Des chercheurs de l’Université de Helsinki ont identifié une petite molécule qui inhibe efficacement la formation des protéines cytokines qui jouent un rôle clé dans la survenance de l’inflammation au sein des cellules. En bloquant la protéine Sec61, ils sont parvenus à soulager les symptômes de l’arthrite rhumatoïde chez la souris.
Les résultats de cette étude, publiés dans la revue Nature Chemical Biology, ouvrent de nouvelles perspectives dans le traitement de certains cancers.
Ils permettent de décrire, pour la première fois au niveau atomique, comment la molécule identifiée bloque la sécrétion cellulaire de protéines liées au développement de maladies. « De cette manière, nous avons pu établir un modèle pour bloquer la production de différentes protéines cibles sécrétées à l’aide de petites molécules » a déclaré Ville Paavilainen, directeur de recherche à l’Institut de biotechnologie de l’Université de Helsinki.
Cette avancée ouvre la voie au développement de petites molécules médicamenteuses plus précises pour prévenir spécifiquement la formation de protéines associées à diverses maladies.
Les chercheurs ont utilisé des techniques de biologie chimique pour comprendre le mécanisme d’action de la molécule qui inhibe la fonction de la protéine cible Sec61 dans les cellules humaines et son impact sur le fonctionnement de cette protéine. Grâce à des animaux souffrant d’arthrite rhumatoïde, ils ont pu démontrer que cette petite molécule soulageait les symptômes de la maladie sans entraîner d’effets secondaires indésirables.
L’étude a également bénéficié de l’utilisation de la cryo-microscopie électronique. La technique récompensée par le prix Nobel a permis d’étudier en détail la manière dont la petite molécule se lie à sa grande protéine cible. Les scientifiques ont aussi effectué des simulations informatiques atomistiques sur des supercalculateurs exploités par le CSC – Centre informatique pour la science, à Kajaani, afin d’analyser la dynamique et les interactions complexes de ce système.
De nombreuses protéines formées dans les cellules sont associées au déclenchement de diverses maladies. La plupart des médicaments actuellement disponibles visent à influencer la sécrétion de protéines déjà produites, comme les cytokines.
Cependant, cette nouvelle recherche ouvre la voie au développement de médicaments ciblant spécifiquement la formation des protéines associées à différentes maladies.
Cette étude a été réalisée en collaboration avec Kezar Life Sciences, une société pharmaceutique basée aux États-Unis. La société mène actuellement des recherches sur l’efficacité du blocage de la sécrétion de protéines dans le traitement de certains types de cancer.
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