Une équipe de chercheurs allemands, français et américains est parvenue à développer un algorithme capable de détecter les cancers de la peau sur une série de photos avec un taux d’efficacité de 95% – soit plus que des dermatologues.
Un outil informatique qui pourrait bien révolutionner la recherche contre le cancer de la peau. Une équipe de chercheurs internationale (Allemagne, France et Etats-Unis) a mis au point un algorithme qui sait distinguer des lésions de la peau et grains de beauté selon qu’ils étaient bénins ou alarmants. Ils ont fait part de leur succès dans la revue Annals of Oncology, ce lundi 28 mai. Et cette intelligence artificielle offre un potentiel inespéré, compte tenu que pour les mêmes tests de détection, « la plupart des dermatologues font moins bien », assure l’étude.
Afin de tester l’efficacité de cette IA, les chercheurs lui ont présenté plus de 100.000 images annotées, et ont comparé ses performances à celles de 58 médecins spécialistes, 17 nationalités différentes. Et les résultats sont sans appel : 95% de bonnes réponses pour l’ordinateur, contre 89% pour les médecins. En outre, l’algorithme a « fait moins d’erreurs de diagnostic consistant à voir des mélanomes dans des grains de beauté bénins ».
« Aujourd’hui rien ne remplace un examen clinique approfondi », ont souligné deux professeurs australiens en dermatologie, Victoria Mar et Peter Soyer, dans un commentaire publié avec l’étude. Mais le recours à l’IA en plus de l’analyse humaine « aboutirait à moins d’opérations inutiles », a souligné dans un communiqué le professeur de médecine Holger Hänssle, de l’université de Heildelberg (Allemagne), qui a co-dirigé l’étude. Plutôt de de chercher à remplacer les médecins, cet algorithme représente « un outil supplémentaire » pour ces derniers, assure-t-il.
L’étude rappelle en effet que le cancer de la peau « peut être soigné s’il est détecté de manière précoce ». Elle souligne toutefois que « de nombreux cas ne sont diagnostiqués que quand le cancer est plus avancé et difficile à traiter ». D’après le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), 232 000 cas de mélanomes malins sont décelés et environ 55 000 personnes meurent d’un cancer de la peau chaque année.