Des chercheurs tchèques ont mis au point des nanorobots capables de purifier de l’eau contaminée par des substances radioactives.
Et si les nanorobots étaient les garants de notre survie ? Après les récentes avancées en médecine basées sur ces alliés microscopiques, l’Université de chimie et de technologie de Prague (République tchèque) a mis au point des nanorobots capables de nettoyer un liquide contenant de l’uranium radioactif. D’après la revue ACS Nano, ces minuscules structures organométalliques de forme cylindrique ont un diamètre inférieur à un quinzième d’un cheveu humain. Elles sont composées de d’oxyde ferrique magnétique et de platine catalytique, des matières aux propriétés poreuses, ce qui leur permet d’attirer certaines molécules comme l’uranium radioactif.
Afin de se déplacer, les nanorobots convertissent du peroxyde d’hydrogène diffusé dans l’eau en bulles d’oxygène. Le procédé leur permet de se mouvoir à une vitesse de 0,3 mm/seconde, et d’assurer leur mission en un temps très réduit. En outre, il est possible de le guider grâce à des aimants et d’accompagner leur action. « Dans une simulation de déchets liquides radioactifs, les microrobots ont pu enlever 96 % de l’uranium en une heure » note Martin Pumera, du centre d’étude du fonctionnement avancés des nanorobots de Prague, un des coauteurs de l’étude. En outre, après utilisation, ces robots peuvent être collectés à l’aide d’un aimant et recyclés.
Cette avancée pourrait s’avérer utile, et ce d’autant que la durée d’épuration naturelle d’une eau contaminée par des déchets radioactifs est très longue. A titre d’exemple, rappelons qu’il y a quelques mois, le Japon a déclaré vouloir rejeter dans l’océan Pacifique des millions de tonnes d’eau irradiée par la catastrophe de Fukushima. Il aurait cependant fallu attendre 17 années supplémentaires pour que cette eau contaminée ne soit plus dangereuse pour la santé – soit 25 and après la catastrophe.
Cette solution rappelle une autre invention s’appuyant sur des nanorobots pour éliminer les bactéries qui se trouvaient dans l’eau. Il y a deux ans, des chercheurs allemands de l’Institut Max Planck avaient ainsi été en mesure de détruire plus de 80% des bactéries présentes dans de l’eau en laboratoire en moins de 20 minutes. Ces microrobots, qui se servaient de bulles d’hydrogène comme de système de propulsion, étaient eux aussi magnétiques et peuvent à ce titre facilement être retirés de l’eau. là encore, les modèles étaient « biocompatible, respectueux de l’environnement et ne produit pas de déchets chimiques pendant et après l’opération ».