Des lasers pourraient servir à réduire la radioactivité des déchets nucléaires. Elle passerait ainsi d’un million d’années à seulement quelques minutes d’exposition.
Dans le cadre d’une présentation au Forum Innovation Défense le scientifique français Gérard Mourou, professeur émérite de l’École polytechnique qui s’est vu attribuer le 9 décembre prix Nobel de Physique, a lancé une piste pour lutter contre la radioactivité. D’après lui, des lasers très puissant pourraient servir au traitement des déchets radioactifs.
L’idée est simple : une exposition d’un noyau atomique, composé de protons et de neutrons, à un laser grand flux qui le bombarderait de neutrons, permettrait de modifier radicalement ses propriétés. Et donc de « corriger » la radioactivité. Aussi, un procédé qui à l’état de nature dure un million d’année pourrait être réalisé en à 30 minutes.
« Les puissances de laser atteintes aujourd’hui sont de l’ordre de 1021 W/cm2. Elles permettent d’obtenir des pressions, températures et champs électriques extrêmement élevés en laboratoire » note l’intéressé. Une puissance théoriquement suffisante pour altérer les propriétés des déchets traités. Reste à accélérer leur fréquence de répétition, dit l’expert.
« La lumière extrême (lasers ultras intenses, ndlr) est capable de fournir les plus grandes accélérations, les plus grandes pressions et les plus grandes températures et peut donc également fournir les plus grands espoirs à la science et à la société » s’enthousiasme le Prix Nobel. Il serait d’ailleurs en contact avec le CEA pour convenir d’une éventuelle collaboration.
« Le rêve serait de transmuter tous les déchets nucléaires », explique le scientifique ? Pour autant Gérard Mourou se veut très prudent sur la réussite de ce projet scientifique de très long terme. « La transmutation des déchets nucléaires est un sujet important, mais il ne faut pas donner de faux espoirs » note-t-il.
« On a, là, un sujet qui n’a jamais été traité, ce sont des travaux qui n’ont jamais été faits », précise Benoit Deveaud, directeur adjoint de l’enseignement et de la recherche à l’école Polytechnique. « On n’a jamais développé un laser avec de telles fréquences, on n’a jamais obtenu une telle intensité pour un laser et on n’a jamais eu besoin d’autant de neutrons pour réaliser ce projet ».
1021W/m2 plutot 10E21 W/m2 non ?
L’idée étant ici simplement « exprimée » … sans approche chiffrée adjointe, pourrions-nous connaître ce qu’il est serait des énergies à mettre en oeuvre dans ce but ? Des projets (français) de laser mégajoule sont lancés de longue date. Où en est-on dans la mise en oeuvre?
Les laser d’ultra-haute puissance sont effectivement mis en oeuvre à des fins de défense. Dont une illustration maritime USA :
https://www.youtube.com/watch?v=tyUh_xSjvXQ
Outre cet aspect fondamental de chiffres significatifs, imagine t-on l’expression (sous forme de bilan théorique) quant aux quantités énergétiques à mettre en oeuvre afin de « traiter » la masse des déchets à sécuriser ainsi ? Merci.