L’histoire est enseignée à l’école alors que le futur ne l’est jamais. Imaginer au XXIe l’humanité durant les prochains millions d’années représente un exercice fort critiqué, mais riche d’enseignements. S’y exercer dès le plus jeune âge donnerait le goût de l’innovation et du progrès. L’aventure humaine n’a de sens que si elle dure et s’intéresse à préserver son futur dans l’univers. Raisonner à des millions d’années ou à 100 ans générera des biais. Pour les limiter, les raisonnements « aux limites » comme en mathématique, sont des outils pouvant apporter des solutions à des problèmes d’apparence insolubles. Il faut souhaiter que l’humanité soit résiliente face aux menaces de son existence. Par altruisme pour toutes les générations futures, elle devrait chercher à atteindre son immortalité sans jamais en douter. L’humanité doit se préparer à surpasser tous les risques existentiels qui se dresseront sur son chemin. Les outils; philosophiques, politiques, religieux, scientifiques, sociologiques et technologiques seront indispensables pour y arriver de manière humaniste. Le risque zéro n’existant pas, il est illusoire de croire qu’ils seront un jour tous résolus. Il est utopique de penser que la nature qui a ses forces et destinées ne veuille que du bien à l’humanité. L’humanité étant pour longtemps voir à jamais dans l’impossibilité de contrôler les évènements naturels, la complexité de leurs gestions augmentera dans le temps pour s’imposer inéluctablement. Elle devra s’adapter continuellement et évoluer et grandir avec optimisme et détermination.
En juillet 1866, Alfred Russel Wallace écrivit à Charles Darwin pour lui suggérer de remplacer « la sélection naturelle » par « la survie du plus apte ». Le futur lui donnera raison, les risques existentiels ne permettront de laisser vivre que les plus aptes à affronter ces nouvelles conditions. Ils forceront l’humanité à sortir perpétuellement de sa zone de confort. De nombreuses choses inimaginables dans le passé sont devenues réelles aujourd’hui, certaines inimaginables aujourd’hui deviendront peut-être réelles dans le futur !
Dans l’espace et dans le temps, l’assurance d’un environnement symbiotique pour la survie de l’espèce humaine doit être par amour pour les générations futures une priorité. Par bienveillance pour l’humanité, il doit être interdit de refuser toutes les potentielles mesures de prévention qui permettraient d’assurer son immortalité. Par précaution, aucune ne peut être écartée idéologiquement et elles doivent toutes faire l’objet d’une appréciation dynamique et impartiale des risques.
Andrew RUSHBY de l’université de Californie à Irvine estime qu’avec la mort du soleil, de la naine jaune à la géante rouge, « la terre cessera d’exister entre 1,75 et 3,25 milliards d’années. Elle sera dans la zone chaude du soleil, avec des températures si élevées que les mers s’évaporeront. Les conditions pour les humains et les autres formes de vie complexes ne seront plus adéquates dans environ 500 millions d’années », déclare-t-il. Sans alternative et indépendamment de l’activité humaine, avec ce risque existentiel, la potentielle fin de l’humanité a déjà commencé. Elle aboutira à l’anéantissement et la consumation naturelle de la vie sur Terre. Le remplacement du berceau de l’humanité sera un des premiers plus grands défis existentiels nous demandant une adaptation sans précédent. Même si le changement climatique au XXIe est une des priorités, il deviendra une plaisanterie dans le futur ! Les futurs risques existentiels sont terrifiants pour le XXIe et vont demander de manière considérable de l’énergie, du courage, du travail, des connaissances et une imagination collective sans précédent pour les défier. Face aux multitudes inconnues, l’humanité doit s’y atteler sans délai. L’éducation sera essentielle pour la survie de l’humanité.
Seuls des humains adaptés assureront la survie de l’humanité
Les projets technologiques outillés par les NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) sont soit refusés ou fortement critiqués par les uns, et acceptés ou idolâtrés par d’autres. Certains les qualifient de pures idéologies ou du scientisme. Même si c’est vrai que la plupart restent à ce jour de la Science-Fiction, quand on les analyse sous l’angle de la survie, ils pourraient représenter des outils de prévention incontournables pour pérenniser l’humanité:
- Les modifications génétiques du vivant et les nanotechnologies permettraient d’assurer l’atteinte d’une symbiose pour les futurs êtres humains. La génétique, paradoxalement à l’écologie politique du XXIe, permettrait de créer dans de multiples environnements terrestres et extraterrestres, de la nouvelle biodiversité tout en en conservant l’existante ! Elle pourrait devenir la paléontologie du XXIe.
- L’utérus artificiel, ajouté aux moyens de la reproduction naturelle des espèces, pourrait s’avérer vital si des circonstances inopportunes à la reproduction naturelle humaine survenaient.
- La fusion de l’intelligence artificielle avec le cerveau biologique et/ou l’intelligence artificielle »dite forte », pourraient permettre d’atteindre les niveaux cognitifs et de connaissances nécessaires pour éviter l’extinction de l’espèce humaine,
- Le terraformage d’autres planètes et une humanité dans le cosmos permettraient de s’extirper de la géante rouge tueuse. L’amortalité des êtres humains permettrait d’assurer de longs voyages interstellaires.
- Le bien-être émotionnel à vie grâce au recalibrage des centres de plaisir diminuerait les risques de suicides. Il pourrait être la source d’un optimisme vital à trouver des solutions pour des conditions de survies extrêmes.
- La réanimation de « patients » cryoniques assurerait la vie des êtres vivants sur des temps inimaginables. Ils seraient protégés d’évènements naturels transitoires insupportables.
- À l’extrême, l’immortalité non biologique serait l’introduction du « soi » dans des « outils ». C’est embryonnaire et inconsciemment accepté aujourd’hui, mais s’accélérera certainement demain. Elle permettrait de faire face aux évènements les plus démiurgiques qui se dresseraient sur le chemin de l’humanité.
Notre siècle devrait encadrer les prémisses des gigantesques menaces existentielles et aduler les potentielles solutions pour les défier ! Seuls les êtres humains qui accepteront d’embrasser ces solutions et de s’y adapter survivront dans le futur. Nick BOSTROM de l’université d’Oxford l’explique dans « Existential Risk Prevention as Global Priority », une civilisation dotée de technologies matures peut prendre des mesures de prévention contre un large éventail de risques existentiels.
Des NBIC au transhumanisme
Un immense projet collectif de prévention est à constituer à très long terme. Avec intelligence et prudence, la maîtrise des NBIC diabolisées par certains avec le mot « transhumanisme » deviendra une priorité pour nos sociétés ! Pour y participer, elles devront s’investir sociétalement et technologiquement au risque de subir les décisions des nations visionnaires les plus avancées.
Homo Sapiens a bénéficié de l’apprentissage par l’accident durant toute son évolution, il continuera à grandir et apprendre de la même manière dans le futur pour s’adapter aux risques existentiels ! Il n’aura certes droit à aucune erreur vitale pour sa symbiose, mais il n’y a aucune raison de ne regarder que les côtés sombres des perspectives ou de penser qu’il pourrait devenir dangereux pour sa propre existence. Plus il grandira, mieux il évitera les imprudences irréversibles ! Comme un bébé qui commence à faire ses premiers pas, il faut l’encadrer et l’encourager à maîtriser les NBIC pour qu’il puisse s’adapter et pérenniser sa propre survie avec celle de l’humanité.