La ministre de la Santé française a annoncé mardi qu’à partir du 10 décembre prochain, les préservatifs masculins seront remboursés afin de lutter contre les infections sexuellement transmissibles (IST) chez les jeunes.
La France serait-elle bel et bien le pays de l’amour. La Ministre de la santé du pays, Agnès Buzyn, a annoncé le remboursement de certains préservatifs. Les hommes comme les femmes pourront se rendre en pharmacie munis d’une prescription rédigée par un médecin ou une sage-femme pour acheter des préservatifs. Ces derniers seront remboursés à hauteur de 60% sur la base d’un prix de vente de 1,30 euro la boîte de 6, 2,60 euros la boîte de 12 et 5,20 euros la boîte de 24.
« Aujourd’hui, nous découvrons chaque année environ 6.000 nouveaux cas de contamination par le VIH, notamment chez les jeunes. Autour de 800 à 1.000 nouveaux cas chez des gens de moins de 25 ans » souligne la Ministre pour expliquer sa mesure. Aujourd’hui, près de deux tiers des étudiants et 40 % des lycéens ne portent pas systématiquement un préservatif lors de leurs rapports sexuels. Aussi, la mesure a été validée par la Haute autorité de santé française (HAS).
La mesure concerne les contraceptifs de la marque Eden, qui dépend du laboratoire français Majorelle. Selon un porte-parole du groupe, « devant l’explosion des infections sexuellement transmissibles (IST), directement liée à la baisse de la protection, nous avons proposé de fournir des préservatifs masculins prescrits par le médecin et remboursables par la Sécurité sociale, à la fin de l’année 2017 ». Cette initiative a donc pour objectif de faciliter l’accès des jeunes aux préservatifs.
« C’est une chance en plus pour certains d’y accéder car devoir acheter une boîte de préservatif, ça a un coût pour les adolescents », a souligné Agnès Buzyn. « On pourra maintenant, quand on est un jeune ou quand on présente des risques particuliers, ou pas d’ailleurs, quand on est une femme ou quand on est un homme, aller voir son médecin et avoir des préservatifs remboursés sur prescription médicale », explique-t-elle.
« C’est une bonne nouvelle. Plus on se donne les moyens de lutter contre le VIH, mieux c’est », se réjouit Caroline Izambert, responsable plaidoyer chez Aides. « L’important, c’est de lutter contre toutes les occasions manquées. Lorsque l’on va voir son généraliste pour un mal de dos récurrent par exemple, pourquoi ne pas en profiter pour aborder la question des risques liés à la sexualité ? Aujourd’hui, cela ne se fait pas assez, ce sont des occasions manquées », explique-t-elle.
Une mesure similaire avait été prise en Belgique il y a deux ans. Les mutualités chrétienne (MC) et socialiste (Solidaris) remboursent en effet les préservatifs, à hauteur de 40 euros et 50 euros respectivement, sur simple présentation du ticket de caisse.