L’« équation de Kaya » est souvent présentée par les soi-disant écologistes comme une vérité indépassable censée expliquer quels sont les obstacles absolus à la « croissance ». Son problème majeur est qu’elle néglige totalement les raisons fondamentales de ladite « croissance » …
L’« équation de Kaya » se présente sous la forme suivante :
avec :
- CO2 : émissions anthropiques mondiales de CO2,
- POP : population mondiale,
- PIB : PIB mondial,
- E : consommation d’énergie primaire mondiale
Tous les raisonnements présentés par des écologistes ou autres économistes à partir de cette « équation de Kaya » partent sur des manipulations de tableurs pour montrer et démontrer que le monde va à la catastrophe, en gros parce que, inévitablement, « il faudra diminuer la consommation pour réduire les émissions de CO2, sous peine de subir l’enfer climatique » …
L’équation de Kaya ignore la capacité de travail de l’être humain,
qui est la source de la « croissance » …
Il manque tout de même quelques éléments dans cette équation. Considérons spécifiquement une caractéristique intrinsèque de la « POP », à savoir son travail : ajoutons donc « TRA » … L’oubli de beaucoup de gens est en effet que les hommes travaillent – et veulent travailler. Pourquoi ? Eh bien pour améliorer leur vie quotidienne en créant par leur travail des biens et services. Ensuite, ils peuvent les consommer directement. Une grande majorité a compris depuis quelques millénaires qu’il est plus profitable pour tous de les échanger avec d’autres à titre onéreux ! Donc, absolument personne – sauf quelques nantis bien nourris – ne sera volontaire pour faire diminuer « TRA ».
Plus on dispose d’hommes, plus on peut accomplir de travail. Mais plus on a d’hommes, plus il va aussi en émerger des chercheurs scientifiques. Il y a actuellement en gros 20 millions de chercheurs en activité de par le monde. C’est un chiffre en augmentation constante (par exemple la Chine diplôme en ce moment 800 000 nouveaux ingénieurs PAR AN). Ce n’est pas énorme, mais c’est beaucoup plus que le nombre total de chercheurs ayant sévi pour le compte de l’humanité entre la domestication du feu et les années 1990. On a aussi davantage d’entrepreneurs, ces gens qui ont le talent et l’envie d’animer des équipes d’autres personnes pour produire des biens ou des services, sous quelque forme que ce soit. Chercheurs et entrepreneurs, bien qu’en toute petite minorité, sont les instigateurs de l’irrésistible croissance de la production de biens et services dans le monde, qui a démarré visiblement vers 1850.
A partir du moment où, dans une population qui augmente, le niveau d’éducation augmente aussi, le nombre de chercheurs et d’entrepreneurs augmente proportionnellement (il n’a aucune raison de faire autrement). Donc, chercheurs et entrepreneurs, plus nombreux et ayant autour d’eux des gens également plus nombreux et mieux formés, vont avoir envie de créer – donc vont créer – de nouveaux biens et services, en quantités de plus en plus grandes. C’est la définition de l’innovation – disons « INNO » -, base de la « croissance » ! On voit très mal comment on pourra empêcher les chercheurs de chercher, les entrepreneurs d’entreprendre, tous deux d’innover pour produire de nouveaux biens et services et de trouver des collaborateurs qui travailleront avec eux.
Ils créeront alors une masse énorme de nouveau « TRA » qui va faire grandir massivement le ratio « ». En particulier, parmi les populations chinoises, indiennes et subsahariennes – quatre milliards d’hommes aujourd’hui, sans doute plus de six demain – puisque « POP » continue aussi à augmenter. Ces milliards de terriens n’ont qu’une envie : vivre plus confortablement que l’occident dès que possible. Cela signifie multiplier par plus de six dans un premier temps la production de biens et services mondiale.
