L’écologie a renoué avec l’environnement le lien fondamental et sacré qui le relie à l’homme. Par cette communion, elle remplit le vide laissé par les religions dans un contexte d’explosion technologique. Mais elle fait semblant d’ignorer que le fossé s’élargit de toutes parts entre la déclinaison politique de ses principes et le bilan de ses résultats.
La dimension mondiale du phénomène et les sommes inédites qui lui sont consacrées justifient une tentative d’analyse de son origine et de sa démarche, ainsi que de ses ressorts cachés et des conséquences géopolitiques qu’on peut en attendre.
Ces 2 faces de l’écologie politique sont l’objet des 2 parties du présent article.
Deuxième partie
En regard de la vacuité du bilan des énergies renouvelables évoqué dans la première partie de cet article, l’ampleur de son développement mondial tient lieu d’argument.
Un rappel s’impose
L’embuscade chinoise
Le mécanisme de développement propre (MDC ou CDM en anglais) est un mécanisme de flexibilité du protocole de Kyoto qui permet aux pays industrialisés de continuer à polluer à moindre coût grâce à des investissements supposés diminuer les émissions de CO2 (eq) dans les pays dits « en développement ».
Chaque tonne de CO2 réputée évitée, grâce à ces projets, donne droit à un certificat de réduction d’émission qui autorise l’émission équivalente dans le pays industrialisé concerné.
Dès l’instauration de ce mécanisme, la Chine a proposé des conditions avantageuses qui ont attiré presque 60% des investissements jusqu’en 2013 [9]. Et ceci notamment pour bénéficier également du transfert de technologies qui en a fait le numéro 1 des panneaux solaires et un des principaux fabricants d’éoliennes.
En 15 ans, ce n’est pas moins de 300 milliards de dollars [10] qui ont ainsi été investis par les industriels dans les pays considérés « en développement » au plus grand bénéfice de la Chine et notamment pas moins de 84 034 MW éoliens qui ont été financés en Chine [11] par les pays « industrialisés », motivés par la rentabilité accrue permise par l’allocation de droits d’émission supplémentaires.
En effet, dès 2012 le China Institute constatait avec cynisme [12]:
« Les entreprises chinoises voient par ailleurs, dans ce mécanisme, un moyen rapide d’obtenir des équipements de pointe, alors qu’elles ne disposent souvent pas des connaissances techniques nécessaires à leur maintenance sur le moyen et long terme.
Quant aux entreprises occidentales, elles sont naturellement attirées par les économies que représentent les crédits carbones en leur permettant de polluer à moindre coût, plutôt que par le bénéfice socio-environnemental des projets MDP. »
Ce même rapport voit dans ces échanges, l’occasion pour la Chine d’affirmer son leadership international.
Ces projets sont bien entendu localisés dans les régions offrant les conditions financières les plus intéressantes pour les investisseurs étrangers, et non celles qui en avaient le plus besoin.
La Mongolie intérieure a notamment concentré la plus grande partie des projets éoliens.
(Source UNEP DTU)
Devenant ainsi la province la plus excessivement équipée de Chine, avec, selon Bloomberg [13], 75 GW de puissance installé pour une demande de pointe de 20 GW. Entraînant une quantité impressionnante d’électricité éolienne perdue, le réseau électrique chinois n’étant pas prévu pour ces excès.
Tandis que les droits à polluer concernés ont participé largement à la chute du cours du carbone jusqu’à des valeurs suffisamment basses pour dissuader l’Europe d’investir dans sa propre modernisation, pourtant susceptible, elle, de faire baisser réellement ses émissions.
Le retour du bâton
Après avoir été confrontée à cette surproduction et au gaspillage éolien [14], la Chine met aujourd’hui un coup d’arrêt à son développement photovoltaïque [15].
Bien que ces éléments ne sauraient suffire à discréditer le bien fondé de l’énergie éolienne, ils doivent éclairer les raisons du succès chinois des énergies vertes et de son retour de bâton en Europe.
Car la Chine investit désormais massivement dans l’éolien européen [16] et domine le marché des énergies vertes, nos industries devenant incapables de rivaliser avec le matériel chinois, ainsi que le confirment les nouvelles dispositions qui lui permettent de casser le marché européen [17]du panneau photovoltaïque avec d’autant plus de certitude que le coup d’arrêt de leur développement en Chine entraine d’importants stocks à écouler chez nous.
