Des chercheurs de l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT) en Allemagne ont développé des nanoparticules pour administrer directement de nouveaux antibiotiques dans les poumons dans le cadre du traitement de la tuberculose.
La tuberculose est la maladie infectieuse présentant le taux de mortalité le plus élevé dans le monde. Ses bactéries s’encapsulent dans les tissus, principalement dans les poumons, où elles peuvent rester inactives pendant des années et provoquer des symptômes longtemps après l’infection initiale. Elles développent en outre une résistance à deux ou plusieurs antibiotiques courants. Cette résistance est due à une concentration insuffisante du médicament sur le site de l’infection et à l’arrêt prématuré du traitement en raison des effets secondaires souvent graves des antibiotiques.
Les nanoparticules utilisées par les scientifiques du KIT peuvent transporter de nouveaux antibiotiques directement vers la source de l’infection et les cellules infectées. De cette manière, les concentrations du médicament peuvent être augmentées localement dans les poumons. « La concentration de l’antibiotique représente jusqu’à 99% du poids total des particules. Selon les données disponibles, on atteignait généralement un maximum de seulement 10% jusqu’à présent. », a affirmé le Professeur Claus Feldmann, responsable d’un groupe de recherche à l’Institut de chimie inorganique (AOC) du KIT. Les particules du KIT contiennent une concentration de Bedaquiline à 69% ou une concentration de BTZ-043 à 99%, peut-on lire dans l’article paru dans ACS Nano. Les deux antibiotiques sont efficaces contre les bactéries de la tuberculose multirésistantes.
Un autre défi rencontré dans le traitement de la maladie est que les nouveaux antibiotiques développés sont souvent lipophiles et liposolubles. Ils ne peuvent pas ou peuvent difficilement être administrés dans l’eau. Pour lever cette barrière, les chercheurs du KIT ont eu recours à des agents tensioactifs. Ces derniers permettent la dispersion des antibiotiques hautement lipophiles dans l’eau et d’être inhalés dans le cas présent. Une fois inhalé, l’aérosol pénètre en profondeur dans les poumons, lieu d’action des antibiotiques contre la tuberculose.
Les premiers tests sur des souris, l’efficacité des dispersions de nanoparticules a dépassé celle des solutions conventionnelles de BTZ-043 pour l’inhalation pulmonaire de 50%. Les nanovecteurs se sont révélés capables de surmonter diverses barrières biologiques. Des concentrations élevées ont été mesurées dans les poumons, mais pas dans le foie et la rate.
D’excellentes perspectives pour l’amélioration du traitement de la tuberculose dans le futur.
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