Réduire le « PIB » est sans espoir : On ne peut pas empêcher des hommes de travailler pour produire mieux et plus de biens et services et améliorer leur vie quotidienne. C’est CELA la « croissance » …
Une des conditions de la « croissance » est ensuite bel et bien la libre disposition d’énergie « E » abondante à bas coût. L’humanité a commencé avec les animaux de trait et de bât, les esclaves, le feu, le vent, la force de l’eau, puis le charbon, le pétrole, et aujourd’hui la force faible intra-atomique (nucléaire fission) en attendant l’utilisation de la force forte (fusion nucléaire) et peut-être un jour d’autres moyens plus exotiques (solaire spatial, antimatière …).
Mais on remarque que le charbon est connu depuis le Moyen-Age, et le pétrole depuis l’Antiquité. Les techniques minières ont été très tôt extrêmement élaborées, comme les gisements de plomb argentifère du Laurion (près d’Athènes) en témoignent depuis 2 500 ans. De même, le principe de la force motrice de la vapeur est connu depuis l’éolipyle d’Héron d’Alexandrie (Ier siècle après Jésus-Christ) – restée sans suite concrète, même dans la société gréco-latine très « évoluée ». La disponibilité de plus d’énergie ne suffit donc pas à assurer la « croissance » contrairement à certaines affirmations très actuelles. L’énergie à bas coût et à volonté n’est qu’une condition nécessaire de la croissance, mais pas sa cause. Il y a eu aux XIXe et XXe siècles les divines surprises du charbon, puis du pétrole et du gaz, énergies fossiles très concentrées et d’extraction relativement facile – surtout le pétrole à ses débuts industriels. Courant XXe siècle, on a eu celle de la fission nucléaire, encore beaucoup plus concentrée – donc d’autant moins globalement polluante mais de mise en œuvre plus complexe. En l’absence de charbon et de pétrole, l’explosion de la production aurait attendu l’arrivée de la fission, qui serait sans doute survenue nettement plus tôt.
On sait produire à volonté et à la demande de l’énergie « bas carbone »
L’équation de Kaya est ensuite construite sur le concept d’émissions anthropiques de CO2, considéré, sans doute à juste titre, comme la cause essentielle du « réchauffement climatique ». Or, on sait comment faire baisser drastiquement le rapport « ». Il « suffit » pour cela de déployer des sources d’énergie « bas carbone » (10 grammes de CO2 par kWh produit) pour remplacer le plus rapidement possible les sources utilisant du charbon, pétrole et gaz fossiles, jusqu’à ce que les 15 Gtep d’énergie – ou plus dans vingt ou trente ans – que consomme bon an mal an l’humanité soient produites en « bas carbone ».
Entrepreneurs et ingénieurs, depuis 200 ans,
ont construit le monde technologique
avec l’énergie qu’ils avaient sous la main :
charbon et pétrole, concentrés et « inépuisables »
Le nombre de sources d’énergie pilotables « bas carbone » disponibles et renouvelables se résume à trois : l’hydraulique, les biocarburants « vertueux » (ceux qui ne bloquent pas de terres agricoles à leur seul usage), et enfin l’énergie nucléaire fission en surgénérateur. L’hydraulique est limité par la topographie et son encombrement au sol. Les biocarburants trouvent vite leurs limites de volumes, sauf en leur consacrant des terres agricoles, ou en les fabriquant dans des bioréacteurs hors sol qui aujourd’hui n’existent pas. On ne parle pas de l’hydrogène, moyen de stockage d’énergie, mais pas source, sauf si on trouve des gisements d’hydrogène terrestres, point hautement spéculatif.
