Ces 4 dernières décennies ont vu la mort progressive du paradigme scientifique, de l’espoir d’une société parfaite, heureuse, acquise grâce au travail et au génie humain. Malgré de multiples progrès dans tous les domaines, l’amélioration globale de ses conditions de vie, l’homme occidental, hyper individualiste et égocentré, refuse les faits et les statistiques et s’en remet à son ressenti, infaillible lui (1), aux rumeurs circulant massivement sur internet et abandonne la raison pour se réfugier dans la subjectivité au service de ses états d’âme plus que de la réalité.
Le Paradis espéré ou plutôt exigé n’est pas advenu et des nuages se présentent à l’horizon de son futur, il est passé de l’espoir à l’angoisse et au désenchantement, il est passé du new age au next age (2), ce dernier étant beaucoup plus individualiste et pessimiste. Le mal semble contagieux et internet en est un vecteur principal de propagation. Le résultat ne se fait pas attendre, les symptômes de ce mal qui ronge nos sociétés apparaissent :
Désaveu, doutes envers les élites laissant la place au complotisme (10), aux croyances anti scientifiques (Terre plate, créationnisme, médecines charlatanesques…). Les institutions religieuses sont, elles aussi, remises en question, c’est l’homme qui devient la mesure de toutes choses et les nouvelles croyances portées par le new age (2) se prêtent bien à ce profil.
Tout est égal, tous les avis se valent, peu importe qui parle et d’où il parle, l’ignorant peut pontifier sans complexe sur internet et son avis sera pris avec autant de sérieux que celui d’un chercheur de haut niveau, puisque c’est l’Etre ou le Moi cosmique qui exprime le réel et non la raison. Les algorithmes de l’internet se chargeront de l’entretenir dans cette bulle idéologique qu’il s’est forgée. Malheur à qui oserait évoquer l’idée que tout le monde peut se tromper et qu’il est prudent de diversifier les sources et les genres d’informations, ce serait ressenti comme une entrave à l’évolution de l’Etre absolu infaillible qui est en nous.
C’est ainsi que de manière récurrente, beaucoup de ceux qui s’adressent au GEMPPI nous rapportent qu’en ayant osé émettre de tels doutes à un proche, il se sont vu taxer de « parents toxiques » et mis à l’écart.
Pire, pour revenir aux élites, le chercheur sera soupçonné à priori de tromper le monde pour complaire aux maitres du « Système ». Un vocabulaire qui ressemble étrangement à celui des témoins de Jéhovah, lesquels désignent « ce monde satanique » comme le « présent système de choses ».
Dans ce nouveau contexte, ou l’âne a le même statut dans l’esprit de l’homme post moderne que le cheval de course, les radicalismes religieux prospèrent. Les sectes, gourous et chamanes de toutes sortes s’occupent de l’égo de nos contemporains, façonnent leurs pensées ou les effacent, proposent un sens à la vie sur mesure, à la demande et ont remplacé les professeurs, les prêtres, les psys, les médecins, les politiciens… De de fait nous assistons à ce phénomène inattendu : les chamanes et autres haruspices sont à nouveaux convoqués par les classes moyennes et supérieures et reviennent donc en force après 19 siècles d’abandon.
Cette désagrégation à tous les niveaux du lien social et de la hiérarchie du vraisemblable annonce des problèmes majeurs pour notre société. Il serait bien d’en prendre la mesure et d’envisager des réponses sans quoi la facture sociale à payer risque d’être très élevée.
C’est au travers d’une expérience individuelle et de l’analyse d’une discipline non reconnue que nous tenterons d’illustrer le quotidien et le cadre de cette mutation de l’homme moderne vers l’homme post moderne.
Tout d’abord, prenons concrètement la mesure du « lâcher-prise » intellectuel qui afflige un nombre grandissant de nos concitoyens, au travers du récit commenté rapporté par une de nos sympathisantes qui est allée consulter un thérapeute post-moderne, pourtant alphabétisé, lettré, éduqué, instruit, bac +8, mais dont le discours est ahurissant et cependant banal dans le cadre des cabinets holistiques.
Récit (3) et commentaires d’une ex adepte du new age
Suite à des problèmes de santé qui n’avaient pas trouvé de solution assez satisfaisante avec la médecine classique, je m’étais tournée, en désespoir de cause et mal influencée par une association, vers des médecines non conventionnelles. J’avais d’abord rencontré un médecin homéopathe qui m’avait orienté vers un dentiste holistique en prétendant que mes problèmes avaient une origine dentaire.
« Ah, je vois tout à fait ce qui ne va pas », me dit le dentiste – dont je devais apprendre plus tard qu’il était également anthroposophe (9) – « la grosseur de vos incisives me dit que vous avez des problèmes avec votre mère et que ça vient d’une vie antérieure. Quant à vos canines trop aigues, elles me disent que vous avez développé une agressivité non négligeable pour parvenir à survivre dans un milieu hostile »
Les passages en italiques représentent mes réflexions actuelles. Le recul que j’ai pris envers ces pseudo-médecines n’est pas sans intérêt.
