L’ONG européenne Transport & Environment a converti l’effet de la pollution atmosphérique sur la santé en équivalence en tabagisme. Quelques journées dans certaines capitales européennes équivalent parfois à la consommation de plusieurs cigarettes.
L’ONG Transport & Environnement (T&E) a publié un rapport soulignant à quel point les fortes concentrations de particules fines sont un vrai danger pour la santé des habitants des villes européennes. La pollution de l’air provoque ou facilite les troubles cardiovasculaires, la polyarthrite rhumatoïde, le diabète de type 2, les naissances prématurées, certains cancers (du sein, du poumon…) et réduirait plus largement l’espérance de vie de manière significative.
Le rapport souligne que respirer l’air des villes touristiques européennes pouvait même s’apparenter à une forme de tabagisme passif. Ila été réalisée en se fondant sur le niveau médian de particules observé du 1er au 8 août dernier, en plein épisode caniculaire. Les taux observés font froid dans le dos. On sait que certains gouvernements se sont déjà fait épingler, notamment la Belgique et la Roumanie convoquées par la Commission européenne.
T&E s’est intéressée à la pollution de l’air dans 10 villes européennes les plus touristiques (Londres, Paris, Istanbul, Barcelone, Amsterdam, Milan, Rome, Vienne, Prague et Dublin). Elle a ensuite converti celle-ci en nombre de cigarettes fumées à l’aide d’une méthode développée par la University of California (Berkeley Health). Ainsi, l’ONG a établi que visiter Paris – première destination touristique mondiale en 2017 – pendant 4 jours a le même impact sur la santé que fumer 2 cigarettes. Un séjour de même durée à Londres équivaut à 2,75 cigarettes, 3 cigarettes à Milan et 4 cigarettes à Prague.
Jens Müller, coordinateur Qualité de l’air et diesel pour T&E note que « quand la pollution de l’air est élevée, il est recommandé d’éviter de manger ou de pratiquer un sport en extérieur. Mais passer ses vacances dans une ville consiste essentiellement à marcher et à déjeuner en terrasse… Au regard des impacts de la pollution de l’air sur la santé, c’est comme si on obligeait les touristes à fumer, y compris les enfants » Et il ajoute, « si les dangers sur notre santé de la cigarette même en petite quantité ne font plus de doute, l’impact de la qualité de l’air reste trop souvent minimisé ».