En pleine pandémie de Coronavirus, en France une controverse doublée d’une polémique a vu le jour autour de Didier Raoult, infectiologue à l’IHU de Marseille et de la Chloroquine. EuropeanScientist ouvre le débat en donnant la parole aux auteurs qui commentent « la querelle de la Chloroquine ». Pro et anti Raoult s’affrontent sur la « méthode Raoult » et ses propositions. Voici un texte du Docteur Laurent Alexandre, chirurgien urologue et auteur de plusieurs ouvrages qui critique la méthode du médecin marseillais. Nous vous invitons à lire également l’analyse de Marc Rameaux, statisticien, qui lui a choisi de prendre la défense. Nous vous conseillons également de lire les textes de Claude Escarguel ainsi que de François Vazeille.
Personne n’a vu arriver la pandémie et seuls les mythomanes prétendent le contraire. Réécrire l’histoire est aujourd’hui très facile. Les fans du professeur Didier Raoult, dans un déni complet, ont d’ailleurs oublié qu’il avait dit que le coronavirus serait grâce à la chloroquine l’infection respiratoire la plus facile à traiter de notre histoire et qu’elle faisait moins de victimes que les accidents de trottinettes.
La Gilet-Jaunisation de la médecine
Alors que la médecine devient ultra-complexe, les choix thérapeutiques sont désormais décidées en fonction de l’Audimat et des likes sur les réseaux sociaux. Éric Cantona, Jean-Marie Bigard, ou bien encore Frigide Barjot dispensent désormais des cours de virologie dans les médias. Cette folie fait furieusement penser à l’Affaire Lyssenko. En octobre 1948 le poète stalinien Louis Aragon s’improvise spécialiste en génétique et fait dans sa revue Europe la promotion des thèses lyssenkistes qui défendent une génétique stalinienne contre la génétique bourgeoise. Jean Rostand prévient alors : « Ne tombons pas dans le ridicule de politiser les chromosomes ». En 2020, nous politisons les virus ce qui a fait oublier l’extrême complexité de la virologie et de la pharmacologie. Il est vrai que la « Twitter School of Medicine et la Facebook University of Science » délivrent instantanément des diplômes de Docteur en virologie.
La « GiletJaunisation de la médecine » a été foudroyante : la rationalité, les élites parisiennes, les essais cliniques rigoureux sont voués aux gémonies par les pro-Raoult. Un sondage de l’Ifop montre très clairement que l’adhésion à la chloroquine et aux thèses de Raoult est forte au RN et chez les Mélenchonites, alors qu’elle est minoritaire chez les Verts et chez les Macronistes. On voit donc se dessiner un pôle populiste pro-Raoult, rassemblant le RN et LFI face à un pôle anti-populiste et anti-Raoult chez la bourgeoisie verte et la bourgeoisie macroniste. Le Rassemblement National est globalement très favorable à Didier Raoult même si certains de ses dirigeants -notamment Jordan Bardella le Vice-président- sont très prudents. Plusieurs grands dirigeants de LR ont également soutenu avec force Didier Raoult.
Une large partie des Gilets jaunes et des sympathisants du RN actifs sur les réseaux sociaux soutiennent inlassablement le gourou marseillais. Ce soutien est logique, au fond : les électeurs populaires sont désormais au RN, puisque les Insoumis se sont concentrés sur les fonctionnaires et les professions protégés et subventionnées comme les intermittents du spectacle. Même si le coronavirus détruisait leur job, les fonctionnaires seront payés à vie par l’Etat : la crise ne les menace pas vraiment. Les nouveaux « Damnés de la terre » qui sont déjà secoués par le tsunami technologique sont chez Marine Le Pen. Les Gilets Jaunes et les petits indépendants vont être les grands perdants de la crise sanitaire. Didier Raoult apporte notamment un espoir aux électeurs de Marine le Pen qui ont un besoin absolument urgent et vital de retravailler.