Le quasi monopole chinois des terres rares [18], dont les énergies vertes sont gourmades, achève de condamner l’avenir de nos industries.
Ainsi disparaîtront nos emplois verts [19], pourtant subventionnés, après qu’ils en auront eux-mêmes supprimé des milliers.
Pékin Moscou, la dangereuse route de la soie
Il faut voir dans les spectaculaires manœuvres militaires russes et chinoises [20] de Vostok, une démonstration de force à l’intention de l’ancien monde dominé par les américains.
Et le nouvel axe Pékin-Moscou [21] enfante notamment du projet colossal des nouvelles routes de la soie, destiné à bouleverser le commerce mondial à son avantage et à refermer sur de nombreux pays le piège de la dette vis-à-vis de la Chine [22] qui permet à celle ci de racheter des pans entiers de leurs infrastructures.
Après que les subventions massives aux énergies intermittentes ont ruiné le système électrique européen, c’est l’Europe de l’énergie, nerf de toute guerre économique, que la Chine entreprend désormais d’acheter [23].
Le syndrome de la fuite en avant
Il n’est pas imaginable que nos élites n’aient pas perçu le danger.
Mais il ne faudrait pas sous estimer l’entrave que constitue une opinion publique aveuglée par la nouvelle religion verte dont la carotte du jardin d’Éden et le bâton de la fin du monde trouvent un écho médiatique incomparable à n’importe quel avis scientifique, à n’importe quelle analyse factuelle.
Des études existent qui montrent comment atteindre les buts qu’on s’assigne. Et des rapports rigoureux dénoncent l’inefficacité des choix retenus [24] et l’impasse vers laquelle ils nous mènent.
Mais de tels efforts on déjà été consentis que le mal s’est enkysté et rend la fuite en avant quasi inévitable.
Cette fuite en avant est sacralisée par la volonté folle de rendre ces choix irréversibles [25], ajoutant ainsi au refus de tenir compte des bilans celui de croire en l’avenir.
De nombreuse source rapportent [26] que le 29 octobre 2004, du Hyatt-Hotel de Cologne, Angela Merkel, alors patronne du CDU aurait déclaré :
« À la longue, il y aura tellement de profiteurs de l’énergie éolienne qu’il deviendra impossible de trouver de majorité pour en limiter le développement » (Auf die Dauer gibt es so viele Profiteure der Windenergie, dass sie keine Mehrheiten mehr finden, um das noch einzuschränken)
Le nécessaire retour à la Raison
Le crédo écologique répond à un besoin. Et ce n’est pas en tant que tel qu’il convient d’en juger les valeurs.
Mais ce n’est qu’en assumant objectivement ses bilans ainsi qu’en renouant avec la science et le progrès technologique que son expression politique peut encore espérer nous éviter le pire.
Il est du devoir de nos élites de faire prendre conscience que le monde, tel qu’on le rêve, n’est pas celui qui s’annonce.
Car ils ne sauront céder davantage aux pressions mystiques de leur électorat sans promettre la Nation au chaos.
9 http://www.cdmpipeline.org/cdm-projects-region.htm
10 https://unfccc.int/news/clean-development-mechanism-passes-new-milestone
11http://www.cdmpipeline.org/cdm-projects-type.htm
12 http://www.china-institute.org/articles/La_Chine_et_le_marche_international_des_credits_carbone.pdf.
15 http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-chine-sabre-son-solaire,92023
18 https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/chine-monopole-production-terres-rares-51380/
20 https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-12-septembre-2018
21 https://www.algerie360.com/laxe-alger-pekin-moscou-supplante-la-france/
24 http://lemontchampot.blogspot.com/2018/03/debat-public-sur-la-ppe.html
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bonjour,
le peu que je connaisse de la Chine est que le coin le plus venté est la Mongolie Intérieure. Elle n’a pas été choisie au hasard. Evidemment, il manque pas mal d’interconnexion et comme la Chine est grande, ils sont obligés à la THT (1MV?). Donc ces dernières années, ils ont perdu pas mal d’électricité éolienne faute de pouvoir la transporter. J’ajoute que la Mongolie Intérieure est un gros producteur de charbon. Celui-ci étant cher à transporter, ils ont dû trouver intéressant de continuer à produire leur électricité avec du charboN.