Paris assure avoir obtenu le maintien du budget actuel de la politique agricole commune (PAC) alors que ce volet du budget européen est actuellement en discussions à Bruxelles.
Didier Guillaume, ministre français de l’Agriculture a affirmé vendredi 21 février que la France avait réussi à négocier le maintien du budget actuel de la politique agricole commune (PAC) pour la période 2021-2027 (hors Royaume-Uni). « Nous avons gagné la première bataille, la Commission avait fait une proposition pas tolérable » de « 370 milliards d’euros » alors que la dépense de l’UE pour son agriculture est de « 375 milliards » sur la période actuelle, a-t-il expliqué. Cette annonce intervient alors que les dirigeants des états membres étaient réunis à Bruxelles pour un Conseil européen extraordinaire visant à définir le prochain budget pluriannuel.
Pour Didier Guillaume, il y a « urgence à faire baisser la tension » chez les agriculteurs français ». Les demandes de Paris font en effet écho aux inquiétudes des agriculteurs français, qui se disent pressurisés de toutes parts. « Tout le monde veut plus de sécurité alimentaire, d’environnement etc… Mais qui le fait au final ? Ce sont les agriculteurs dans leurs exploitations », a plaidé Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, le premier syndicat agricole français. « On demande toujours plus aux agriculteurs, cela ne peut pas se faire avec un budget moindre ».
Pour cette dernière, la politique de Bruxelles devrait « être en cohérence » avec « l’ambition de transition agroécologique ». C’est ette position que défend aujourd’hui la France. Le message était d’ailleurs fort : Emmanuel Macron a choisi de ne pas se rendre à l’inauguration du Salon de l’agriculture, rendez-vous traditionnel des politiques français, pour défendre sa vision pour le budget de la PAC. Le volet agricole avec la PAC représente la plus grosse partie du budget de l’Union européenne. Il suscite à ce titre nombre de désaccords.
L’annonce du Ministre français a été considérée par certains comme « prématurée », puisque les pays européens n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un texte définitif. Pour autant, les ministres de l’agriculture de huit pays d’Europe centrale ont signé lundi à Varsovie une déclaration demandant le maintien du budget actuel de la PAC, semblant confirmer les annonces françaises. « Nous rejetons les coupes dans le budget de la PAC dans les Cadres budgétaires communs successifs », ont insisté les ministres bulgare, tchèque, estonien, hongrois, letton, lituanien, polonais et roumain.