80 % des sympathisants Gilets jaunes selon l’IFOP sont pro-Raoult. C’est pourquoi le Président Macron est allé à Marseille voir Didier Raoult. Il ne veut pas blesser les Gilets Jaunes alors même qu’ils vont être durement secoués par la chute de l’activité économique. Raoult a politiquement réussi : le président privilègie Raoult au détriment des autres spécialistes, puisqu’il a peur de lui. Il sait qu’il est adulé par les Gilets Jaunes et craint une nouvelle crise politique. Raoult est capable de faire redescendre les gilets jaunes dans la rue et de faire s’effondrer Macron dans les sondages. Le président est l’otage de la « Gilet-Jaunisation » de la médecine qui généralise le complotisme, fait paniquer l’opinion, la fait rechercher un sauveur et la rend folle. Il existe une vraie adhésion populaire à Raoult, qui est un gourou idéal. Dans une période de crise, les Français sont souvent à la recherche d’un sauveur…
La crise de la chloroquine a connu une exacerbation avec les déclaration du Professeur Luc Montagnier. Le Prix Nobel 2008 a annoncé que des séquences du virus du SIDA ont été placées volontairement dans le coronavirus et qu’il s’agissait d’un travail d’orfèvre. Il a ajouté que les antennes de téléphonie mobile 5G favorisent la diffusion du COVID-19. L’opinion a immédiatement adhéré à ces thèses même si dès 2017 Le Figaro titrait sur le naufrage du professeur Luc Montagnier. L’Académie des Sciences et l’Institut Pasteur ont d’ailleurs protesté officiellement contre Luc Montagnier. Être Prix Nobel n’autorise pas à paniquer les Français avec des thèses complotistes insensées. Les Français n’ont pas besoin d’être intoxiqués par des propos délirants en ce moment. Certains patients touchés par le COVID-19 craignent désormais d’avoir le SIDA.
L’intuition médicale tue
Au milieu de cette hystérie, l’opinion ne comprend pas la nécessité d’évaluer les médicaments même en période d’urgence.
Pourtant, le refus des méthodes internationales d’évaluation des médicaments est dangereux. Les exemples d’anciens traitements inefficaces ou dangereux se comptent par milliers : notre intuition médicale est mauvaise conseillère et nous l’avons admis même si cela a été une terrible blessure narcissique. Le passage de la médecine du bricolage empirique à l’expérimentation scientifique a été essentielle quand les médecins de Molière ont été remplacés par des scientifiques. L’ère de l’idéologie et des rebouteux a pris fin, pour laisser place à la preuve statistique. On ne soigne plus au hasard. Ce fut la fin de la médecine dogmatique, on a cessé d’administrer saignées et clystères…
Comme l’explique le Professeur Patrice Jaillon : « L’intérêt des essais cliniques contrôlés randomisés est de soumettre à une démarche expérimentale l’intime conviction du médecin prescripteur, c’est à dire de l’amener à fonder sa pratique sur la prise en compte de résultats expérimentaux objectifs plutôt que sur des arguments subjectifs reposant sur des expériences individuelles non contrôlées, ou sur des impressions non validement étayées, ou sur des prises de position présentées comme certaines par des leaders d’opinion mais qui ne résistent pas à une analyse critique objective. »
Le médecin youtubeur Risque Alpha a synthétisé les 7 histoires médicales les plus significatives sur la nécessité éthique de faire des études randomisées pour vérifier si un médicament fonctionne.
L’exemple des médicaments anti-arythmiques est particulièrement dramatique. Les cardiologues savaient que la présence d’extrasystoles ventriculaires (ESV) était un facteur péjoratif chez les patients ayant un infarctus du myocarde. L’intime conviction des cardiologues était que la suppression des ESV par les anti-arythmiques permettait de diminuer le risque de mort subite après un infarctus.
En réalité, l’ensemble de la cardiologie mondiale se trompait. Une équipe décida contre l’avis des leaders d’opinion en cardiologie de réaliser un essai clinique versus placebo. Cette étude dite CAST (Cardiac Arrythmia Suppression Trial) testa en double aveugle trois antiarythmiques sur 2309 patients.
Après dix mois, le comité de suivi de l’étude CAST arrêta l’étude car la mortalité chez les patients traités par antiarythmiques y était horriblement supérieure à celle du placebo. On découvrit avec effroi que les antiarythmiques entrainaient une mortalité presque 3 fois supérieure au placebo.
Le Professeur Jaillon nous rappelle qu’il ne faut pas évaluer un médicament sur des critères intermédiaires (signe biologique, signe d’examen…), mais sur des critères cliniques : les antiarythmiques améliorent l’électrocardiogramme, critère intermédiaire, mais aggravent la mortalité. Ainsi, l’efficacité de la chloroquine sur le virus en éprouvette peut très bien s’accompagner d’un effet délétère sur les malades ce qui est déjà le cas chez les patients atteints du Chikungunya.