L’énergie nucléaire fission est donc la seule source d’énergie industrielle connue capable d’alimenter l’humanité pendant des siècles. Elle le peut jusqu’à 200 Gtep annuels et plus, avec la plus grande économie de moyens et l’impact le plus réduit sur l’environnement. Produire l’énergie actuelle de toute l’humanité – 15 Gtep – en 100% « bas carbone » nécessite moins de 10 000 surgénérateurs de 1 500 MW – ou des plus petits plus nombreux. C’est à portée dans les vingt prochaines années pour une humanité qui depuis 1900, a construit environ 52 000 « grands barrages » hydroélectriques dans le monde. Il faut juste affecter à ces tâches une partie de l’« INNO » et du « TRA » qui vont enfler …
Aujourd’hui, la fission nucléaire en surgénérateurs est la source d’énergie disponible, concentrée et « inépuisable » …
Si les conditions climatiques continuent à s’aggraver visiblement, ce qui est vraisemblable, la pression pour construire des centrales nucléaires en masse ne pourra qu’augmenter de plus en plus vite. Certains antinucléaires commençant déjà à virer de bord publiquement. A moins de breakthroughs imminents en recherche fondamentale, par exemple sur la fusion, les gouvernants les plus veules et obtus construiront des centrales fission, parce que c’est la seule solution opérante.
Certes, il restera de nombreux problèmes à traiter, qui ne sont pas non plus dans l’équation de Kaya. Ils commencent par l’élimination de 95% au moins de la pollution et la gestion des matières premières en voie de raréfaction. Ils continuent par l’électrification massive du chauffage et des transports. Et ils se terminent par la maîtrise des surfaces agricoles et urbaines pour conserver les zones naturelles garantissant un développement sain de la biodiversité. Encore des tâches d’« INNO » et de « TRA ». Mais quand déjà on disposera d’énergie à la demande et sans pénurie possible, avec un ratio « » proche de zéro, l’horizon se dégagera …
Le financement mutualisé mondial pour pallier les risques écologiques reste à inventer courant XXIe siècle …
Les gouvernants devront trouver des financements pour réaliser toutes ces merveilles. Les systèmes d’assurances ont entre le XIXe et le XXe siècle réussi à garantir les risques de chacun, maladie et vieillesse, par une mutualisation nationale de ces risques. Les risques liés au CO2, à la pollution, aux matières premières et à la biodiversité ont besoin d’un financement mutualisé dans le monde entier, Il reste à mettre au point. Mais il ne pourra se trouver que dans la « croissance », comme celui des « Etats-providence » s’est lui aussi trouvé dans la croissance.
Image par Gerd Altmann de Pixabay
Visiblement M. Tarissi a des problèmes avec les ordres de grandeur et la physique !
1- Si c’est le travail humain et non l’énergie qui fait la croissance, alors comment se fait-il que, sur un graphique, la courbe de croissance d’un pays est la conséquence de l’approvisionnement en énergie fossile ? (les courbes sont quasi identiques avec un décalage dans le temps)
2- Pourquoi est-ce depuis la découverte et l’exploitation des énergies fossiles que l’industrie s’est énormément développée ?
Parce que les machines ont remplacé les hommes et que les machines ont besoin d’énergie. Parce qu’il y a l’équivalent en énergie musculaire humaine de 4 ans de travail dans le plein de votre voiture (Ce qui veut dire qu’en équivalent travail humain votre plein vous coûterait 120000€ sur la base d’un SMIC français avec les charges).
Au delà de l’énergie, ce sont toutes les ressources naturelles qui sont menacées par la croissance infinie. Quand bien même on aurait l’énergie « infinie » de la fusion nucléaire que le problème ne serait pas résolu.
C’est l’idée qu’une croissance infinie est possible qui est prise en défaut par les lois de la physique, pas l’équation de Kaya !
Pour finir je citerai Kenneth Ewart Boulding : « Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »
Merci de votre réponse, B. RINGEISEN, vous posez de bonnes questions …
1 – Le charbon est connu depuis le Moyen-Age, le pétrole depuis l’Antiquité … Ce n’est que depuis la Renaissance européenne qu’on a commencé à savoir l’utiliser pour le bien de l’humanité.