Cet entretien médical commence d’une manière bien étrange ; il est caractéristique des méthodes employées par les gourous des fausses médecines. Ces gens cherchent toujours à vous persuader que vos problèmes de santé sont d’origine psychologique, voire spirituelle, il s’agit d’une de leurs théories « phare ». Dans chacun de leurs livres, (l’un des plus caractéristiques à ce sujet étant – Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi – de Michel Odoul . Mais il y en a bien d’autres), ils vous expliquent que la maladie n’est pas due au hasard mais à des problèmes psy dont l’origine remonte à la petite enfance, quand ce n’est pas aux vies antérieures. L’inconscient n’arrivant pas à s’exprimer par des mots (puisque les souvenirs traumatisants ont été refoulés) le fait alors par des maux et il nous appartient de décrypter ce langage du corps, de comprendre ce que notre inconscient cherche à nous dire (6).
Cette théorie n’est qu’une déformation de celle de Freud : au lieu de s’exprimer à travers les rêves et les actes manqués comme on peut le lire dans « l’interprétation des rêves » ou encore « psychopathologie de la vie quotidienne » de Sigmund Freud, l’inconscient s’exprime ici par la maladie.
Freud et ses théories sur l’origine des névroses a beau avoir été dépassé par la connaissance que nous avons aujourd’hui du cerveau, ceci n’empêche pas ces charlatans d’aller encore plus loin que leur lointain maitre, sans toujours reconnaître ce qu’ils lui doivent.
La référence aux vies antérieures est fréquente. De nombreux courants de pseudo-médecines ont été influencés par l’orientalisme et l’hindouisme, c’est notamment le cas de Rudolf Steiner, père de l’anthroposophie (9) qui a été membre de la Société théosophique. En outre, l’accent mis sur le karma est important car il représente un allié précieux pour ces « thérapeutes ». Comme leur médecine ne fonctionne pas, ne guérit pas (7) et que leurs malades finissent par s’en rendre compte, la théorie du karma vient tout justifier : « vous êtes toujours malade ? Mais ce n’est pas de notre faute voyons, c’est la vôtre, vous avez un mauvais karma… »
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LE DENTISTE : « Il est indispensable que vous alliez consulter un psychothérapeute, j’en connais d’ailleurs un très bon »
Autre phrase caractéristique ; ces gens travaillent en réseau, ils ont un carnet d’adresses rempli de noms de collègues exerçant diverses pseudo spécialités médicales et se font des renvois d’ascenseur en permanence, c’est ainsi qu’ils constituent leur clientèle. Si vous les écoutez, vous n’allez pas tarder à dépenser une fortune chez divers guérisseurs…
Ne jamais oublier que la plupart de ces gens sont avant tout des charlatans, autrement dit : le but de tous ces discours est de vous faire payer. En une heure et demie de consultation, j’en entendis des choses des plus aberrantes.
LE DENTISTE : « La santé de vos dents dépend en grande partie de votre alimentation. Il est nécessaire de réformer celle-ci. L’être humain n’est pas fait pour manger de la viande, il ne possède pas les dents d’un carnivore ; nous sommes faits pour manger des céréales comme nos ancêtres, vous devez devenir végétarienne, sinon, votre santé ne peut pas s’améliorer. »
Autre discours caractéristique : ces gens mélangent le vrai et le faux avec habileté. La phrase « la santé de vos dents dépend de votre alimentation » est en partie juste (même si l’hérédité joue tout de même un grand rôle…). Affirmer une évidence permet d’obtenir l’attention et l’adhésion du patient, après, ce sera d’autant plus facile de le convaincre d’un mensonge.
L’être humain ne possède pas les dents d’un carnivore mais ce n’est pas non plus une poule. Nous sommes omnivores. On peut trouver toutes sortes de justifications au végétarisme : religieuses, éthiques, philosophiques, écologiques, mais prétendre que supprimer totalement la viande et le poisson est préférable pour la santé n’est en rien prouvé, un tel régime risque d’entrainer des carences alimentaires (4).
CORINNE : « J’adore la viande et suis totalement incapable de m’en passer et je déteste les céréales complètes », lui ai-je répondu.
LE DENTISTE : « En mangeant de la viande, vous vous rendez responsable de la famine en Afrique ! Le bétail consomme beaucoup de céréales et de terres agricoles ; celles-ci devraient être réservées à l’alimentation humaine pour les plus déshérités ! »
Il s’agit là d’un des aspects les plus odieux des médecines parallèles ; ces gens passent leur temps à chercher à vous culpabiliser : si vous êtes malade, c’est de votre faute, si vous ne guérissez pas, c’est de votre faute, si vous ne suivez pas mes conseils, vous êtes un assassin…
Malheureusement pour ce monsieur, je suis fort peu sensible à la culpabilité et ce d’autant moins que la malnutrition en Afrique a des causes multiples : les guerres, les déplacements forcés de population, les épidémies qui réduisent le nombre d’agriculteurs, etc.
LE DENTISTE : « Il faudra également que vous achetiez désormais des produits bio, au moins dans un premier temps, ils sont bien meilleurs que ceux issus de l’agriculture industrielle pour la santé. Dans un deuxième temps ce serait une bonne chose que vous vous mettiez au jardinage ; rien ne vaut les légumes du jardin.
CORINNE : « Je suis une citadine et la ville me plait… »
LE DENTISTE : « Comment peut-on ne pas aimer notre mère Nature ? Vous ne vous rendez pas compte que votre mode de vie est dégénéré ? Je suis sûr que vous vous couchez bien trop tard le soir, pour avoir une bonne vitalité il faut être couché à 21 heures et se lever à 5 heures du matin, le meilleur sommeil est avant minuit !