L’absence d’essai contrôle versus placebo dans la prescription d’antiarythmiques pendant les infarctus a tué 60.000 personnes jusqu’à l’étude CAST c’est-à-dire plus que la guerre du Vietnam. L’intuition de la totalité des cardiologues mondiaux convaincus que les antiarythmiques diminuaient la mortalité a tué énormément de malades. La leçon a été retenue par les cardiologues. Manifestement pas chez les infectiologues marseillais qui privilégient l’intuition aux essais cliniques réalisés selon les standards internationaux.
Didier Raoult fait un mal considérable à la recherche française
Il a inclus dans son étude des malades très peu graves (score international NEWS très faible) et des malades jeunes. Or, il y a un écart de mortalité de un à cent, entre les jeunes et les personnes âgées. Dans la queue devant l’IHU de Marseille parmi les volontaires pour être testé, on ne voyait aucun malade chronique, aucun obèse, aucune personnes âgée. Il y avait essentiellement des gens en bonne santé capables d’attendre debout pendant des heures. Or, l’âge moyen des morts du Covid-19 tourne autour de 80 ans et sur les 5000 premiers morts italiens, 99% avaient une maladie grave associée. Il était logique que Raoult obtienne des résultats en apparence meilleurs que ses collègues. Par ailleurs, les grandes revues internationales de médecine se sont émues de la première étude de Raoult, qui en avait retiré du groupe soigné par chloroquine les malades les plus graves.
Nous ne savons pas encore quand il y aura des traitements efficaces sur l’infection à coronavirus. Des centaines d’essais cliniques dont 86 sur la chloroquine et l’Hydroxychloroquine associés ou non à l’Azithromycine sont en cours dans le monde pour répondre à cette question. Pour ce qui me concerne, je ne sais pas si la chloroquine marche ou ne marche pas, et personne ne peut le savoir aujourd’hui. Les essais cliniques aux standards internationaux sont donc nécessaires puisque les études de Didier Raoult comportent des biais méthodologiques insensés qui ne permettent pas de trancher.
En revanche, une chose est certaine : la crise du coronavirus a abimé la crédibilité de la recherche française. Les grands journaux scientifiques internationaux se sont émus du retour en arrière de la science et de la médecine française.
Le professeur Gabriel Steg résume le drame scientifique dans les Echos : « On ne peut passer sous silence la défaite mémorable pour la santé publique et la culture scientifique du grand public qu’aura été la présentation sur les réseaux sociaux, puis dans une revue scientifique de complaisance, d’études cliniques qui, malgré une présentation tapageuse, ne permettent pas de conclure à une efficacité ou absence d’efficacité. Ce qui est proprement sidérant, c’est que la préférence donnée au jugement des médias, du public et des politiques sur l’évaluation rigoureuse par les pairs et la nécessité d’une réplication expérimentale, a été accompagnée de la théorisation de la supériorité de l’empirisme sur la méthode expérimentale, de critiques contre les essais randomisés, jugés non éthiques, et finalement de la préférence donnée à l’argument d’autorité (« Eminence-based medicine ») par rapport à la médecine fondée sur les preuves (« Evidence-based medicine »). »
L’urgence ne justifie pas de retourner à la médecine de 1970. Le Professeur Gilbert Deray souligne qu’il il y a une fausse dichotomie entre le déploiement rapide des médicaments et la qualité méthodologiques de l’évaluation des traitements. Les études du Professeur auraient tout aussi bien pu respecter les standards scientifiques internationaux ce qui aurait fait gagner deux mois aux patients.
Poujadisme médical
Pourquoi Didier Raoult a-t-il séduit une fraction des médecins ? Une large partie du corps médical a beaucoup souffert du déclin social des médecins. La contrôle et l’encadrement des prescriptions par des références médicales opposables, la limitation de la liberté de prescrire, l’obligation de suivre des guidelines de bonnes pratiques ont blessé ma profession.
Le discours anti-scientifique de certains mandarins à l’occasion de « la guerre de la chloroquine » a eu un écho très fort. Les slogans poujadistes « Les statistiques sont inutiles, les essais cliniques randomisés contre placebo sont néfastes » ont plu à des médecins narcissiquement blessés par l’encadrement croissant de leur pratique.
