale doit être l’humanisme.
Gould est dans mon récit le fil conducteur d’un contre-poids : celui d’un athée qui accepte de participer au processus de Sagan, mais ne peut supporter la cohabitation avec des créationnistes et manque de couler tout le processus. Il est le grand ennemi de E.O. Wilson à Harvard – en moins sympa que lui semble-t-il. Il a pourfendu les inepties anti-darwiniennes de Rifkin. Et grand défenseur des philosophies post-darwiniennes, rejetant toute compromission avec le créationnisme.
TES.: Dans le chapitre la « Ferme est un organisme » vous parlez de biodynamie et du bio, pouvez-vous développer ?
AB.: L’agriculture biologique est un des grands piliers de la vision écologiste du monde. Aborder ce sujet était donc un must. J’étais sous l’impression d’un livre de vulgarisation pro-bio qui m’avait frappé par la différence essentielle faites entre additifs « naturels », préjugés bons, et « chimiques », préjugés mauvais. Je pensais alors à une sorte de credo naturiste (20) simpliste. Tout au contraire, les pères et mères de cette forme d’agriculture avaient pour la plupart des engagements spirituels et religieux très forts et diversifiés. Et une constante : l’opposition à la science « matérialiste » héritée des temps modernes. La biodynamie est mentionnée car légèrement plus ancienne. Elle a eu une influence mineure mais réelle sur les origines de l’agriculture biologique. Le terme organic farming a été inventé en référence à l’idée de Steiner de considérer une ferme comme un organisme, transmise à Northbourne (15) par Pfeifer, successeur de Steiner à la tête de la biodynamie. Je me suis étendu un peu longuement sur les conférences de celui-ci car il est de bon ton de l’assimiler à une sorte d’astrologue. Il était beaucoup plus dangereux que ça. Il pensait avoir développé une « science spirituelle », supérieure dans son esprit à la science « matérialiste » en ceci qu’elle ne devait pas être confirmée par l’observation et l’expérimentation. Réflexion et méditation suffisent. Avec pour résultat un ballet délirant de gnomes, de sylphes d’ondines et d’esprits du feu. Par exemple, pour Steiner, la science matérialiste commet une lourde, tragique erreur en pensant que la fécondation à lieu dans les fleurs. Car pour les plantes la Terre est la mère et les Cieux le père. Rien de ce qui se produit en dehors de la terre ne peut être l’utérus de la plante. La fertilisation se produit à l’intérieur de la Terre, en hiver. Elle résulte de l’action combinée des gnomes et des esprits du feu – les salamandres. Les gnomes sont, en fait, les sages-femmes spirituelles des plantes.
C’est aussi une philosophie anti-intellectuelle car, pour Steiner, quand les hommes étaient moins intellectuels, ils étaient plus sages. Une image qui refait surface régulièrement dans les milieux écologistes.
Le premier grand mentor de Raoul Lemaire (16), premier agriculteur bio français, était le docteur Paul Carton (17) grand mystique, fondateur en 1921 de la Société Naturiste Française et en 1922 de la Revue Naturiste, précurseur du mouvement naturopathe. On trouve facilement sur internet un Précis de culture biologique de Jean Boucher, le principal collaborateur de Lemaire, que celui-ci préface, et dont l’influence créationniste est manifeste.
TES.: Vous insistez sur le flou du concept de biodiversité. Peut-on dire qu’il s’agit davantage d’une notion politique que scientifique ?
AB.: Le mot est né comme un slogan pour un forum de militants pour la conservation de la nature, par la simplification du terme plus lourd de diversité biologique. Plus euphonique, biodiversity a connu un succès médiatique immédiat. L’objectif était politique, la promotion d’un militantisme en faveur de l’idéologie de la conservation de la nature. Et le mot lui-même est un masque pour cette idéologie, qui prend diverses formes selon l’objectif de conservation en vue. David Ehrenfeld (18), ténor de la biologie de la conservation mais qui n’aime pas le mot biodiversité, considère que le mot appartient à une « mentalité de la télévision ». C’est pourquoi il a bien pris. Il est facilement transmis par les reporters. Et beaucoup de conservationnistes éminents, y compris certains qui sont de vrais biopoliticiens, et très bons, ont trouvé très pratique d’utiliser le terme. Retenez ce terme biopoliticien utilisé ici par Ehrenfeld : il caractérise un glissement de la science vers le militantisme, dont la biologie de conservation est l’exemple le plus emblématique et le mot biodiversité son triomphe publicitaire le plus éclatant.