2 – Ce n’est pas « la découverte des énergies fossiles » qui a permis le développement industriel, mais la méthode employée pour agir sur le monde physique … qui a permis à des humains de construire des machines, en effet. L’énergie est une condition NECESSAIRE mais pas du tout SUFFISANTE du développement industriel et technique …
Explications complémentaires ici :
https://www.linkedin.com/pulse/recherche-et-industrialisation-moteurs-de-linnovation-pierre-tarissi/?lipi=urn%3Ali%3Apage%3Ad_flagship3_profile_view_base_post_details%3BItcJJ3OERC%2BDhFssEFg%2FRg%3D%3D
– C’est vous qui parlez de « croissance infinie », pas moi :
https://www.linkedin.com/pulse/croissance-infinie-jusquo%C3%B9-pierre-tarissi/?lipi=urn%3Ali%3Apage%3Ad_flagship3_profile_view_base_post_details%3BItcJJ3OERC%2BDhFssEFg%2FRg%3D%3D
– Je ne suis pas économiste, et j’ignore si je suis fou – cela n’a d’ailleurs aucune importance dans mon propos – et par rapport au sujet …
Comme le dit B. Ringeisen, quelle faute dramatique de raisonnement que celle d’oublier que le travail total fourni sur cette planète est essentiellement réalisé par des machines et non par des humains (ordinateurs compris, car que seraient les ingénieurs et les chercheurs sans eux ?). Toute votre démonstration s’effondre.
En fait, il n’y avait même pas de démonstration parce que n’est pas Kaya qui veut… Vous introduisez un TRA et un INNO, d’accord, sauf que INNO est inclus dans PIB (à moins que vous ne parliez du gain d’efficacité énergétique qui se personnifierait par une baisse du rapport E/PIB et non pas par la création d’un nouvel élément de l’équation) et que TRA est à peu de choses près égal à E (comme démontré juste avant)…
Pouvez-vous par ailleurs m’expliquer comment vous allez, réussir à faire tendre votre CO2/E vers zéro à production d’énergie constante dans un monde où le pic pétrolier a été franchi ? Construire des centrales nucléaires, oui, mais ça prend un tout petit peu de temps et beaucoup de ressources… et le travail n’est pas vraiment fait par des humains mais bien par des machines, qui auront besoin de beaucoup de pétrole. Un pétrole, qui va être de plus en plus difficile à extraire (sur le plan énergétique) avec un coût d’extraction qui ne va faire que croître et avec un retentissement climatique de plus en plus important… Et je ne parle pas des problèmes d’approvisionnement en sable et en métaux (rares ou pas) pour la construction des fameuses centrales.
Et ce CO2/E dont vous parlez, savez vous qu’il remonte depuis 20 ans dans le monde ? Et qu’il n’a d’ailleurs baissé que d’une dizaine de pourcents depuis 1965 ? (https://jancovici.com/changement-climatique/economie/quest-ce-que-lequation-de-kaya/).
J’aime beaucoup les magiciens qui exhibent une belle baguette magique et font croire qu’ils arrivent à faire disparaitre un objet. Mais quand on regarde bien à deux fois, on s’aperçoit qu’ils ont juste détourné notre attention et balancé l’objet derrière un rideau… Bref, tout cela manque de sérieux et discrédite gravement ce site qui se veut scientifique…
La vanité de l’espèce humaine est sans limite…
Merci de votre commentaire, J VOULTOURY,
– Pour votre propos sur les machines, je vous renvoie à la réponse à B. RINGEISEN, ci-dessus, qui pose la même question …
INNO n’est PAS DU TOUT ‘inclus dans PIB », parce qu’il en est une part spécifique, qui dépend essentiellement de la volonté des gouvernants. Cette part et surtout son évolution sont très différentes, par exemple, en France et en Chine, ou en Corée et en Israël.
– Construire des centrales nucléaires est le mode de production énergétique qui demande – et de loin – le moins de ressources. Chaque année, l’exploitation du charbon correspond à l’extraction de 8 milliards de tonnes de matériaux. Ces 8 milliards de tonnes correspondent à la masse d’environ 8 000 tranches surgénératrices nucléaires de 1 500 MW – énergie comprise -, et 8 autres milliards de tonnes correspondent au tonnage de très mauvais minerai d’uranium à 1 pour mille nécessaire pour se procurer 8 millions de tonnes d’uranium (plus de la moitié des ressources terrestres, suffisantes pour les faire fonctionner à pleine puissance pendant des siècles. Beaucoup moins massif au TWh produit que la construction des milliers d’éoliennes ou de panneaux PV actuels …
La construction de ces 8 000 centrales n’a aucune raison d’être plus longue au niveau mondial que celle du parc électronucléaire français entre 1974 et 1995 : plus de 50 réacteurs mis en service à partir du premier coup de pioche.
