Dans le cadre de la lutte mondiale contre la résistance croissante des bactéries aux antibiotiques, des scientifiques ont développé un outil capable d’identifier tout le matériel génétique des bactéries. Cette avancée significative pourrait contribuer à réduire la dépendance aux antibiotiques en permettant une identification plus rapide des agents pathogènes.
Le Professeur Erika Eiser du Département de Physique de l’Université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU) explique : «Nous avons développé un outil simple qui peut identifier l’ensemble du matériel génétique des bactéries. Cela nous permet de découvrir plus rapidement quel type de bactérie affecte une personne malade ou un animal, ou quel type de bactérie se trouve dans la nourriture ou l’environnement. Nous pouvons ensuite décider s’il est nécessaire d’utiliser des antibiotiques contre la bactérie, et si oui, lesquels afin de réduire la quantité de médicaments administrée.»
La méthode développée par un groupe de recherche international, élimine la nécessité d’une étape appelée « amplification génique », où plusieurs copies du matériel génétique sont créées pour une analyse plus facile. Cette étape peut désormais être contournée, accélérant ainsi le processus.
«Nous pouvons analyser l’ensemble de l’ADN de la bactérie sans amplification génique en ayant recours à une méthode précédemment utilisée dans des simulations.» précise le Professeur Eiser.
La méthode repose sur la capacité à identifier de courtes séquences de l’ADN des bactéries. Les chercheurs observent comment ces séquences se lient à différentes variantes d’ADN greffées sur des colloïdes, des particules dissoutes dans un liquide. Les bactéries, en se liant à ces colloïdes de différentes manières, provoquent leur agglutination, facilitant ainsi leur identification rapide.
Bien que ces découvertes soient encore à un stade préliminaire, le Professeur Eiser souligne leur potentiel dans des domaines tels que la sécurité alimentaire, le contrôle des maladies et la surveillance environnementale. Cependant, elle admet que des travaux supplémentaires sont nécessaires avant que cette méthode ne soit largement adoptée.
«Les résultats peuvent nous fournir une méthode fiable pour identifier les agents pathogènes dans des disciplines telles que la sécurité alimentaire, le contrôle des maladies et la surveillance environnementale,» conclut le Professeur Eiser.
Dans un contexte où de plus en plus de bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques, cette avancée offre une lueur d’espoir pour l’avenir de la lutte contre les infections bactériennes.
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