Trois hommes vont traverser les alpes en armure de chevalier afin de répliquer l’exploit de François 1er, qui se rendait à la bataille de Marignan, en 1515.
1515, le roi français François 1er et son armée – quelques 40 000 soldats – ont franchi les Alpes à pied afin d’aller livrer bataille à Marignan. Ce dernier était équipé d’une côte de maille, d’un heaume et d’une armure complète pour une longue traversée de 28km, 1300m de dénivelé qui culminent à quelques à 2 600 mètres d’altitude. Une prouesse qui a attiré l’attention de Stéphane Gal, historien à l’Université de Grenoble, si bien qu’il a décidé de réitérer cet exploit.
« Même à l’époque, cette traversée des Alpes, avec armes, chevaux et canons était considérée comme un exploit ! » note le chercheur. « Je désirais vérifier si les cols empruntés étaient praticables aux chevaux et j’avais envie de vivre les choses pour mieux comprendre ce que les soldats ont pu ressentir à 2.000 mètres d’altitude dans des tenues totalement inadaptées pour la montagne. Bref, aller au-delà des mots et des images »
Dans une lettre de François 1er à sa mère Louise de Savoie, la souverain français un colosse de deux mètres – une taille très inhabituelle pour l’époque – se confiait : « ça nous fâche fort de porter le harnais [l’armure] parmi ces montagnes ». Afin de tenter de répéter l’expérience, le chercheur français s’est associé à l’athlète professionnel Patrick Ceria, cycliste triple champion paralympique et au mécène Cameron O’Reilly, australo-irlandais. Les trois hommes vont porter le même équipement que François Ier avec de « revivre l’histoire pour mieux la comprendre ».
A cette fin, les trois hommes ont suivi un entrainement drastique. « Les chevaliers étaient les sportifs de haut niveau de l’époque, entraînés depuis l’enfance », explique Patrick Ceria. Ce projet sera réalisé sous la direction de l’Université de Grenoble a ainsi joint ses recherches à celles des chercheurs du Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (Larha), spécialisé dans l’histoire appliquée. LA traversée débutera le 6 juillet prochain.
« Certes, nous ne respirons pas le même air, nous n’avons pas la même alimentation ou éducation, il y a des choses que nous ne pouvons pas changer », concède Stéphane Gal. Malgré cela, tous les éléments qui pouvaient être similaires ont été allignés sur les conditions de l’époque. « Les armures sont fidèles à celles du XVIe siècle, autant le modèle que la technique de fabrication, au marteau et sans soudure », précise le chercheur.
L’expérience doit également servir à mieux connaitre les contraintes induites par ce type d’équipements sur le corps humain. Afin de mesurer les efforts déployés lors des exercices, le CNRS et l’Institut national de recherche en sciences du numérique (Inria) assureront un suivi biométrique de la performance.