Une équipe de chercheurs néerlandais pense avoir découvert un moyen pour faciliter le sommeil après une longue exposition à la lumière bleue de nos écrans d’ordinateur et de smartphone.
La lumière bleue des smartphones et ordinateurs, on le sait de puis une étude espagnole datant de 2018, était un facteur de risque de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). De même, une étude financée par l’UE avait permis les raisons qui expliquent qu’elle provoque des perturbations du sommeil en empêchant la sécrétion de mélatonine. Nous savons désormais comment faciliter le sommeil après une longue exposition à un écran grâce à une étude néerlandaise publiée dans la revue Endocrine Abstracts.
Les chercheurs ont observé les effets d’une exposition à des écrans sur deux groupes de jeunes âgés de 12 à 17 ans. 25 étaient exposés à 4 heures de lumière bleue et plus par jour, tandis que les 30 autres une heure seulement. « Les participants tenaient un journal du sommeil, portaient des appareils mesurant leurs cycles de repos et d’activité, et fournissaient des échantillons de salive le dernier jour de chaque semaine, afin que les scientifiques puissent mesurer leur taux de mélatonine, l’hormone du sommeil » explique l’étude.
Jusqu’alors, la solution proposée pour réduire les effets des écrans sur le sommeil était radicale : une diète d’écran pendant une semaine. Cette solution a permis aux adolescentes de réduire de 68% le temps nécessaire pour s’endormir, note l’étude. Mais l’étude a également étudié une autre voie : porter des lunettes anti-lumière bleue. Ces verres sont censés réduire l’effet de suppression de la mélatonine. Et le test est concluant !
« Les résultats suggèrent que porter des lunettes anti-lumière bleue pourrait réduire l’impact de l’utilisation fréquente des écrans sur le sommeil des adolescents. Il est intéressant de noter que le fait de porter ces lunettes a eu un effet similaire à celui d’éviter complètement l’utilisation des écrans, ce qui a permis aux adolescents de s’endormir et de se réveiller plus tôt », constate Iroise Dumontheil, chercheuse en neurosciences cognitives à l’université de Londres.
Selon un baromètre de Santé Publique France, près de 30% des 15-19 ans sont en manque de sommeil. A l’adolescence, la durée de sommeil doit en effet se situer entre 8 et 9 heures. « Les adolescents passent de plus en plus de temps sur des appareils avec écrans et les troubles du sommeil sont fréquents dans ce groupe d’âge. Nous montrons ici très simplement qu’ils peuvent être facilement résolus en minimisant l’utilisation des écrans le soir ou l’exposition à la lumière bleue. », explique le Pr Dirk Jan Stenvers, principal auteur de l’étude.