Pour quelques éléments de plus sur les « ordres de grandeur » et la physique, je vous renvoie à un autre texte – Bonne lecture :
https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/comment-obtenir-la-prosperite-du-monde-entier-en-2100/
– Vos considérations finales, hors sujet, ne regardent que vous …
Pour votre réponse à B. Ringeisen, elle m’est invisible… L’avez vous vraiment postée ?
Pour votre introduction d’INNO au sein de l’équation, les spécificités locales sont non pertinentes puisque l’équation de Kaya est un raisonnement macroscopique sur la planète entière.
Par ailleurs, l’innovation en générale n’a pas lieu d’être dans l’équation puisqu’elle est incarnée par une baisse du E/PIB et une baisse CO2/E d’une année sur l’autre et qu’elle n’a donc aucune valeur absolue, contrairement à tous les autres paramètres de l’équation : ainsi on en tient compte dans les variations des paramètres mais pas dans l’équation en elle-même. Autrement dit, elle n’influe pas directement sur la production de CO2 en elle-même (contrairement aux autres paramètres) mais sur les variation des émissions de CO2 d’une année sur l’autre par l’intermédiaires des autres facteurs, ce qui n’est pas la même chose. C’est une faute fondamentale de raisonnement.
Pour les centrales nucléaires, (même si j’avoue maitriser peu le sujet) je ne conteste absolument pas que c’est le mode de production énergétique qui demande le moins de ressources et de loin mais il en demande tout de même une quantité non négligeable (et je parle des ressources nécessaire à la construction et non pas à l’exploitation). Quant à leur vitesse de construction, elle n’a peut-être aucune raison de prendre du temps mais il se trouve que dans un pays comme le nôtre, elle en prend désormais bien plus qu’à cette époque-là. Et il doit bien y avoir une raison… Politique et économique, certes, mais il y en a une.
Enfin mes considérations finales n’ont malheureusement rien de « hors-sujet » même si elles vous déplaisent : je trouve que clamer dans le titre de l’article des choses qui sont fausses car découlant d’un raisonnement faux de manière fondamentale est une preuve de manque de sérieux de ce site internet qui se veut scientifique.
– Oui oui, la réponse es bien visible …
– Le spécificités locales en R&D sont parfaitement pertinentes car prises globalement, elles s’appliquent à l’ensemble de la planète, comme toute avancée industrielle …
– L’innovation a bel et bien une « valeur absolue » chiffrable, même si elle est différée dans le temps. Les investissements qui en découlent, eux aussi chiffrables, influent directement de façon chiffrable sur les émissions de CO2. Je ne vois pas du tout en quoi dire cela serait une « faute fondamentale de raisonnement » …
– Quand je parle des 8 milliards de tonnes, je parle bien de tonnes de matériaux de construction. Une tranche nucléaire pèse environ 1 million de tonnes de béton et ferraille, qui consomment environ 20 000 tep de carburants fossiles à la construction … Les autres sources d’énergie sont infiniment plus consommatrices, c’est ce que démontre mon petit calcul à partir du charbon …
– Je m’intéresse fort peu aux errements du chantier de Flamanville pour définir des durées de chantiers. C’est un sujet français, pas mondial, et manifestement chinois et coréens (par exemple) savent faire …
– Votre conclusion finale ne regarde que vous, l’affirmation de « raisonnement faux de manière fondamentale » étant purement gratuite … et accessoirement malveillante, point qui m’indiffère totalement …
– Oui, elle est maintenant visible, en effet. Et vous ne dites rien sur le fait que TRA (s’il s’agit de la grandeur physique en Joules), soit en fait inclue dans E car le travail humain représente une part infinitésimale du travail total réalisé sur la planète, vu que ce sont les machines et ordinateurs qui effectuent la quasi totalité du travail (en Joules). Les humains ne font que donner des ordres aux machines et aux ordinateurs. Ainsi, l’introduction de TRA dans cette équation est non pertinente. La seule manière d’inclure le travail humain dans le raisonnement serait de le faire par le biais de l’innovation sauf que… cf ci-dessous…
– Niez-vous que l’innovation est personnalisée (en partie) par une baisse du E/PIB et (surtout) par une baisse du CO2/E d’une année sur l’autre ? Vous allez avoir du mal à me justifier une telle chose. Et si vous ne le niez pas, alors l’introduction d’INNO est non pertinente car cela crée un raisonnement « en boucle ». Ce serait comme dire « vu que la richesse par habitant augmente d’année en année et qu’ils ont donc de plus en plus d’argent par tête, ils ont aussi la possibilité d’avoir de plus en plus de loisirs, ce qui génère encore plus de richesses », ce qui serait stupide et résulte d’un manque de recul.
