Une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche chimique de Catalogne (ICIQ) en Espagne a conçu des micromoteurs autonomes capables de purifier les eaux usées. Cette avancée novatrice ouvre la voie à des méthodes écologiques pour remédier à la pollution de l’eau, avec des implications potentielles majeures pour l’environnement.
Les micromoteurs, construits à partir d’un tube en silicium et de dioxyde de manganèse, se distinguent par leur capacité à se déplacer de manière autonome à l’échelle microscopique. Le processus repose sur des réactions chimiques générant des bulles à une extrémité du tube, agissant comme un moteur et propulsant le micromoteur dans l’eau. Cette technologie offre une solution innovante pour la remédiation environnementale.
Le micromoteur conçu par les chercheurs de l’ICIQ se distingue par son revêtement en laccase, un composé chimique qui accélère la conversion de l’urée présente dans l’eau polluée en ammoniac. Rebeca Ferrer, doctorante à l’ICIQ, souligne l’importance de cette découverte en déclarant : «C’est une découverte intéressante. Aujourd’hui, les stations de traitement des eaux ont du mal à décomposer toute l’urée, ce qui entraîne l’eutrophisation lors du rejet de l’eau. C’est un problème sérieux, en particulier dans les zones urbaines.»
Outre son effet purificateur, la conversion de l’urée en ammoniac offre une source d’énergie verte, avec la possibilité d’extraire l’ammoniac de l’eau pour le convertir ultérieurement en hydrogène.
Cependant, le développement de cette technologie n’est pas sans défis. Les bulles produites par les micromoteurs peuvent obscurcir la vue sous le microscope, compliquant ainsi l’optimisation de leur conception. Harshith Bachimanchi, doctorant à l’Université de Göteborg, souligne l’importance de cette étape en déclarant : «Nous devons optimiser la conception pour que les tubes puissent purifier l’eau aussi efficacement que possible. Pour ce faire, nous devons observer comment ils se déplacent et combien de temps ils continuent de fonctionner, mais cela est difficile à voir sous un microscope car les bulles obscurcissent la vue.»
Cependant, une lueur d’espoir réside dans une méthode d’intelligence artificielle (IA) développée par les chercheurs de l’Université de Göteborg. Cette IA permet d’estimer les mouvements des micromoteurs sous le microscope, offrant ainsi une solution à ce défi technique.
Bien que des travaux de développement considérables restent à accomplir, cette découverte ouvre des perspectives dans le domaine de la purification de l’eau et de la production d’énergie verte. L’objectif ultime des chercheurs est d’optimiser ces micromoteurs pour en faire des agents de purification efficaces et durables, marquant ainsi une avancée majeure dans la préservation de notre environnement.
Image par rony michaud de Pixabay