La pandémie de la Covid-19 a entraîné une hausse sans précédent de la proportion de jeunes Français souffrants de dépression selon une étude. Cette hausse a frappé l’ensemble des couches de la population, mais chez les personnes ayant entre 18 et 24 ans, la proportion d’individus ayant vécu des épisodes dépressifs est passée de 11 % en 2017 à 20,8 % en 2021.
« Le stress causé par la maladie de la Covid-19 et les restrictions imposées pour la contrôler apparaît comme l’une des principales hypothèses explicatives de cette hausse », peut-on lire dans l’étude qui a interrogé 25 000 Français choisis au hasard.
Selon Enguerrand du Roscoat, spécialiste de la santé mentale à Santé publique France qui a co-signé l’enquête, les effets de cette crise sur la jeunesse risque de perdurer. « Ce que vous vivez entre 18 et 24 ans, ce sont des choses qui ne se rattrapent pas a priori. Ce qui a beaucoup joué, c’est l’incertitude par rapport à l’avenir, qui a une dimension très importance à cet âge », affirme-t-il. En outre, les jeunes ont été confrontés à des isolements dans des appartements minuscules et à la précarité financière. A cela, s’est ajoutée une forme de culpabilisation subie par cette tranche de la population. « Les jeunes ont été un peu montrés du doigt comme voulant sortir, se contaminant davantage et constituant potentiellement un danger », affirme le chercheur.
Les jeunes Français ne sont pas les seuls à avoir été particulièrement touchés par cette hausse des symptômes dépressifs. L’Agence de santé américaine a récemment alerté sur la dégradation préoccupante de la santé mentale des lycéennes. Selon une étude récente, 30 % d’entre-elles a envisagé de se suicider en 2021. Ce taux était de 19 % en 2011.