CORINNE : « Si je me couche avant minuit, je suis sûre de me payer une nuit blanche ! »
Sous prétexte de me soigner les dents cet homme me poussait à modifier d’une manière radicale mon mode de vie, sans tenir compte de mes habitudes, goûts et horaires de travail. Il s’agit là aussi d’une des caractéristiques des médecines parallèles ou « holistiques », prétendant qu’elles englobent tous les aspects de la vie d’un individu. J’appellerais plutôt ça une idéologie de type totalitaire, où se situe la liberté ? De quel droit cet homme voulait-il régenter ma vie ?
LE DENTISTE : « Si j’insiste pour que vous cultiviez vos légumes vous-même, j’ai une bonne raison ! Vous devez manger des légumes de la région et de saison et ne plus manger du tout de produits venant d’une autre région ou pire de l’étranger. Vous vivez sur un certain sol et votre corps n’est pas adapté à une certaine nourriture : les ananas, les oranges ne poussent pas dans votre région, c’est parfaitement malsain d’en manger.
Il vous faut comprendre que chaque fruit, chaque légume possède une énergie spécifique qui est en accord avec le sol sur lequel il pousse. Cette énergie est bien plus importante pour votre santé que les vitamines. Lorsque vous mangez des fraises d’Espagne en début avril, celles-ci ne sont pas adaptées au climat sous lequel vous vivez, l’énergie de la fraise vous dit « il fait chaud, c’est le mois de juin », alors que chez nous, début avril, il peut faire 5°. L’énergie d’été contenue dans la fraise entre alors en conflit avec l’énergie de début de printemps se trouvant encore dans votre corps et c’est ça qui vous rend malade. »
CORINNE : « Mais de quelle énergie parlez-vous ? »
LE DENTISTE : « Chez les hindous, on l’appelle – prâna -, c’est l’énergie vitale universelle qui existe partout. Elle est parfaitement indétectable par un appareil de mesure, même le plus moderne. Seuls les êtres humains possédant une sensibilité exceptionnelle peuvent la percevoir… »
Autrement dit, je dois le croire sur parole n’ayant pas à ma disposition cette « sensibilité exceptionnelle ». Bien entendu, jamais aucun anthroposophe-yogi-hindou n’a pu apporter la moindre preuve de l’existence d’une telle énergie, tout repose sur la croyance ; il ne s’agit donc pas de médecine.
Ayant cherché le mot « prâna » dans un dictionnaire, j’ai appris que certains yogis, en Inde prétendent ne se nourrir que de « prâna » et ne consommer aucune nourriture terrestre… Certains adeptes du « respirianisme » les ont imités et en sont morts (11).
CORINNE : « Mais enfin, comment voulez-vous que je ne mange que des aliments de la région et de saison, qu’est-ce que je vais manger l’hiver ?
LE DENTISTE : « l’hiver, on mange des racines et des légumineuses. »
CORINNE : « Quoi ? Ces trucs qui font péter et il faut 3 heures pour les faire cuire ? »
LE DENTISTE : « vous ne pouvez pas avoir une bonne santé et ne pas passer du temps en cuisine, c’est incompatible. »
Du temps pour cuisiner, du temps pour jardiner, tout en se couchant à 21 heures au plus tard. Le mode de vie anthroposophico-new age (2) est-il compatible avec celui d’une femme moderne qui travaille ?
Je sais que le manger local et de saison est très à la mode en ce moment mais je n’y suis pas favorable pour autant. J’ai encore en mémoire le souvenir des discours de ma grand-mère qui m’a dégoutée à tout jamais de la nostalgie du bon vieux temps. Je l’accompagnais en courses et elle me répétait sans cesse à quel point j’avais de la chance de vivre à mon époque et de pouvoir bénéficier d’une alimentation variée et à un prix modique. Elle me parlait du travail de la terre : dur, ingrat, peu productif. Les hivers étaient longs lorsqu’on ne pouvait compter que sur les carottes et les pommes de terre. Les gens survivaient parce qu’ils avaient fait des conserves pendant l’été.
A Noël, ma grand-mère avait droit à une orange, jamais plus car elles étaient trop chères et « seuls les riches peuvent se les payer », disait-elle.
A la fin de l’hiver c’était pire, les réserves commençaient à manquer et il fallait se contenter de carottes flasques, de pommes de terre pleines de germes et de pommes ridées…
Est-ce bien ce temps-là qu’il faut regretter ?
A la fin de la consultation, le dentiste m’a mise à la porte de son cabinet en me disant qu’il ne pouvait rien faire pour moi puisque que je contestais d’une manière systématique ses conseils….
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Ce récit, à l’image de milliers de cas répertoriés dans ce genre par nos organisations, s’il est caractéristique du post-modernisme qui affecte notre société, est malgré tout très optimiste, puisque la patiente est rebelle, ce qui n’est pas le cas dans l’immense majorité des situations rencontrées.
Habituellement, nous observons plutôt les effets désastreux de ces mises sous influence de ceux qui s’abandonnent sans résistance à ces maitres en tous genres. Certaines affaires de ce type dégénèrent et transpirent dans la presse, même si elles ne sont que la partie visible de l’iceberg.
L’homme contemporain est-il fatigué d’affronter seul la vie ? Pourquoi parler de ces cas ? Parce que différentes statistiques, dont les nôtres (5), nous laissent à penser que ces situations ont tendance à se généraliser et sont les symptômes d’un pessimisme très avancé, d’une perte de sens et de fuite en avant de nos contemporains dans les bras de quiconque prétendra savoir, avoir toutes les réponses, à l’inverse de la démarche scientifique, toujours en recherche et ne disposant que de connaissances temporaires.
