Dans un contexte de lutte contre les changements climatiques, de nombreux Européens adaptent leur alimentation en réduisant leur consommation de protéines animales traditionnelles au profit de protéines alternatives à faible impact environnemental. Ces alternatives incluent des produits à base de légumineuses, d’algues, de champignons, de crustacés et d’insectes.
Une étude menée par des chercheurs de l’université SWPS, en collaboration avec des experts de plusieurs pays européens, a analysé les attitudes des consommateurs européens envers ces produits. Les résultats, publiés dans Food Quality and Preference, révèlent des différences significatives entre les pays.
En Europe, les produits hybrides, combinant protéines conventionnelles et alternatives, sont perçus comme plus sains et éthiques, notamment au Danemark, au Royaume-Uni et en Espagne. Cependant, l’intention d’achat ne suit pas toujours : seulement 46% des Danois se disent prêts à acheter de la viande hybride, contre 63% des Espagnols et 53% des Britanniques.
En Pologne et en République tchèque, la connaissance et l’adoption des nouveaux produits alimentaires restent faibles. Seuls 24-36% des jeunes Polonais, Tchèques et Slovaques se disent prêts à adopter ces nouvelles alternatives contre 73% en Allemagne.
Les consommateurs européens sont globalement réticents à l’idée de manger des insectes. En Italie, par exemple, les brochettes de coléoptères ont peu de chances de séduire, contrairement aux pays nordiques et occidentaux. En revanche, les produits à base d’algues gagnent en popularité dans des villes cosmopolites comme Paris, où la diversité ethnique favorise l’acceptation de nouvelles tendances alimentaires. Dans la ville des lumières, les salades d’algues et de tofus sont très appréciées.
Pendant ce temps, les initiatives de proposition de protéines alternatives se multiplient sur le continent. En Finlande par exemple, la société Solar Foods utilise de l’air et de l’électricité, pour cultiver un microbe pour produire une protéine appelée Solein. Cette innovation réduit de 130 fois les émissions de gaz à effet de serre comparé à la production de protéines bovines en Europe.