La France a annoncé sa volonté d’investir 340 millions d’euros au quatrième plan pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge de l’autisme. Le gouvernement français espère ainsi « rattraper son retard », notamment sur les questions de diagnostic.
Vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe a présenté la très attendue « stratégie nationale » (2018-2022), visant à combler le retard de l’Hexagone en matière de recherche, de dépistage et de prise en charge de l’autisme. Ce plan était d’autant plus attendu que le Président français, Emmanuel Macron, après avoir été chahuté par des infirmières lors d’une visite à l’unité d’intervention développementale précoce (Unidep) du CHU de Rouen, avait promis un nouveau plan ambitieux. Les « troubles du spectre de l’autisme » (TSA) touchent en effet près de 1% de la population, d’après la Cour des Comptes, mais seul un dixième d’entre eux est officiellement diagnostiqué.
« Il faut avoir un diagnostic le plus tôt possible. Nous allons généraliser la formation de tous les professionnels, pédiatres, médecins, pour avoir, au 9e mois ou au 24e mois, aux consultations prévues, le réflexe de vérifier le minimum et alerter sur un trouble psycho autistique », a détaille le Président français. L’objectif est de « permettre aux enfants d’avoir une scolarité normale, pour que cette génération puisse rentrer en maternelle en 2021, soit dans une unité spécialisée, soit à l’école avec des auxiliaires de vie scolaire. » « Aller en IME (Institut médico-éducatif) coûte beaucoup plus cher », a ajouté M Macron.
A cette fin, le gouvernement va consacrer une enveloppe de 344 millions d’euros sur 5 ans afin d’améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge de ce trouble neurodéveloppemental, caractérisé principalement par un déficit de la communication sociale. Le dernier de ces plans (2013-2017) était doté de 205 millions d’euros – une somme jugée insuffisante tant par les associations de malades que par le corps médical français. Plus largement, ce plan autisme prévoit « 100 mesures concrètes ». Parmi elles, un « forfait intervention précoce » va être créé à partir de janvier prochain afin d’aider les médecins à repérer la maladie plus tôt.