La perspective de revenir à la médecine de 1970 avant les essais cliniques randomisées en double aveugle contre placebo séduit une partie de mes confrères. Le grand allié du Professeur Raoult, le professeur Christian Pérronne explique qu’on ne soigne pas avec des statistiques mais avec ses tripes.
En outre, la pression populaire en faveur des intuitions de Didier Raoult est tellement forte que les experts rationnels n’osent plus s’exprimer sur le sujet à part quelques praticiens courageux comme les Docteurs et Professeurs Gilbert Deray, Dominique Dupagne, Gabriel Steg, Eric Caumes, Karine Lacombe, Clement Goehrs, Marcel Ichou, Damien Barrand, Colin Giacobi, Jimmy Mohamed et de nombreux jeunes chercheurs qui combattent l’obscurantisme.
Une opinion déboussolée a transformé Raoult en gourou. L’immense majorité des français pense que son protocole est magique. Ses études ont beau ne pas être bonnes, l’opinion est complètement convaincue. Nous sommes dans une phase de « Trumpisation » de la médecine. Raoult raconte tout et son contraire successivement, mais ça n’empêche pas les gens de l’adorer. Cette « Gilet-Jaunisation » de la médecine rend le pilotage de la crise extrêmement difficile. Nous assistons à des phénomènes para-sectaires, des adhésions religieuses, sur lesquelles les arguments et les études n’ont pas de prise, car nous sommes sortis du rationnel.
Les gagnants de la Gilet-Jaunisation de la médecine seront les GAFA et BATX
Le rôle de l’Intelligence Artificielle dans le management de cette crise a été marginal. Mais la crise de la chloroquine -qu’elle se révèle finalement efficace ou inefficace- accélérera le déclin de ma profession. Elle a augmenté le pouvoir des médecins anti-sciences au détriment des partisans de la médecine basée sur des preuves scientifiques.
A l’ere de la génétique et du big data cette évolution est suicidaire : aucun médecin ne pourra avec son intuition et ses tripes -pour paraphraser le Professeur Péronne- traiter des milliards d’informations. En 2040, il y aura un million de fois plus de données dans un dossier médical qu’aujourd’hui. Les médecins vont affronter une véritable « tempête numérique » : ils devront interpréter demain des milliers de milliards d’informations quand ils ne gèrent aujourd’hui que quelques poignées de données. L’analyse complète de la biologie d’une seule tumeur représente, par exemple, 20.000 milliards de données. On découvre 100.000 nouvelles mutations génétiques chaque jour. Dans le génome de chacun de nous, il existe en moyenne 2 millions de mutations par rapport au génome de référence. On connaît déjà 200 millions de single nucleotide polymorphisms (SNPs), qui sont les positions de notre ADN pouvant faire l’objet d’une variation chez tout un chacun et potentiellement responsable d’effets cliniques.
Dans ce contexte, refuser la médecine basée sur les preuves et les statistiques est suicidaire. Si ma profession ne se ressaisit pas rapidement, nous allons devenir des sous-médecins. Le retour à la médecine de 1970 est voué à l’échec : personne n’acceptera en 2030 de devoir passer par son cancérologue travaillant à l’intuition et refusant les statistiques avec 50 % seulement de chance de survie pour son enfant leucémique si l’IA de Google, Alibaba ou Amazon apporte 95 % de taux de guérison.
Nous vivons une situation politique difficile : cette crise est un test de Rorschach pour la société.
Mais, il faut sauver la raison : on ne pourra pas piloter la médecine de demain transfigurée par les technologies NBIC en pleine hystérie obscurantiste !
Retrouvez tous les textes de notre série la Querelle Raoult
Laurent Alexandre : L’intuition médicale tue
Marc Rameaux : A la recherche de la raison dans la controverse sur l’hydroxychloroquine
Claude Escarguel : Approches prophylactiques, préventives et curatives de l’infection à Covid19
François Vazeille : La Querelle Raoult (Série) : pandémie et post-modernisme
Laurent Alexandre 2 : Les 11 leçons politiques du Covid 19
Philippe Fabry : un nouveau Rossbach ?