Le livre collectif issu du forum, intitulé BioDiversity, coordonné par Wilson, contient un chapitre écrit par un théologien, John Cobb, qui y défend l’idée, centrale à toute l’idéologie écologiste, que l’environnement possède une valeur intrinsèque, indépendante de tout jugement humain. Parce que créé par Dieu et parce que la Bible nous dit que Dieu avait fait sa création bonne.
Michael Soulé (19), l’un des premiers grands organisateurs de la biologie de conservation, défend dans son chapitre le droit de recourir à la manipulation émotionnelle pour convaincre les récalcitrants.
Par ailleurs, les interviews menées en 1992 par David Takacs (20) montrent qu’il n’y avait alors pas encore de consensus sur la signification du mot. C’est le sommet de Rio, événement politique s’il en fut qui, la même année 1992, a imposée la première définition officielle. Simplifiée ensuite pour en faire l’ensemble des espèces, des écosystèmes, et de la diversité génétique. Or, aucun de ces concepts n’accepte de définition claire et complète. Où est la science là dedans? Sans doute laissée au vestiaire du forum de 1986 et oubliée en partant.
TES.: De nombreux religieux ne se reconnaissent pas dans les valeurs décroissantes que promeuvent certains écologistes. Ne pensez-vous pas que ce soit un courant d’interprétation des écritures qui ait pris l’ascendant ? Par ailleurs, une constante se dégage : la croissance capitaliste et l’épanouissement de l’humanité serait consubstantiellement liées avec le péché. C’est juste ?
AB.: En partie. Le courant éco-religieux peut symboliquement être lié à la légende de Jésus chassant les marchands du temple. Où le temple est élargi à l’ensemble de l’environnement, considéré comme une création sacrée. Au culte du Créateur s’est ajouté celui de la Création elle-même. Dans cette optique, la notion de péché contre l’environnement a pris énormément d’importance. Et les notions de croissance et de profit sont alors souvent culpabilisées. Mais certains adhèrent quand même au concept de développement durable, le Pape François dans son encyclique « Laudato Si », par exemple. Mes recherches suggèrent que le terme sustainability (durabilité ), dans son acception écologiste contemporaine, est fondamentalement une version cosmétique de la théorie de l’état économique stationnaire, alias croissance zéro du club de Rome et que le développement durable est une réponse contre cette croissance zéro. Des courants religieux ont participé aux deux phases de cette évolution.
Il y a aussi d’autres courants religieux qui ne voient pas du tout les choses comme ça. Un point qui fait débat est de savoir si, au jour du jugement dernier, il faudra rendre à Dieu l’environnement tel qu’il nous l’a donné ou si l’on repartira d’une feuille blanche. La réponse entraîne évidement une attitude tout à fait différente face à l’écologie.
Il existe d’importants courants religieux éco-sceptiques, Ainsi de la Cornwall Alliance (21) de Calvin Beisner que John Houghton a vainement tenté de convertir. Chez les évangélistes américains, la tendance éco-religieuse représentée par Gore ne représenterait qu’un tiers du mouvement, selon une blogueuse américaine qui dit elle-même ne pas pouvoir justifier ce chiffre.
Notons aussi le succès des pentecôtistes au Brésil, qui privilégient l’assistance aux personnes sur la thématique environnementale éco-religieuse.
Mais la conversion des églises catholique et grecque orthodoxe à l’écothéologie est d’un grand poids. Et ceux qui rejettent cette idéologie n’ont pas accès à la nébuleuse issue de la mondialisation de l’environnement, ce qui est un handicap politique important.
TES.: Pensez-vous qu’une vision finaliste du monde soit pseudo-scientifique ?
AB.: Je pense qu’il existe assez d’éléments scientifiques pour conclure que le monde n’a pas de finalité. Cela ne veut pas dire que toute vision finaliste soit nécessairement pseudo scientifique. Mais je ne suis pas scientifique, mon livre est avant tout un essai politique et le problème qui me préoccupe est que ces visions finalistes pervertissent complètement nos politiques. Par exemple, en favorisant des programmes de restauration d’un monde idéal imaginaire au détriment des politiques d’adaptation.
