Des papyrus romains carbonisés lors de l’éruption du Vésuve il y a près de 2000 ans pourraient être déchiffrés grâce à un accélérateur de particules.
Des parchemins, découverts entre 1752 et 1754, lors des fouilles sur le site archéologique d’Hercunalum, près de Naples, pourraient enfin révéler leurs secrets. Ces derniers avaient été littéralement carbonisés lors de l’éruption du Vésuve en 79 après Jésus-Christ, et il était impossible de les déchiffrer. Ils avaient été remis par le roi de Naples à Napoléon Bonaparte et étaient depuis conservés à l’Institut de France à Paris, mais viennent d’être envoyés en Angleterre où ils seront analysés grâce à une nouvelle technique.
Transporter les échantillons depuis Paris jusqu’en Angleterre présentait « certains risques », a reconnu Francoise Berard, directrice de la bibliothèque de l’Institut. « Mais nous tenions évidemment à aider à la découverte du contenu », a-t-elle précisé. Le risque était alors justifié par le faut que les équipes chargées du déplacement ont pris « un maximum de précautions ».
« L’idée qu’on se fait d’un parchemin est que l’on peut simplement le dérouler et le lire, mais ces papyrus ne peuvent pas être déroulés parce que la carbonisation les a rendus extrêmement fragiles » explique ket professeur Brent Seales, directeur de la restauration numérique de l’université du Kentucky. Ce dernier tente depuis une vingtaine d’années de développer des techniques non invasives de déchiffrage pour ces documents « fragiles comme des ailes de papillon ». Aussi, pour le lire, il fallait trouver une méthode pour les être déroulés virtuellement.
L’expérience qui va être tentée s’appuie sur un synchrotron du nom de Diamond Light Source. Cet anneau de 500 mètres de circonférence où des électrons tournent à très grande vitesse et émettent une sorte de rayon X très puissant qui permet de traverser de la matière. Cela permet de produire une lumière dix milliards de fois plus lumineuse que le soleil. Cela permettre de lire à travers les feuillets et des brûlures ». Les données collectées seront ensuite confiées à une intelligence artificielle afin qu’elle les décrypte.
Cette méthode permettra en principe de créer une image à très haute résolution en trois dimensions « sans avoir à détruire, ouvrir ou manipuler » les parchemins, explique Brent Seales. Si elle fonctionne, cela ouvrirait l’accès aux quelques 1.800 rouleaux de textes, conservés par les cendres mais illisibles, trouvés sur ce site.