Les chercheurs de l’Imperial College London ont réalisé une avancée significative dans l’étude de l’atmosphère martienne. Menés par Jacob Parrott, doctorant au Département de physique, ils ont réussi à mesurer des parties de l’atmosphère de Mars, auparavant inaccessibles. Il s’agit notamment de zones pouvant bloquer les signaux radio.
Ce travail est inédit car il a nécessité la reprogrammation en vol des antennes radio de deux engins spatiaux de l’Agence spatiale européenne (ESA), le Trace Gas Orbiter (TGO) de la mission ExoMars et Mars Express (MEX). Ces antennes, initialement conçues pour la communication entre orbiteurs et rovers à la surface de Mars, ont été réutilisées pour mener des études scientifiques grâce à une technique appelée occultation radio mutuelle.
La procédure utilisée implique que le TGO et le MEX maintiennent un lien radio. Lorsque l’un des engins passe derrière Mars, les ondes radio traversent les couches profondes de l’atmosphère martienne. Les changements dans la réfractivité de l’atmosphère, qui dévient les ondes radio, provoquent des décalages minimes mais détectables dans les fréquences reçues par les engins spatiaux. En analysant ces décalages, les scientifiques peuvent déterminer la densité de l’atmosphère et la densité électronique de l’ionosphère.
Les résultats des 83 premières mesures, analysées par les chercheurs d’Imperial et leurs collègues de l’ESA, ont été publiés dans la revue Radio Science. Ces mesures démontrent la viabilité de cette technique, offrant une nouvelle méthode pour sonder l’atmosphère martienne de manière plus détaillée et plus fréquente.
«L’ESA a maintenant démontré la viabilité de cette technique, qui pourrait changer la donne pour la science martienne à l’avenir. Il y a actuellement sept engins spatiaux en orbite autour de Mars ; à mesure que le nombre d’engins spatiaux augmente, comme ce sera le cas dans les décennies à venir, le nombre d’opportunités d’occultation radio augmentera rapidement. Par conséquent, cette technique deviendra un outil de plus en plus important pour l’étude de Mars.» a affirmé Dr Colin Wilson, co-auteur de l’étude et scientifique de projet pour ExoMars Trace Gas Orbiter et Mars Express à l’ESA.
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