La crise environnementale est fondamentalement celle d’un monde dynamique dont la vitesse de changement augmente ; les réponses qui nous sont imposées procèdent d’une brisure d’une harmonie imaginaire dont nous serions coupables.
TES.: L’écologie est-elle la nouvelle religion du 21e siècle ?
AB.: Oui. Cette religion à ses théologiens dont Cobb, Birch et Mc Fague (21) sont des exemples parmi d’autres. Elle a son clergé, constitué des ONG et scientifiques militants qui disposent de privilèges politiques étendus comme souhaité par la commission Brundtland de l’ONU. On les retrouve dans toutes les grandes manifestations onusiennes sur l’environnement et dans quantité de réunions politiques prétendant régler des problèmes locaux entre «parties concernées».
Mais une religion multiformes avec, cependant, un dogme central : celui de la valeur intrinsèque. Environnement, biodiversité, nature, climat, sont supposés avoir une valeur intrinsèque, indépendante de tout jugement humain. Concept par définition anti-humaniste. Et religieux car il faut bien qu’une puissance supérieure ai insufflée cette valeur intrinsèque dans l’environnement. Concept qui mène à des politiques conservatrices, ou de restauration d’un Éden imaginaire, et des tabous sur les biotechnologies ou les produits « synthétiques » (comprendre dont les molécules actives ont étés conçues par l’humanité plutôt qu’extraites de l’environnement organique ou minéral).
Concept totalement étranger à ma culture. Et qui nous domine aujourd’hui. Sans qu’il y ait eu le moindre débat sociétal et démocratique à son égard et à celui de ses implications. Car né dans la nébuleuse issue de la mondialisation, où il n’existe aucune séparation de la religion et de l’état, puis filtré par nos propres tabous sur la neutralité religieuse de la politique. Et supporté par une croyance naïve en l’infaillibilité des scientifiques et autres experts. Il y a tout un travail de remise en cause de notre attitude face à la mondialisation de l’environnement à effectuer (et des autres formes de mondialisation, mais c’est une autre histoire).
By Bybbisch94, Christian Gebhardt – Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=129320772
- Ancien patron du MET, la météo britannique, fondateur du centre climatique de Hadley, l’un des plus prestigieux au monde, il fut aussi l’un des fondateurs du GIEC, président puis coprésident de son premier groupe de travail entre 1988 et 2002. Fondateur de la John Ray Initiative, ONG de promotion de la Science et de la Religion, pour laquelle il a écrit un texte consacré à l’intendance de la création, dont il fut un fervent missionnaire.
- GIEC, Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat, traduction approximative de Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC).
- Albert Arnold Gore Jr., ancien vice-président des États-Unis et prix Nobel de la Paix en 2007 en compagnie du GIEC. C’est un Baptiste du Sud, une église évangéliste. Il soutient la doctrine de l’intendance de la Création et le principe de Noé comme défense de la biodiversité.
- Edward Osborne Wilson est un entomologiste américain né en 1929 à Birmingham (Alabama). Il a fait l’essentiel de sa carrière académique à Harvard.
- Lynn Townsend White, Jr. (1907 – 1987) était un historien médiéviste calviniste américain.
- Il a accusé le christianisme d’être responsable de la crise environnementale pour avoir abusé du récit de la Genèse qui invite à “dominer” la terre.
- La Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU fut une entreprise pionnière de l’ONU en matière de prise en charge supranationale des politiques environnementales. Elle remit en 1987 son rapport, Notre avenir à tous, surnommé Rapport Brundtland du nom de la présidente de la Commission.
- The International Union for Conservation of Nature, importante ONG conservation, célèbre surtout pour la publication de sa liste rouge des espèces menacées. Elle publie également une liste rouge des écosystèmes.
- Alfred North Whitehead (1861-1947) fut un mathématicien et l’un des métaphysiciens les plus influents du siècle passé. Il est père de la Théorie de l’organisme aussi appelée philosophie des proces ou processus.
- John Boswell Cobb, Jr. est un écothéologien né en 1925. Adepte de de l’écothéologie des processus, une forme de panenthéisme inspirée de la philosophe de l’organisme de Whitehead.
