La clinique universitaire de Tübingen, en Allemagne, a accompagné la naissance de bébés portés par deux femmes ayant bénéficié d’une greffe d’utérus.
L’Allemagne vient de confirmer la bonne santé de deux enfants suite à une transplantation d’utérus. Ces deux bébés, nés respectivement aux mois de mars et mai 2019, ont pu voir le jour grâce aux travaux de la clinique de l’université de Tübingen. Les deux mères, deux jeunes femmes âgées de 25 et 26 ans, étaient nées sans utérus car atteintes du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH). Cette maladie, qui engendre une malformation de l’appareil génital, touche environ 8.000 Allemandes. Les deux femmes ont accouché par césarienne à la 36ème semaine de grossesse.
Le procédé requiers une fécondation in-vitro (FIV), « parce qu’il ne serait pas médicalement possible de transplanter les trompes de Fallope intactes et de s’assurer que l’ovule niche au bon endroit dans l’utérus », explique le Dr Sarah Brucker de l’hôpital universitaire de Tübingen. De même ; l’accouchement se fera nécessairement par césarienne, « afin de protéger l’utérus et le vagin » qui a été construit artificiellement à l’aide de la chirurgie. En effet, il y a un « le risque que l’organe transplanté soit sinon endommagé ».
Pour réaliser cette opération complexe, les médecins allemands ont collaboré avec l’équipe du professeur Mats Brännström, un chercheur suédois travaillant au sein du Département de l’Obstétrique et Gynécologie à l’université de Göteborg, expert dans ce domaine. Plus largement, il s’agit des deux premières grossesses menées à bien dans les huit pays coopérant dans le cadre d’Eurotransplant – nommément l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Croatie, la Hongrie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Slovénie.
D’après les chercheurs allemands, il serait même possible d’envisager une seconde grossesse pour ces deux jeunes femmes, une fois l’utérus transplanté bien cicatrisé. Aussi, il s’agirait d’une solution sérieuse à l’infertilité ou l’ablation de l’utérus suite à une maladie. Pour autant, l’équipe de médecins de Tübingen ne croit pas qu’il s’agisse d’une solution pour les patients transgenres, qui « n’ont ni les ovaires ni la production hormonale nécessaire pour maintenir un utérus sain capable de faire grandir un enfant ».