Assistons-nous à une infantilisation généralisée, un gaspillage de notre liberté individuelle si durement acquise ?
Ce besoin de réponses immédiates claires à toutes nos interrogations et surtout à nos difficultés, est le signe que l’homme moderne est fatigué d’être responsable de ses choix et de sa vie, d’être adulte finalement. Il n’a plus de modèle, de groupe de référence et d’appartenance, sinon lui-même qui fixe la norme, ce qui en période de difficulté est problématique.
Ceci pourrait constituer un début d’explication au fait que nos contemporains dotés d’un niveau culturel convenable, voire supérieur, puissent se livrer à toutes ces facéties et à ces marchands d’illusions (5) ?
L’empire de la subjectivité
Toutes les pratiques de soins holistiques ont en commun de ne pouvoir être évaluées, comme l’existence de Dieu, ce qui donne toute facilité aux praticiens de commettre des intrusions dans notre vie privée et de la prendre en main comme le montre le récit d’expérience ci-dessus.
Cette quête de sens relève plus de l’égarement que d’une saine curiosité, elle pourrait s’exprimer ainsi :
« Enfin quelqu’un à qui livrer le fardeau de ma liberté et qui peut tout prendre en charge, me donner la direction à suivre ». Espérons que ce ne soit pas un retour aux années 30.
Chacun comprendra pourquoi ces méthodes de santé évanescentes sont les produits d’appel préférés des sectes contemporaines. Parmi plus de 400 techniques répertoriées par la Miviludes en France (12), telles que l’Access Bar, l’aura thérapie, la Biologie totale, la Bio-Psycho généalogie, la chromothérapie, l’EFT, la kinésiologie astrale, la lithothérapie, la Médecine nouvelle du Dr Hamer, la méthode Kovalski, la naturopathie, et bien d’autres puisqu’il s’en crée tous les jours de nouvelles, nous avons choisi d’illustrer ce règne grandissant du subjectivisme par le reiki.
Une pratique devenue anodine parce qu’elle s’est banalisée et qu’elle est massivement représentée dans les pays d’Europe de l’Ouest et c’est normal puisqu’on devient maitre reiki en quelques week-ends pour un coût de 2000 à 4000 €.
Le Reiki
Nous avons choisi l’exemple du reiki parce qu’il est emblématique du raz de marée de pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (PNCVT) qui déferle dans les pays occidentaux et que les observations que nous en ferons pourraient très souvent s’adresser aux autres pratiques du même genre.
Lancée par le Japonais MIKAO USUI, c’est une méthode de guérison magique surnaturelle, par l’Energie Universelle, au moyen de rites, mantras et imposition des mains. Elle prétend fonctionner aussi à distance.
Il y a maintenant des milliers de pratiquants en France. A certains endroits, le reiki parvient à s’infiltrer dans des hôpitaux et dans des écoles de formation d’infirmiers et les promoteurs de cette pratique ne se privent pas de s’en vanter, c’est une véritable caution qui leur est offerte, plus fréquemment cependant hors de France parce que les institutions de ce pays résistent encore à la vague d’irrationnel, qui tel un baume rassure nos contemporains.
Un peu d’histoire
MIKAO USUI L’AVATAR DE SYNTHESE
Après 19 siècles, un nouveau sauveur de nos corps malades et défaillants est né. Il s’agit de MIKAO USUI, le redécouvreur du Reiki. Usui aurait été pasteur, (ou moine catholique pour d’autres), recteur de l’université chrétienne « Doshisha » de Kyoto à la fin du 19ème siècle. Autant de titres pourtant contestés par certains critiques (8).
Ses élèves lui ayant demandé de leur montrer la méthode guérison qu’employait Jésus, Usui se lança pour une période de 10 ans en quête de cette fameuse méthode.
Les autorités chrétiennes du Japon le rappelèrent à l’ordre parce que les recherches dans lesquelles il s’engageait pour répondre aux questions de ses étudiants s’orientaient plutôt vers la magie et la sorcellerie que vers la foi monothéiste. Chose que l’on peut comprendre dans le contexte Shintoïste Japonais.
Après avoir cherché en vain à travers le monde le fameux « truc » dont Jésus usait pour guérir les malades, de guerre lasse il finit par se rabattre sur le bouddhisme pour y trouver la recette magique.
Il suffisait de convertir le Jésus historique en adepte de Bouddha pour rester cohérent avec la question de départ.
Le complot de l’Eglise – Certains adeptes donnent dans la paranoïa et le complotisme. Les églises chrétiennes auraient caché cette pratique transmise par le maitre reiki Jésus. Mais la chose a été fort bien dissimulée, car en effet, les Evangiles et les pères de l’Eglise ne laissent apparaître aucune trace d’enseignement bouddhiste. On y découvre seulement des conceptions banalement judaïsantes et parfois hellénisantes. Curieux non ! De la part d’un prophète juif dont les paroles et actes ont été rapportés en grec ancien ?
USUI ILLUMINE PAR UN RAYON
Devenu bouddhiste et moine dans un monastère Zen du Japon, Usui persévéra dans sa quête de la recette magique de guérison. Et un jour, comme tous les grands prophètes, après une retraite ascétique et de macérations de 21 jours sur la montagne, bien sûr sacrée, de Kuriyama, il redécouvrit les anciennes méthodes de guérison qui avaient été perdues.
