Une équipe de chercheurs de l’Université de Bath a mis au point un nouvel outil pour le développement de nouveaux traitements pharmaceutiques de manière plus écologique et moins coûteuse. Leur innovation repose sur l’utilisation de protéines cycliques, une approche alternative aux molécules conventionnelles, dans la fabrication de médicaments.
Traditionnellement, les traitements médicamenteux interagissent avec des protéines liées aux affections, bloquant leur activité pour atténuer les symptômes ou traiter la maladie. Cependant, les petites molécules conventionnelles utilisées comme médicaments ne sont pas toujours adaptées pour bloquer efficacement les interactions entre protéines.
C’est là que de petites protéines appelées peptides entrent en jeu. Bien que prometteurs, les peptides posent des défis en raison de leurs structures 3D instables, de leur sensibilité aux températures élevées et de leur difficulté à pénétrer dans les cellules du corps.
Les scientifiques de l’Université de Bath ont résolu ces défis en créant des protéines et des peptides « cycliques ». En utilisant une enzyme provenant de la plante Oldenlandia affinis, ils ont réussi à lier les extrémités libres de ces molécules, créant ainsi des structures rigides. Cette méthode a amélioré la stabilité thermique et chimique de ces composés, facilitant également leur introduction dans les cellules du corps.
Pour ce faire, les chercheurs ont modifié l’enzyme OaAEP1 provenant de la petite fleur violette tropicale, avant de l’introduire dans des cellules bactériennes. Ces cultures bactériennes ont été conçues pour produire en masse des protéines tout en liant les extrémités de manière efficace en une seule étape.
«Les protéines et les peptides sont généralement assez sensibles à la chaleur, mais la cyclisation les rend beaucoup plus robustes. La plante Oldenlandia produit naturellement des protéines cycliques dans le cadre d’un mécanisme de défense pour dissuader les prédateurs. Nous avons donc exploité ce super-pouvoir de la fleur en modifiant OaAEP1 et en le combinant avec la technologie bactérienne existante de production de protéines pour créer un outil vraiment puissant qui aidera l’industrie de la découverte de médicaments.» explique le professeur Jody Mason, du Département des sciences de la vie de l’Université de Bath.
Le Dr. Simon Tang, chercheur au Département des sciences de la vie de l’Université de Bath, ajoute : «Notre nouveau processus permet aux bactéries de faire tout le travail – le résultat est également plus propre et plus écologique, et parce qu’il comporte moins d’étapes, il est beaucoup plus simple à réaliser. »
Cette percée scientifique offre un potentiel pour accélérer la recherche pharmaceutique tout en réduisant les coûts associés au développement de nouveaux médicaments.
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