Le Conseil scientifique de la Commission Européenne révèle que les océans sont une source d’aliments et de biomasse largement inexploitée.
La clé de la lutte contre la faim dans le monde pourrait venir des microorganismes et des plantes marines. Le Nouveau conseil scientifique de la Commission européenne (SAPEA) a publié son premier rapport d’analyse Food from the Oceans (« la nourriture des océans ») le 29 novembre 2017. Il révèle que les faunes et flores sous-marines peuvent nourrir une large part de la population mondiale. Plus de la moitié de la production biologique mondiale vient en effet des océans. L’étude, menée par le Scientific Advice Mechanism (SAM) à la demande de Karmenu Vella, le Commissaire européen à l’environnement, aux affaires maritimes et à la pêche.
A la question peut-on extraire davantage de nourriture et de biomasse des océans sans pour autant en priver les générations futures, l’étude répond par la positive. Et cela correspond à un besoin réel : la FAO estime que la production alimentaire devra être augmentée de 50% d’ici à 2050 pour correspondre à la croissance démographique mondiale. La SAM s’est particulièrement intéressée à la mariculture – une branche de l’élevage contrôlé en eau de mer pour les pissons, les mollusques, les crustacés et les algues. Une meilleure gestion de cette branche permettrait de produire entre 300 et 400 tonnes métriques de biomasse à usage alimentaire supplémentaire tous les ans.
Cependant, pour ce faire, les politiques régissant l’agriculture aquatique et l’industrie de la pêche doivent être adaptées de sorte à favoriser l’augmentation des ressources alimentaires océaniques. Le rapport souligne que l’exploitation des poissons sauvages a atteint un niveau tel que la préservation des stocks à ce rythme est impossible. En parallèle, la production de poissons d’élevage augmente de 6,5% tous les ans. Pour autant, l’élevage n’est pas la panacée. Il doit être encadré de règles assurant une protection efficace de l’environnement et des écosystèmes, sans quoi il pourrait souffrir des mêmes travers que l’élevage hors-sol.
De plus, augmenter la production de poissons d’élevage n’est pas la seule piste. « Les deux principaux messages de notre rapport sont que l’océan n’abrite pas uniquement des poissons et que nous devons prendre garde à préserver les ressources maritimes pour les générations à venir », explique le président du SEPEA Gunter Stock. Aussi, la mariculture devra s’ouvrir davantage aux poissons herbivores, aux mollusques, aux algues et aux bivalves. Une plus grande variété dans nos élevages pourrait contribue à nourrir pas moins de 9 millions de personnes d’ici à 2050 d’après le SAM.
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