22 février 2020 – 22 février 2022. 2 ans après l’arrêt de la première tranche de Fessenheim, rappel de ce qu’était Fessenheim : une centrale sûre et en parfait état de marche d’après l’ASN l’Autorité de Sûreté Nucléaire indépendante française, bas carbone plus bas carbone que les éoliennes (2 fois plus) et que le solaire (9 fois plus), de 1800MWe pilotables, de durée de vie bien au-delà de 43 ans d’exploitation de Fessenheim, économiquement rentable, amortie puisque financée par emprunt d’état remboursé contrairement aux ENR qu’on finance par subventions publiques massives à fond perdu soit 11c€/litre de carburant et avec un coût du MWh nucléaire bien en dessous du prix actuel de l’électricité. Une centrale sacrifiée sur la table de négociation d’un accord électoral entre Mme Martine Aubry du PS et le parti EELV repris successivement par les présidents François Hollande puis Emmanuel Macron.
Le bilan
Depuis 2 ans consécutifs, RTE prévient les français de difficultés d’approvisionnement en cas de froid intense en période hivernale. On est passé de la garantie du service au public, à la gestion de la pénurie. En même temps, RTE augmente à 4,5GW en 2023 puis 6,5GW en 2028 les contrats d’effacement. La satisfaction des besoins économiques vitaux de la France n’est plus la priorité. La logique de l’écologisme a pris le dessus de la mission de service au public.
Alors que dans le programme du candidat Emmanuel Macron à l’élection présidentielle de 2017 contenait la fermeture de toutes les centrales au charbon françaises sur le quinquennat, début 2022, le gouvernement a autorisé les centrales à charbon françaises à augmenter leur production, avec 1050g CO2/kWh d’après l’ADEME contre 6g pour le nucléaire français soit 175 fois plus d’émission de CO2. Le charbon est devenu une énergie de remplacement du nucléaire bas carbone et de transition pour le 100% renouvelables dit « techniquement possible » de Mme Barbara Pompili. La logique de l’écologisme (idéologie politique) a pris le dessus sur l’éco-logique à savoir, la lutte contre le réchauffement climatique.
En Mars 2022, démarrera une toute nouvelle centrale au gaz, flambant neuve de 446MW avec 40 fois plus d’émission de CO2 que Fessenheim, à Landivisiau en Bretagne exploitée par TotalÉnergies, alors que, « en même temps » pour les particuliers, l’installation de nouvelles chaudières au gaz est interdite à partir de 2022. Un autre exemple de la logique écolo en « totale » collusion avec les gaziers et leur gaz méthane, un puissant gaz à effet de serre, qui a pris le dessus de la lutte contre le réchauffement climatique.
En 2022, l’ASN, le gendarme du nucléaire, alerte sur « le manque d’anticipation » de l’arrêt de réacteurs. La logique de l’écologisme. En alignement sur l’idéologie VERTE allemande, on ferme le nucléaire quoiqu’il en coûte sur le service au public, le climat, la facture énergétique, l’indépendance énergétique, économique et géopolitique de la France. L’idéo-logique a pris le dessus de la logique industrielle qui durant plus de 40 ans satisfaisait les besoins en électricité dont l’économie de la France et son développement ont besoin.
Les conséquences indirectes
- Le bilan humain de ces femmes et ces hommes, service au public chevillé au corps à qui on enlève l’outil de production sur fond d’idéologie et de calcul électoral,
- L’impact économique local pour les entreprises, les commerces, les écoles, la coupe sombre des budgets communaux etc.,
- L’impact économique national avec aujourd’hui un prix de l’électricité indexé sur le prix du gaz devenu une monnaie d’échange sur fond de guerre territoriale en Europe centrale etc.
Ce ne sont pas des déclarations d’intentions de construction de six EPR qui vont effacer l’ardoise. La SNBC, Stratégie Nationale Bas Carbone française, prévoit une augmentation de 30% de la consommation électrique à l’horizon 2050 pour la neutralité carbone, soit 623TWh. Tout le monde s’accorde pour dire que ce chiffre est minimaliste.
Le calcul est simple. Comme le parc nucléaire actuel sera en fin de vie, ce n’est pas de six EPR dont nous avons besoin, c’est d’une cinquantaine.
- 50 EPR x 1700MWe x 80% de facteur de charge x 24h x 365 jours = 600 TWh.
- La nuit, durant une pétole(*) de plusieurs semaines d’anticyclone, si on veut se passer du charbon, du fuel et du gaz de Mr Poutine, le mix nucléaire et hydraulique historique est la seule solution disponible en même temps bas carbone, sûre, pilotable, économiquement rentable et qui ne nécessite pas de stockage à part le stockage hydraulique. Les ENR intermittentes nécessitent, elles, des batteries et donc des ressources terrestres par définition limitées. Le mix ENR / batteries interroge sur le caractère renouvelable des ENR !
Pétole(*) : l’absence de vent. Sachant qu’une éolienne ne commence à produire qu’à partir d’une vitesse de vent supérieure à 15km/h, le calcul est simple aussi.
Moins de 15 km/h de vent x 1 éolienne ou x 100 éoliennes ou x 100 000 éoliennes = 0kWh de production.
Voilà le bilan de 10 ans de logique écologiste. Plus que 63 jours avant le 24 Avril 2022 pour changer de logique.
Par 2010_06_04_Centrale_nucléaire_de_Fessenheim2.jpg: Florival frderivative work: César — Ce fichier est dérivé de : 2010 06 04 Centrale nucléaire de Fessenheim2.jpg:, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21347404
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Et oui, deux ans après ce sacrifice absurde, la pénurie d’électricité nous guette et EDF, saignée à blanc par l’Etat pour financer le bouclier tarifaire (cela pourrait se comprendre, il faut protéger les petits consommateurs) mais aussi soutenir ses « concurrents » parfois plus grosse qu’elle (là c’est incompréhensible, tout comme l’arrêt de Fessenheim), n’a plus les moyens d’investir seule dans du nouveau nucléaire.
La décision inique d’arrêt de cette centrale par le président Macron est d’autant plus ubuesque qu’il vient de demander à EDF de faire les pieds au mur pour recommencer à construire 2 réacteurs EPR par an, ce qui représente un effort colossal. Alors que si Fessenheim était encore en service et si le même président avait décidé dès son début de mandat en 2017 de construire de nouveau réacteurs, le challenge serait plus supportable par la filière nucléaire.
Merci pour votre commentaire. En effet, « une décision inique » à laquelle il faut ajouter une décision qui non seulement va à l’encontre de la priorité planétaire de lutte contre le réchauffement climatique et qui est prise en pleine crise du gaz russe, je parle de la construction de la centrale au gaz de Landivisiau en Bretagne. Début 2022, le gouvernement interdit aux particuliers l’installation de nouvelles chaudières au gaz et va démarrer courant Mars 2022 une centrale électrique au gaz de 446MW électrique. Un écocide doublé d’un manque flangant de vision économique et géostratégique, de Fessnenhiem à Landivisiau, tout faux sur toute la ligne ! L’idéologie VERTE calquée sur l’Allemagne aveugle les politiques français au pouvoir depuis 2 quinquennats.
Une grosse erreur dans le graphique d’émission de CO2:
« avec 1050g CO2/kWh d’après l’ADEME contre 6g pour le nucléaire français »
c’est 1,050g CO2/kWh contre 0,006g pour le nucléaire ou alors changer par
1050g CO2/MWh
Cordialement