Une seconde mutation génétique procurant une immunité naturelle contre le VIH été découverte. Si elle demeure très rare, elle représente néanmoins un nouvel espoir pour développer de nouveaux médicaments anti-VIH.
Un nouvel espoir pourrait aider la science à progresser dans la lutte contre le VIH-Sida. Une mutation génétique extrêmement rare, responsable d’une maladie musculaire, créerait une immunité naturelle contre le virus du sida, a été découverte chez une même famille en Espagne. Elle concerne le gène (Transportine-3 ou TNPO3). La maladie, touchant une centaine de personnes, se nomme la dystrophie musculaire des ceintures de type 1F.
C’est un groupe de chercheurs espagnols qui a fait le lien entre les deux conditions, dans des travaux publiés dans la revue américaine PLOS Pathogens. Le gène responsable de la maladie joue en effet également un rôle clé dans le transport du virus à l’intérieur des cellules des personnes malades. L’équipe de généticiens madrilènes a ainsi tenté d’infecter un échantillon du sang d’un malade avec le VIH. Le résultat est prometteur, le sida ne parvient pas à affecter ces cellules.
« Cela nous aide à comprendre beaucoup mieux le transport du virus dans la cellule », explique José Alcami, le virologue de l’Institut de santé Carlos III à Madrid. Le chef du projet ayant permis cette découverte poursuit : « Il y a encore beaucoup de choses qu’on connaît mal. Par exemple, on ne sait pas pourquoi 5% des patients qui sont infectés ne développent pas de sida. Il y a des mécanismes de résistance à l’infection qu’on comprend très mal ».
En 2012 déjà, une mutation très rare a permis de découvrir une autre piste pour aider les quelques 37 millions de personnes séropositives dans le monde. Le « patient de Berlin », Timothy Brown, avait alors guéri du VIH grâce à une greffe de cellules-souches contenant une mutation rare du gène CCR5. Or, ce dernier confère aussi une immunité naturelle contre le virus. Elle aussi est depuis étudiée comme un moyen de barrer la route au virus.