Là où des milliers de saints, philosophes, d’ascètes bouddhistes et hindouistes pendant 2 500 ans se sont échinés à étudier les textes sacrés, à s’astreindre à des règles de vie spirituelle très difficiles, en passant à côté de la révélation du « système de guérison rapide et facile », Usui après 21 Jours de jeûne et d’étude est visité, comme Bouddha lui-même, par un rayon lumineux porteur des symboles sanscrits.
Après ses 21 jours de jeûne, et étant devenu capable de guérir comme Bouddha et Jésus, (et comme tous ses concurrents actuels) grâce à la lumière divine qui avait frappé son « Troisième œil » et avoir eu l’apparition des symboles du Reiki, il propagea la bonne nouvelle thérapeutique.
Cette histoire de sa vie est gravée sur sa pierre tombale dans un temple de Kyoto.
Nous imaginons que ceci peut être l’occasion pour les adeptes de faire un pèlerinage, acte coûteux permettant de les ancrer plus profondément dans leur engagement.
Usui vécut selon ses disciples, dans les quartiers pauvres de Kyoto où il guérissait à tour de bras si l’on en croit la légende dorée. La charité envers les pauvres manquait à son auréole prophétique. Puis il quitta les quartiers déshérités, blasé de constater que les pauvres lui en voulaient de les avoir guéris de leurs infirmités et de ne plus pouvoir mendier.
C’est ainsi que la plupart des maîtres Reiki justifient le prix élevé de l’initiation qu’ils assènent actuellement à leurs disciples.
Usui prit alors son bâton de pèlerin pour diffuser le Reiki à travers le Japon. C’est ainsi qu’il rencontra en 1925 Chujiro HAYASHI, un officier de marine de 47 ans. Usui mourut en 1930, après avoir formé 18 maîtres (le nombre varie selon les sources).
Son successeur, Chujiro HAYASHI, a formé 16 maîtres et a aussi ouvert une clinique de guérisseurs à Tokyo.
La doctrine thérapeutique et ésotérique
Ce n’est en réalité qu’une faction rivale à toutes les autres utilisant le produit bouddhiste « Energie Universelle », très en vogue actuellement. D’ailleurs les recruteurs cachent très souvent le côté bigot de la pratique, ils ne parleront pas de bouddhisme ni de réincarnation, mais plutôt de « soins énergétiques ».
LE REIKI ET LES LEMURIENS – Selon les adeptes de cette croyance, le Reiki serait très ancien. Dès l’origine de l’humanité il existait en chaque homme primitif de la civilisation MU. Ne cherchez pas ce mot dans vos manuels d’histoire, il s’agit là des abracadabrantes élucubrations ésotériques sur les origines du monde et des êtres vivants, circulant dans les milieux Théosophiques (2), Rose-Croix et Anthroposophiques (9) s’inspirant, avec quelques variantes, de l’Hindouisme. Ainsi selon cette Genèse revue et corrigée, les gens de Mu, lors de leur émigration vers le Tibet et l’Inde, ont apporté avec eux le Reiki. Les continents de MU et de l’Atlantide ayant été engloutis, de graves disruptions culturelles auraient ensuite provoqué la perte de ce savoir. Seule, une minorité d’élus garda le secret.
Dans les textes publicitaires on nous présente les choses ainsi :
« La technique du Reiki vise à repérer la cause de troubles du patient, à remédier à ses carences vibratoires et énergétiques, et à rétablir son équilibre global, en particulier par l’utilisation des symboles, liés eux-mêmes aux archétypes de la Réalité, et puissamment chargés de l’énergie vitale universelle. On apprend ces symboles directement de l’enseignement des maîtres au cours de séminaires. Le nom du premier symbole se traduit par : Energie, viens ! On le trace sur le corps du patient au lieu opportun, en le répétant mentalement trois fois, à l’abri de tout regard. On peut l’utiliser également pour envoyer de l’énergie sur quelqu’un à distance, pour purifier une pièce, pour protéger d’une influence négative. On peut également le tracer sur l’eau, sur une lettre à l’usage du destinataire), sur du tissu (à placer sur la partie malade).
Le deuxième symbole se traduit : J’ai la clé. Il est utilisé pour le traitement mental afin de détendre le mental conscient et de faire émerger les souvenirs inconscients. Le troisième symbole signifie : Le Bouddha qui est en moi entre en contact avec le Bouddha qui est en toi ; il est utilisé principalement pour les traitements à distance. »
FONCTIONNEMENT – Le traitement de base comporte un cycle de quatre thérapies (de quinze à vingt minutes) pendant quatre jours consécutifs. Il est appliqué avec la main droite (ou inversé si l’initiation a été faite sur la main gauche) sur le patient assis les yeux fermés. Le thérapeute visualise l’énergie qui pénètre par le chakra du sommet du crâne, le remplit et déborde de sa main pour pénétrer le patient, répète mentalement trois fois une phrase telle que :
« Tu es rempli de lumière, d’énergie, d’amour » – Il termine les soins en caressant trois fois l’aura (13) de haut en bas.
Dans cette pratique on retrouve les notions classiques de thérapie par l’Energie Universelle, la lumière et le son, de Pensée positive, sur fond de Bouddhisme, parfois dans une perspective anticatholique.
