Après que le débat ait été relancé en Italie sur l’obligation de vaccination, la DG Santé et sécurité alimentaire de la Commission européenne a dénoncé un positon qui « frise l’absurde », avant d’écarter tout droit à la non vaccination.
Lors d’un colloque sur la vaccination au Parlement européen, Martin Seychell, directeur général adjoint de la DG Santé et sécurité alimentaire de la Commission européenne, a fermement critiqué les tenant d’un droit à la non vaccination. D’après ce dernier, « le problème, c’est que si je prends la décision, pour n’importe quelle raison, de refuser la vaccination, je me donne le droit de contaminer quelqu’un ». Aussi, il appelle à lutter contre la désinformation et du manque de sensibilisation de la population.
« La vaccination réduit les coûts des traitements spécifiques en réduisant les incidences d’infections primaires. Cela nous permet d’avoir aussi un impact sur les infections secondaires, notamment celles liées à la résistance antimicrobienne », a-t-il poursuivi. D’après lui, le débat à propos de la vaccination est un « faux débat » qui « frise l’absurde. Mais, cette remise en question n’est pas uniquement due aux groupes opposés à la vaccination, qui diffusent des informations trompeuses sur l’internet.
Il peut parfois s’agir d’une vraie volonté politique. Cette tendance est imputable à une perte de confiance de la population et des certains gouvernements envers les vaccins. Aussi, le commissaire s’alarme du recul des programmes de vaccination en Europe. Si certains pays ont vu leur confiance dans les vaccins remonter depuis 2015 – à l’image de la France, de la Grèce et de la Slovénie, d’autres ont connu une tendance inverse : la République tchèque, la Finlande, la Suède ou encore la Pologne.
En Italie, le gouvernent a même commencé à démanteler la loi nationale sur les vaccinations obligatoires – malgré une levée de bouclier d’une majorité de la profession. Une politique alarmante quand on sait que la faible confiance en la vaccination était à l’origine de la recrudescence des cas de rougeole en Europe depuis 2010 (rapport de la Vaccine Confidence Project de la London School of Hygiene and Tropical Medicine).
Vytenis Andriukaitis, Commissaire européen pour la santé et la sécurité alimentaire a lui aussi récemment lui aussi sonné l’alarme ; « Aucun pays de l’Union européenne ne peut se permettre de baisser la garde et de tenir la vaccination pour acquise. En outre, à une époque où il n’a jamais été aussi facile de se déplacer d’un pays à l’autre, que ce soit pour le travail ou les loisirs, il ne faut pas oublier que les maladies infectieuses à prévention vaccinale ne s’arrêtent pas aux frontières nationales ».
« Il n’est pas facile de faire changer d’avis ces parents, qui ont déjà pris la décision de ne pas avoir recours aux vaccins, mais nous pouvons tenter de comprendre pourquoi ils en ont tellement peur » relève David Borrelli, l’eurodéputé à l’initiative du colloque au Parlement. « Nous pouvons essayer de les faire changer d’avis en créant un dialogue entre les parents et les prestataires de santé, en insistant sur la sûreté des vaccins et en discutant des risques et bénéfices de cette méthode », a-t-il insisté.
Il ne faudrait pas oublier le rôle anti-vaccinaliste de mouvements soupçonnés de sectarisme tels que l’Anthroposophie : ses adeptes suivent les avis de Rudolph Steiner, qui prétendait – il y a presque un siècle – que la vaccination, empêchant l’éclosion d’une maladie, modifiait le « Karma » de l’enfant ! Positions maintes fois dénoncées par la MIVILUDES (Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires) qui a observé le développement d’épidémies de rougeole, par ex. , dans les zones ou sévit ce mouvement inquiétant. JPC, ex-Cadre pharmacien (mais lanceur d’alerte) et philosophe.