– Vous dites « Les spécificités locales en R&D sont parfaitement pertinentes car prises globalement, elles s’appliquent à l’ensemble de la planète, comme toute avancée industrielle ». Vous le faites exprès ?… Je vous dis que la prise en compte des spécificités locales est non pertinente puisqu’on raisonne sur un système planétaire et vous me répondez que, prises « globalement », elles s’appliquent à l’ensemble de la planète… Donc, de fait, elles sont non pertinentes puisqu’on ne prend en compte que la globalisation… En fait, vous n’aimez pas avoir tort, je crois…
– Raisonnons par l’absurde en creusant votre « théorie » et en faisant comme si elle était valide. Vous dites qu’il manque TRA et INNO dans l’équation de Kaya, mais vous ne reformulez pas l’équation avec ces paramètres… POP/TRA et TRA/INNO… Bien, c’est quoi tout ça ? Qu’est-ce que ça représente en réalité ? Quelles sont les unités utilisées ? Quelles situations vont donner lieu à des ascension et à des baisses de ces rapports ? Comment les inclure dans le raisonnement global indépendamment des autres rapports ?
– Mon affirmation est gratuite ? Non, elle est argumentée de la plus simple des manières.
– Vous faites la démarche de critiquer le travail de Y. Kaya. Soit, vous avez le droit. Mais alors, pourquoi ne publiez vous pas dans une revue scientifique de renom pour faire connaître votre brillant raisonnement à toute la communauté scientifique ? Comment pourrait-il lui-même répondre à votre remise en cause vu que vous publiez un article en français sur un site dont le sérieux scientifique est de plus à remettre en cause ? Ainsi, nous nous en chargeons à sa place (et ce n’est pas très compliqué). Mais quand on vous démontre les trop nombreuses failles de votre raisonnement, vous nous traitez de malfaisants… En ce qui me concerne, j’abandonne, je vous laisse raconter n’importe quoi… Amusez-vous bien…
Personne ne vous oblige ni à me lire ni à me répondre …
😊😊😊
Sinon, votre contenu est sans intérêt, disons même « trollesque », et c’est du reste ma dernière intervention vis-à-vis de vous, ici ou ailleurs …
« Produire l’énergie actuelle de toute l’humanité – 15 Gtep – en 100% « bas carbone » … « C’est à portée dans les vingt prochaines années » -> Hautement spéculatif. Vous seriez prêt à parier toutes vos économies ?
« et aujourd’hui la force « »faible intra-atomique (nucléaire fission) » » en attendant l’utilisation de la force forte (fusion nucléaire) et peut-être un jour d’autres moyens plus exotiques (solaire spatial, antimatière …). »
En tant que physicien j’ai eu un saut conditionnel à la ligne « essec assurance business angel » suivi d’un stderr.
Bravo à ceux qui ont quand même eu le courage de lui répondre
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