(Extrait du « Dictionnaires des groupes religieux aujourd’hui ». Jean Vernette. PUF 1995)
LEURS CONCURRENTS
Mikao Usui, se parant des plus beaux atours des religions, ne les en a pas moins disqualifiées. Pour le bouddhisme et l’hindouisme parce que leurs textes sacrés sont incompréhensibles à ceux qui ne bénéficient pas de lumières divines, et pour le christianisme parce que le vrai enseignement de Jésus (converti au bouddhisme selon le Reiki) est perdu.
Dans certains ouvrages de propagande du Reiki, le ton employé pour parler des plus proches concurrents orientaux dont la doctrine se fonde aussi sur la croyance en l’Energie Universelle, est condescendant.
De sorte que pour le Yoga, on nous fera comprendre que c’est bien gentil, ça peut guérir aussi, mais la voie est très longue, très difficile, élitiste pour aboutir à un résultat thérapeutique semblable ou moindre que celui du Reiki.
LES NIVEAUX DE REIKI SE MULTIPLIENT
L’affaire est certainement bonne parce que certains formateurs distinguent maintenant le niveau REIKI III praticien, et le niveau REIKI III professeur. D’autres proposent des sous catégories aux niveaux, divisant la formation en 11 degrés, dont les plus élevés dépasseraient l’enseignement de TAKATA.
En réalité, un nombre accru de degrés ou de niveaux prodigués avec « amour » signifie un prix plus élevé de formation.
Méthode naturelle et scientifique ou méthode surnaturelle ?
A notre sens, le problème peut être envisagé aussi sous l’angle suivant :
Est une méthode naturelle ou une recette de sorcier ?
Plusieurs éléments de réponse seraient à apporter, dans une optique rationnelle.
Le REIKI est une croyance en des exercices magiques et donc non naturels. Cependant, la suggestion, l’effet produit sur le psychisme du malade, peuvent déclencher un processus naturel d’auto-guérison (où simplement un effet placebo), sans aucun rapport avec les explications cosmologiques du REIKI ou de toute autre croyance d’ailleurs.
La meilleure preuve en est que tous les systèmes auto proclamés de guérison prétendent guérir et disposent tous d’une cohorte d’adeptes qui témoignent de leur efficacité, laquelle n’est toutefois pas passée par l’homologation scientifique, et reste invérifiable.
Le problème est donc de payer de 2000 à 4000 € pour se former à une méthode qui n’a pas plus d’efficacité que tous les autres produits prétendus guérisseurs surnaturels du marché.
L’INITIATION REIKI : UNE FUMISTERIE ?
C’est ce qu’il semble découler du témoignage de Diane STEIN « Reiki Essentiel » Trédaniel 1997.
Les gris-gris et formules magiques décernées à la chaîne lors des initiations des disciples du Reiki, ne seraient que des patentes commerciales, donnant droit à celui qui en a bénéficié, certificat à l’appui, en payant le prix (surtout), à utiliser la méthode brevetée USUI, selon les normes imposées par les branches fondatrices.
Diane STEIN dans son ouvrage affirme avoir atteint le niveau et la pratique de maître avant d’en avoir l’initiation.
A tel point qu’elle enseignait et pratiquait la guérison Reiki, avant même d’être passée à la caisse, c’est à dire, être initiée.
En conséquence, l’initiation au REIKI ne servirait qu’à s’assurer du versement du prix requis de la formation par le disciple. Le certificat d’initiation permet au nouveau maître d’enseigner lui-même et de percevoir les honoraires qu’il aura fixé à ses disciples pour chaque formation suivie d’une initiation.
Bien choisir son maître
C’est un mouvement qui à l’heure actuelle ne devrait pas être considéré en lui-même comme une secte. Toutefois, comme pour d’autres pratiques holistiques, certains adeptes ou maîtres Reiki sont membres de sectes car la discipline se prête bien aux manipulateurs et aux profils new age.
Si votre maître commence à vous parler d’autre chose que du Reiki, il y a fort à parier que votre initiation ne soit qu’une étape vers une secte ou une mise sous influence. Le GEMPPI a reçu quelques témoignages de familles, notamment le cas de cette dame qui est inquiète pour son mari, cadre dans une entreprise, car il est devenu comme halluciné depuis sa conversion (le mot n’est pas trop fort) et laisse tout tomber pour vivre du REIKI. L’épouse de cet adepte craint la précarité d’une telle situation et la dislocation de leur famille.
D’autres encore, sans être adeptes de sectes, ne voient dans le Reiki qu’un moyen de se faire de l’argent facile.
Une autre catégorie de maîtres Reiki, applique de manière standard et sans discernement leur enseignement et leur pratique à des personnes déstabilisées ou fragilisées psychologiquement. Les conséquences pourraient être graves lorsqu’on s’adresse à des personnes aux portes de la psychose et dont on risque de nourrir la paranoïa et de provoquer le basculement vers la pathologie…
Fort heureusement d’autres pratiquants du Reiki se contentent gratuitement pour leurs proches ou à un prix raisonnable, de délivrer leur « sacrement » de guérison énergétique sans trop s’enfoncer dans une doctrine et acceptent d’avoir quelques doutes sur l’efficacité de ce qu’ils font. Il est à craindre qu’ils soient très minoritaires.