- Louis Charles Birch (1918-2009) était un biologiste et théologien australien, adepte l’écothéologie des processus.
- Économiste qui se qualifie lui-même de penseur social. Il a conseillé l’Union Européenne à partir de 1998, la Chancelière Allemande Angela Merkel et le gouvernement Chinois. Ses nombreux livres sont souvent des best-sellers, notamment La Troisième Révolution industrielle,
- Carl Edward Sagan (1934 – 1996) était un astronome et vulgarisateur scientifique américain.Il fut aussi l’animateur principal de l’Appel pour un engagement conjoint de la science et de la religion qui visait à forger une alliance entre scientifiques et religieux en faveur d’un combat pour l’environnement. Ce processus culmina en mai 1992 lors d’une réunion tenue dans les bureaux du sénateur Al Gore.
- Né en 1938, Herman Edward Daly est un économiste américain remarquable par ses engagements éco-religieux. Il a participé avec John Cobb à la création de l’indice de bien-être durable (IBED), un indicateur alternatif visant à remplacer le produit intérieur brut (PIB).
- Stephen Jay Gould (1941-2002) était un paléontologue et un vulgarisateur américain. C’était un athée, réputé marxiste, qui aimait parsemer ses livres de références bibliques. Il ne croyait pas que la science et la religion devaient toujours s’affronter.
- Lord Northbourne (1896-1982) fut l’un des premiers agriculteurs biodynamiques d’Angleterre et l’inventeur du terme Organic Farming, équivalent de l’agriculture biologique française.
- Raoul Lemaire (1884 -1972) est généralement considéré comme le père de l’agriculture biologique française.
- Parfois revendiqué par le mouvement naturopathe comme l’un de ses précurseurs, le docteur Paul Carton avait une vision de la santé que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de holiste. Fondateur en 1921 de la Société Naturiste Française et en 1922 de la Revue Naturiste, il professait un végétarisme naturiste. Très chrétien, il n’était en rien un précurseur du nudisme qu’il rejetait comme moralement dégradé.
- David Ehrenfeld est un biologiste de conservation et penseur écologiste. Fondateur de la revue Conservation Biology et figure influente du mouvement, il est célèbre pour son livre The Arrogance of Humanisme (1978) qui accuse l’humanisme d’être responsable de la crise environnementale pour avoir fait trop confiance aux deux filles de la raison pure, la science et la technologie.
- Michael Ellman Soulé (1936-2020) était un biologiste américain né à San Diego. Il est souvent considéré comme le fondateur – ou le parrain – de la biologie de conservation car il fut le premier à rassembler les travaux de ses prédécesseurs en une discipline cohérente et le premier à l’organiser en discipline militante.
- David Takacs, aujourd’hui un professeur de droit de l’environnement, fut aussi professeur assistant en écologie. Son livre The Idea of Biodiversity, basé sur les interviews d’une vingtaine de biologistes impliqués dans la genèse du concept de biodiversité est fréquemment cité dans mon livre tant il occupe une place importante pour qui s’intéresse à la politisation de la science.
- La Cornwall Alliance for the Stewardship of Creation, dont le porte-parole est Calvin Beisner, est une organisation religieuse conservatrice et climato-sceptique. Elle adhère formellement à la doctrine de l’intendance de la création, mais d’une façon qui se démarque de la doctrine dominante en la matière. Katharine Wilkinson, dans sa relation du développement de la conscience environnementale chez les évangélistes, note que bien que les dirigeants de la Cornwall Alliance puissent utiliser le langage de l’intendance, ils maintiennent une théologie de l’autorité et de l’asservissement, plutôt que de l’attention et de la sauvegarde.
- Théologienne postmoderne éco-féministe, Sallie McFague doit sa renommée à une théologie basée sur un travail linguistique axé sur la métaphore, pratique typiquement postmoderne, qui la mène à considérer l’univers comme la métaphore du corps de Dieu. Elle prône la transition de la démocratie vers la biocratie, une démocratie de l’ensemble de la création car, dit-elle, nous sommes citoyens de la planète terre, une espèce parmi d’autre.
A lire également
Dix ouvrages antidotes pour passer l’été sans succomber à la collapsologie