Thierry Berthier : le big data une fantaisie délirante
ce topo exprime un profond mépris de classe.
il déploie tous les éléments de langage des corrompus du business médical, manipulés par les labos qui ne veulent surtout pas perdre la poule aux œufs d’or d’un futur vaccin, ou d’un traitement quelconque bien coûteux, qui fasse grossir les dividendes.
il ressemble aux déversements d’urine que les postulants au titre de mâle alpha utilisent pour tenter de renforcer leur position.
que raoult manque de rigueur, pratique les a peu près, ne présente que les données qui avantagent sa position, rien de neuf : c’est ce qu’ils font tous !
en revanche, ce n’est pas du tout la science qui est malmenée, mais c’est bien le business médical
L’EBM (Evidence base medecine) mal traduite par « démarches fondées sur les faits » n’est pas une démarche scientifique mais une démarche bureaucratique afin que les politiques arrivent à décider selon des « faits » avantageux pour la classe bourgeoise.
Tous les faits opposés aux Saints Faits sont sur brûlé des médias et des instances (Ordre, Peer).
JM Blanquer, Franck Ramus, Stanilas Dehaene sont des prosélytes de l’EB dans l’éducation et la psychologie afin d’imposer sous couvert de « faits » les visions mécanistes de l’éducation et l’assocationnisme-behaviorisme en psychologie.
Or, c’est justement cette démarche Evidence Based qui a conduit aux décisions politiques depuis les années 80 en France (60 aux USA) qui détruisent les services publics, l’éducation, la santé, le social… L’EBM et ses extensions dans tous les domaines ont été produites par les politiques néolibérales. Les visions mécanistes, réductionnistes, linéaires de la cybernétique et les statistiques type eugénistes donnent du grain à moudre à l’idéologie de l’evidence based.
Et ça veut résoudre le Covid-19 avec ses mêmes démarches destructeurs.
Raoult est dans une démarche dialectique pragmatique et de Terrain comme Dewey ou Decroly en pédagogie, comme Wegener et Mattauer en géologie, comme Jean Piaget et Henri Wallon en psychologie. C’est par principe la méthode d’abstraction ou du passage de l’abstrait au concret de Karl Marx et d’Alexandre Zinoviev. On remarque que tous ses grands noms sont hautement détestés par leur communauté de pair (peer) et l’Ordre en place.
Quelle indigeste tisane. A préconiser contre le coronavirus. Une longue tartine hors sujet et pseudo-sociologique sur les gilets jaunes et la soit-disant répartition des pro et anti-Raoult. Ensuite un exemple où l’intuition est certes fausse (les anti-arythmiques) pour nous dire qu’au bout de 10 mois on a dû tout arrêter. Que penser alors de Wolfgang Pauli, qui à propos de la mesure du moment magnétique du proton (par Otto Stern) a dit que l’expérience était inutile et Stern un imbécile ? C’est le même exemple, une erreur et, en plus -ici-d’un génie. Ce type d’exemple n’est qu’une banale rengaine, je vous en trouve chaque jour, il ne prouve rien car il est hors situation. En crise, avec des personnes qui meurent chaque jour, on soigne comme on peut. Comparer une expérience où l’on a le temps avec l’urgence…quelle pitié intellectuelle! On nous dit que Raoult fait du mal à la recherche française? De la part de personnes qui n’ont strictement rien à proposer cela me fait bien rire. De la part de personnes qui ne pensent même pas à préciser qu’ils parlent de la recherche médicale me fait frémir. Rassurez-vous, les mathématiciens s’en fichent, les physiciens aussi. Nombrilisme quand tu nous tiens! Oui, la recherche doit avoir honte: saccagée depuis des années, elle ne peut répondre quand on en a besoin, et l’on se tourne vers l’empirisme. Oui, il est scandaleux que Raoult ait autant de succès par ses méthodes! A cause de la réponse de la recherche. Attendons 10 mois pour savoir si ça marche…Nous expliquer la rigueur quand nous a amenés là? D’ailleurs, pas un mot sur l’homéopathie. On avait le temps de faire des tests mais, ben, euh, oui, comment dire? La clé du mystère: la dernière ligne. Pouah!
L’intuition médicale tue ! Quelle jolie punchline pour cet article, exemple historique à l’appui.
L’intuition médicale sauve ! Je suis certain que l’histoire de la médecine regorge d’exemples pour illustrer ce contre-propos.
Vous présentant comme un adepte de la statistique, j’aurais apprécié que vous ayez eu l’honnêteté intellectuelle de voir le problème sous l’angle statistique, dont le résultat probable est que l’intuition médicale a sauvé plus qu’elle n’a tué dans l’histoire. Alors oui, on peut trouver des malheureux exemples… est-ce suffisant pour en faire une règle? Vous reprochez aux autres un manque de rigueur scientifique, je vous propose d’essayer vous-même la rigueur intellectuelle, vos lecteurs vous en seront reconnaissants.
