Expert renommé sur la question de l’énergie et plus particulièrement du nucléaire, André Pellen, auteur de plusieurs tribunes pour Europeanscientist, expose en quelques lignes la problématique économique du marché européen de l’électricité et invite le lecteur à signer la lettre pour la souveraineté énergétique de la France (1).
Si bien des Français pressentent depuis longtemps que le prétendu marché européen de l’électricité est la plus vaste malversation économique jamais organisée à l’échelle d’un continent, depuis la fin de la guerre, ses pères, leurs complices et leurs exécutants techniques en ont, eux, toujours eu la certitude ! L’extrait ci-après d’un article du Figaro daté de mai 2013 (2) témoigne si besoin était du caractère délibérément frelaté de cette soi-disant mise en concurrence libre et non faussée des KWh européens : …Henri Proglio y dénonce l’effondrement des prix de marché de l’électricité en Europe, provoqué selon lui par l’afflux de l’électricité d’origine renouvelable et intermittente (solaire, éolien, etc.) :
« Aujourd’hui, le marché de l’électricité en Europe n’existe pas. C’est un faux marché qui est en fait le résultat d’arbitrage de subventions, puisque cette énergie qu’on a déjà payée par des subventions arrive lorsqu’on n’en a pas besoin et du coup détruit l’équilibre économique du marché », fait-il valoir, et d’ajouter : « Le résultat c’est que le prix de marché sur le marché européen, dont ne bénéficient d’ailleurs pas les consommateurs, ne permet plus de faire un seul investissement dans aucune technologie qui soit rentable. Ni hydraulique, ni thermique, ni d’énergies thermiques encore moins, ni nucléaire, rien n’est rentable aujourd’hui ».
Pour l’ex PDG d’EDF, en 2013, « on était déjà dans un monde de fous » où des pays comme le Luxembourg et l’Espagne étaient tentés de ne pas mieux se connecter au réseau européen pour éviter « la pollution » des prix bas du marché, où les géants européens de l’énergie se voyaient fragilisés par des prix de gros d’une électricité que les « fournisseurs » pouvaient acheter ou vendre à discrétion à des prix que le charbon et les gaz de schiste américains venaient aider le rançonnement éolien à maintenir très bas.
Il était donc très largement prévisible que le même mécanisme de dévoiement du marché UE de l’électricité finisse par fonctionner à la hausse ; sauf que ce qui était attendu est arrivé en France après la dévastation des capacités de production condamnées par la morale climato écologiste au pouvoir, grâce auxquelles les Allemands nous permettent aujourd’hui de survivre !
Non seulement le moins qu’on puisse dire est que, en termes de devoir d’alerte, nos grands commis de l’État ont toujours eu la sincérité non coupable, mais il se trouve encore aujourd’hui d’éminents représentants du corps des mines pour envisager les avantages et inconvénients comparés des marchés nationaux séparés ou intégrés à l’UE, en prenant pour hypothèse de consacrer 10 % de toute production électrique au leurre ruineux de la fabrication d’hydrogène se disposant à prendre le relai de celui en voie de démonétisation de l’éolien.
Reste que trop de nos compatriotes n’ont hélas pas assez conscience qu’il y va maintenant de la survie d’une grande part de notre tissus économique – du secteur des petites et des moyennes entreprises, pour l’essentiel – à ne pas recouvrer notre souveraineté électroénergétique dans les meilleurs délais. Un gouvernement moins que jamais disposé à remettre en cause la souveraineté absolue de Bruxelles le sait mieux que quiconque et, surtout, ignore moins que quiconque les graves problèmes économiques et sociaux ayant commencé de découler de la précarité énergétique, auxquels il sait déjà n’avoir aucune solution.
Les Français n’ont donc d’autre choix que forcer vigoureusement leur gouvernement à une insubordination communautaire consistant à menacer d’y faire bande à part sur le plan énergétique. Ils doivent parvenir à lui imposer une bonne fois pour toutes la sagesse d’exploitation d’un système électrique qui a prévalu par le passé, parfaitement compatible avec la concurrence loyale entre moyens de production… mais seulement à l’échelle nationale. À l’échelle européenne, seule doit prévaloir l’interconnexion commerciale et de solidarité entre État.
En tout cas, ces Français doivent bien se dire que, s’ils laissent faire, leur niveau de vie général ne peut que sombrer avec le chiffre d’affaires de leurs artisans, de leurs commerçants et de leurs industriels.
On les exhorte donc à signer et à faire signer massivement la lettre ouverte pour la souveraineté énergétique de la France, qu’ils trouveront au lien :
https://www.pourlasouveraineteenergetiquedelafrance.fr/
(1) https://www.pourlasouveraineteenergetiquedelafrance.fr/general-clean
(2) https://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/05/30/97002-20130530FILWWW00375-energie-henri-proglio-critique-bruxelles.php
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