EFFICACITE NIEE APRES ESSAI ET APPRECIATION – L’auteur de la préface du livre de Diane STEIN, cité plus haut, Jean Louis ABRASSART, psychothérapeute, qui ne peut être soupçonné d’être un opposant aux « nouvelles thérapies », fait ressortir un certain nombre de disfonctionnements du REIKI par rapport à la réalité constatée en plusieurs points que nous paraphrasons ci-après :
1) L’initiation REIKI 1 est sensée guérir les maladies de celui qui la reçoit : rien n’est plus faux. L’auteur de la préface a souvent reçu en consultation des initiés REIKI 1 qui continuaient à souffrir de leurs maux. Et il leur a fallu trouver « les mots pour le dire ». Il faut reconnaître qu’il est difficile de dire « je me suis fait plumer comme un pigeon, ça ne marche pas ? ».
2) Même s’il y a dans toute thérapeutique des exemples de guérison extraordinaire, présenter une technique comme garantissant la guérison, c’est oublier que cette dernière dépend aussi de nombreux autres facteurs, comme le transfert sur le thérapeute, les bénéfices secondaires que la personne tire de sa maladie, sa disponibilité à remettre en question son mode de vie et ses relations avec les autres, ETC … Sans parler de la part d’impondérable et du hasard.
3) Aucun système de soin, aucun thérapeute, ne peut prétendre être parvenu à la vérité finale, au terme des recherches. C’est la tentation de toute théorie, de toute organisation, que de vouloir se présenter comme absolue.
4) Personne ne peut nier l’action sur le mental d’un symbole, d’un idéogramme. Cela vaut pour n’importe quelle technique de mieux être. Cependant, pour être plus efficace un symbole doit avoir été intégré par celui qui l’utilise et permet sans doute de renforcer l’effet placebo. Il doit résonner dans le subconscient, en faisant référence à un vécu culturel personnel.
Le symbole de la croix n’aura certainement pas la même résonance pour un Bouddhiste ou un Chrétien. D’où la question, est-ce que les symboles japonais du REIKI sont les plus appropriés pour les occidentaux ?
A notre sens, outre les problèmes de santé qui sont notre lot à tous, cette « fureur » d’obtenir des super pouvoirs rapidement, facilement en payant cash, correspondrait au besoin de nos contemporains de « fast food » spirituel et relationnel, calqué sur le modèle d’une société où tout le monde est anonyme et pressé.
AU POINT DE VUE MEDICAL – Fort heureusement, et c’est pour cela que nous ne considérons pas le REIKI comme une secte, plutôt comme le symptôme d’une société en mal de valeurs, les Maîtres REIKI, le plus souvent, ne dissuadent pas leurs élèves de consulter un médecin. Le REIKI se propose comme un complément du traitement médical normal.
Cependant, il faut rester vigilant envers certains maîtres REIKI pourvus de leur patente (certificat d’initiation), donc autonomes (beaucoup ne sont supervisés par personne), qui risqueraient de s’écarter du principe de complémentarité à la médecine, pour la supplanter.
Dans certains ouvrages de REIKI on peut lire ce genre de conseil tout à fait louable, même s’il ressemble à s’y méprendre à un parapluie juridique :
« En cas de maladie grave, consultez le médecin de votre choix »
Faut-il comprendre que pour les autres maladies à priori bénignes, on peut se passer du médecin ?
Ou est-ce que le Reiki ne traite que les maladies bénignes et les petits bobos ?
A partir de quand doit-on déterminer que la maladie est grave ?
Autres conseils trouvés à la fin de chaque chapitre, de manière répétitive, dans le livre « Reiki et remèdes familiaux » de W. Lübeck, – Trédaniel 1996 :
« Consultation d’un médecin ou d’un spécialiste de thérapies naturelles »
Devons-nous comprendre que ces deux types de praticiens sont interchangeables ou équivalents ?
Ou encore cet autre conseil réitéré dans cet ouvrage :
« Consultation d’un psychothérapeute »
Mais curieusement on ne trouve jamais : « Consultation d’un psychiatre » et cela, même s’il s’agit de traiter des troubles mentaux.
Quels risques pour notre société ?
Nous avons pu approcher au travers de ces 2 exemples du récit d’un consultation et d’une technique holistique certains des risques individuels, mais qu’en est-il des risques pour la société ?
Une étude récente de Conspiracy Watch en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès (10) fait ressortir que près d’un français sur 2 adhère à une théorie complotiste. Notre idée d’une remise en question tendant à se généraliser envers les institutions se trouve consolidée par ce sondage. Les théories du complot les plus caractéristiques étant : celles sur la mort de la princesse de Galles, les attentats du 11-Septembre, l’opération Apollo XI (le premier pas de l’homme sur la Lune serait un mensonge), les vaccins, les « Illuminati » ou encore l’existence d’un « complot sioniste à l’échelle mondiale », la mort de Lady Diana, l’immigration de « remplacement », les « signes de complot » , l’existence d’un « complot sioniste à l’échelle mondiale », le trafic de drogue, les« chemtrails » (trainées de fumée rejetées par les avions)…
Cette appétence pour les caricatures de la réalité, de la médecine, de la science, de la spiritualité, la paresse intellectuelle, les réponses faciles et définitives se retrouvent à tous les niveaux si l’on en croit ces chiffres.
De ce fait, nous prenons un risque mesuré en nous permettant de faire ces pronostiques :
-En politique, nous prédisons un grand avenir aux populismes et ces populistes au pouvoir, auront Raspoutine réincarné pour conseiller, ou quelque astrologue de renom le tout débouchant sur une parfaite une parfaite « médiocratie »
-Dans le domaine de la santé, les charlatans finiront par entrer dans les blocs opératoires et à influer sur les médecins
-Les religions trop pondérées seront rapidement remplacées par toutes sortes d’intégrismes, de fondamentalismes, d’extrémismes, de radicalismes, de gourous fanatiques et lubriques.