Les progrès de la médecine n’ont pas débuté à l’ère des RCT. Dire que la médecine tuait avant les RCT et guérit maintenant grâce aux RCT est purement du révisionnisme.
Ce qui ne vous plait pas est certainement l’utilisation d’un médicament découvert avant l’ère des RCT…
Votre article est plein d’incohérences et de non-sens:
« On ne soigne plus au hasard. » assénez-vous !
Et bien soit ! Quel traitement contre le COVID préconisez-vous donc? Quel traitement la science nous propose? Je ne sais pas sur quelle planète vous vivez, mais chez moi des gens meurent de cette maladie EN CE MOMENT, et des médecins doivent les soigner. Alors si vous avez une solution pour ne pas soignez au hasard, il est urgent de nous la faire connaître.
‘Allo, les urgences, j’ai les symptômes du Coronavirus.
-Veuillez rappeler dans 2 ans, nous ne pouvons rien faire pour vous en ce moment.’
Vous nous dites encore: « Ce fut la fin de la médecine dogmatique », alors que vous êtes dans le dogme absolu, vous interdisant de prendre en compte des données pour la seule raison qu’elles ne proviennent pas de RCT. Aveuglé certainement par la technologie et les promesses de l’IA, IA qui ne nous est d’aucune aide dans cette crise, rappelons-le.
L’ère où l’IA remplacera les médecins n’est pas prête à arriver, j’en prends le pari.
Vous êtes un auteur de science-fiction talentueux, svpl cantonnez-vous à ce domaine, la chronique scientifique n’est pas faite pour vous.
Alors oui, il est urgent de trouver un traitement efficace, avec preuve à l’appui, mais en attendant c’est le COVID 19 qui tue et l’intuition médicale qui sauve !
je partage l’ensemble des commentaires émis précédemment. Du hors sujet, de l’amalgame, du mépris de classe. l’article de Marc Rameaux est d’un bien autre niveau. Dans une dissert je mets zero. C’est qui ce « Laurent Alexandre »? On peut être un bon chirurgien et raisonner comme ça? peut être, sur l’industrialisation utilisée par les cliniques, et la T2A? (au passage la réduction de variance de la T2A est inférieur à un modele économétrique à 7 variables)
A tous les commentateurs précédents, mais STOP ! Au vu de vos réponses, vous ne manquez ni de culture ni de capacité critique. Alors pourquoi partez vous du principe que ceux qui nous gouvernent et ceux qui portent la parole scientifique « dominante » sont corrompus ? C’est quand même un biais majeur pour ensuite fonder une critique. Bien sûr l’EBM n’est pas parfaite et sur certaines situations cliniques précises elle peut être prise en défaut face à des médecins cliniciens avisés. Mais là on parle quand même de Raoult et de données que je n’aurais pas osé avancer dans un obscur mémoire de DU… Soit le gars assume pleinement : « je sais que ça marche, mes patients vont bien, foutez moi la paix », soit il se plie à une évaluation sérieuse mais il a pondu un entre deux ridicule dont la valeur scientifique est nulle ! A lui je mets un zéro pointé pas à l’auteur de cet article qui certes étend trop à mon goût son propos sur la sphère politique mais qui par ailleurs s’appuie sur des faits, pas sur des intuitions. J’ai bien peur que l’intuition ait fait de nouvelles victimes.
Bonjour,
Poincaré dans des considérations d’un autre niveau que celle de Laurent Alexandre disait » comme l’intuition peut nous tromper ». Certes, mais je ne suis pas sûr qu’il faille parler d’intuition dans le cas du professeur Raoult. Chacun peut observer qu’il publie tous les jours des données et qu’il propose des interprétations sans les prétendre définitives ; il ne dénigre non plus personne. Je ne vois pas l’ombre d’une approche de scientifique dans les propos de Laurent Alexandre. A-t-il une idée du coût des données et de leur traitement par l’IA. Sait-il si c’est une approche soutenable. Son livre sur les 2 intelligences dévoile des préjugés sociaux incroyables. C’est une époque où les gens dévoilent leur profonde bêtise. Raoult et son IHU? Une OASIS là où le désert de la pensée pratique gagne!