Près de la moitié des européens pensent que les vaccins peuvent « souvent produire des effets secondaires graves », malgré l’absence de preuves scientifiques.
Un nouveau sondage Eurobaromètre, publié le 26 avril, vient nous rappeler que les fausses informations sont encore trop nombreuses en ce qui concerne les vaccins en Europe. Après avoir interrogé environ 28 000 citoyens des 28 États membres de l’UE, l’agence a présenté ses résultats. Si 85% des sondés estiment que les vaccins peuvent être efficaces dans la prévention de maladies comme la rougeole, la grippe, l’hépatite, le tétanos ou encore la polio, nombreux sont les européens qui croient encore que les vaccins provoquent « des effets secondaires graves ».
Selon l’enquête, c’est une majorité relative d’Européens (48 %) qui ne fait pas totalement confiance aux vaccins, contre 40 % qui les reconnaissent sans danger. Les pays les plus réfractaires aux vaccins sont Chypre (65 % de la population y croit aux effets secondaires graves) la Croatie (64 %), Malte (62 %), la Slovénie et la France (60 % chacun). Compte tenu de ces résultats, ma commission a révélé que l’Union européenne « est la région du monde avec la confiance la plus faible dans la sécurité et l’efficacité des vaccins ».
Les vaccins provoquent bel et bien parfois des effets secondaires – mais ces derniers sont bénins dans la très large majorité des cas, comme le rappelle le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Près de quatre répondants sur dix pensent également que les vaccins peuvent provoquer la maladie même contre laquelle ils protègent, tandis que 31 % pensent qu’ils peuvent affaiblir le système immunitaire. Parmi les rumeurs les plus extrêmes, certains pensent même qu’ils provoquent l’autisme, la sclérose en plaques ou encore des troubles du développement.
En conséquence, une partie de la population se détourne des vaccins. Et cela n’est pas sans effet : le nombre de cas de rougeole a triplé dans l’Union européenne (UE) entre 2016 et 2017. De fait, seuls quatre pays de l’UE ont atteint le seuil des 95% de personnes vaccinées contre la rougeole : la Hongrie, la Slovaquie, la Suède et le Portugal (pays où il existe un système qui envoie des messages de rappel pour les vaccins). Partout ailleurs, le résultat est le même : il est extrêmement difficile de lutter contre la désinformation à l’heure des réseaux sociaux.
« Les décisions individuelles affectent la population de l’UE dans son ensemble », rappelle Jyrki Katainen, vice-présidents de la Commission. Aussi, d’après lui, la vaccination est également « une question de solidarité ». « Jusqu’à présent, 20 États membres ont adhéré à une plateforme basée sur la coopération volontaire. C’est un chiffre assez important pour ce type de coopération », estime-t-il toutefois. « Parfois, les problèmes sont plus pratiques qu’idéologiques, et l’évaluation des meilleures performances et la diffusion des meilleures pratiques pourraient être très utiles », estime le commissaire.