Ne restera que la science. Forcément minoritaire car élitiste par nécessité. Mal aimée, mais c’est d’elle que viendra le salut. Ses règles sont universelles et ses résultats sont vérifiables, comptabilisables, même s’ils sont décriés par beaucoup de ceux à qui elle a permis d’être bien nantis et de vivre vieux.
En conclusion, c’est bien à la méthode scientifique que les futures générations devraient être formées si nous souhaitons qu’elles aient un futur acceptable.
Notes
(1) Dans cette nouvelle mentalité post moderne, l’instinct, le ressenti sont supérieurs à la raison. Ils nous révèlent la vérité des choses cachée au plus profond de nous, qui lui-même est relié au Cosmos. Jean-Léon Beauvois apporte son éclairage : « l’une des trivialités de notre époque est que l’homme moderne se croit libre », Dans le bulletin 76 du GEMPPI 01.01.2008 https://www.gemppi.org/wp-content/uploads/2019/07/D76-manip-mentales-2.pdf
(2) New age, next age. Le new age est un syncrétisme de croyances hindouistes, bouddhistes et païennes, adapté au juteux marché occidental du bien-être et de la spiritualité. Il prétend œuvrer à l’avènement d’un grand changement collectif de conscience qui transformera l’humanité et l’amènera à un Age d’or. Il a eu parmi ses précurseurs H.P. Blavatsky, fondatrice de la Société Théosophique. Le next age est un new age qui a perdu ses illusions d’un grand changement collectif. C’est une recherche hyper individualisée du bien-être, de la santé, du pouvoir et du bonheur. https://www.letemps.ch/societe/next-age-celebre-realisation-moi-se-moque-bien-autres
(3) Corine Evanesse, « Découvertes sur les sectes et religions » n° 94 – GEMPPI – 1er juillet 2012. Extrait
(4). Lire à ce sujet l’excellent article de Léon Guéguen paru dans le numéro 283 de la revue Science ou pseudo-science http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1017
(5) Le Monde du 31.08.2016 annonce qu’en 2015 selon l’Ordre des médecins, 40% des Français auraient consulté des praticiens holistiques. Femmes Actuelles du 10.12.2017, 2 ans après, affirme qu’un sondage national indique que 58% des français ont eu recours aux médecines douces. Les statistiques du GEMPPI pour 2017 et 2018 font ressortir que plus de 60% des demandes (sur presque 1200 cas par an) sont relatives à ces pratiques holistiques. Il y a 20 ans nos statistiques établissaient ce taux à 35% des cas reçus.
https://www.femmeactuelle.fr/sante/news-sante/medecines-douces-chiffres-france-45650
(6) A ce sujet on lira avec intérêt l’ouvrage de Pascal Lardellier « Arrêtez de décoder » éditions de l’Hèbe, 2008. Synthèse dans le bulletin du GEMPPI n°89 du 01.04.2011 : https://www.gemppi.org/wp-content/uploads/2018/09/D89.pdf
(7) En tous cas, elles ne peuvent apporter la preuve qu’elles fonctionnent ou qu’elles aient un pouvoir spécifique hors effet placebo. Pour approfondir cette question, l’article de Jean Brissonnet est tout indiqué : https://www.gemppi.org/wp-content/uploads/2018/09/D101.pdf
(8) Usui aurait obtenu lors de son périple de recherche, une licence de théologie (un doctorat selon d’autres biographes) à l’université chrétienne « Divinity School » de Chicago. Notons toutefois que cette biographie du gourou comporte certainement des éléments de « Légende dorée ». Ainsi le maître Reiki William Rand, ayant fait des recherches sur Usui, n’a trouvé aucune mention de Mikao Usui à l’université de DO SHISHA au Japon, que ce soit comme directeur, professeur ou élève. De plus, il ne trouva aucune trace de son nom comme élève de l’université de Chicago ou comme titulaire d’une licence ou d’un doctorat.
(9) Anthroposophie. Organisation ésotérique fondée au début du XX° siècle par Rudolf Steiner, ex adepte de la Société anthroposophique. Il en gardera le fond idéologique en lui donnant une orientation occultiste plus occidentale. Voir aussi la note 2 ci-dessus au sujet du new age.
(10) Complotisme en France : une nouvelle enquête d’opinion Conspiracy Watch-Fondation Jean-Jaurès, 6 février 2019 https://www.conspiracywatch.info/complotisme-en-france-une-nouvelle-enquete-dopinion-conspiracy-watch-fondation-jean-jaures.html?fbclid=IwAR3xLTPgW1bltre-z6SdcCJnlyBCg4YpdnXsMPtsCt0P1Wk0kiAkaVBQNck
(11) Prâna et respirianisme « Découvertes sur les sectes et religions N° 105, https://www.gemppi.org/wp-content/uploads/2018/09/D105.pdf
(12) https://www.derives-sectes.gouv.fr/quest-ce-quune-dérive-sectaire/où-la-déceler/santé
(13) Corps spirituel enveloppant le corps physique. Un concept religieux hindouiste
Um erreur ici: »Anthroposophie. Organisation ésotérique fondée au début du XX° siècle par Rudolf Steiner, ex adepte de la Société anthroposophique. »
Rudolf Steiner, ex adepte de la Société Theosophique.