Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) a révélé les images du cerveau obtenues grâce au scanner IRM le plus puissant au monde. Ce scanner a été conçu après plus de deux décennies de recherche et développement dans le cadre du projet Iseult. Mis au point en 2021, il est doté d’une puissance sans précédent. Son champ magnétique est de 11,7 teslas, offrant ainsi une vision détaillée du fonctionnement du cerveau humain. Pour comparaison, les IRM hospitaliers ont des champs magnétiques de 1,5 ou 3 teslas.
L’appareil du CEA a également des dimensions impressionnantes. Il pèse 132 tonnes et mesure cinq mètres de longueur et de diamètre extérieur, pour un diamètre intérieur de 90 cm. Ces dimensions permettent d’y passer un corps humain et d’imager le cerveau dans son intégralité.
L’aimant de cet IRM est alimenté par un courant de 1 500 ampères et refroidi en permanence par de l’hélium à l’état superfluide à une température extrêmement basse de -271,35°C. Sa mise en place a nécessité six années de fabrication et quatre années de réglages minutieux.
Les images obtenues avec l’IRM Iseult surpassent celles des scanners IRM conventionnels utilisés dans les centres hospitaliers, offrant une netteté et une précision incomparables. Comparées aux coupes axiales de cerveau acquises à 3 et 7 teslas, les images d’Iseult révèlent un niveau de détail impressionnant, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans la compréhension du fonctionnement cérébral.
En atteignant des résolutions aussi fines, l’IRM Iseult ouvre la voie à une meilleure compréhension de diverses maladies neurologiques et psychiatriques telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et la schizophrénie. Grâce à sa capacité à détecter des signaux faibles, cette technologie révolutionnaire facilitera le diagnostic et la prise en charge de ces troubles, tout en permettant une exploration plus approfondie du cerveau humain.
“Avec Iseult, c’est un monde inconnu qui s’ouvre devant nous et nous avons hâte de l’explorer. Plusieurs années de recherche vont être encore nécessaires pour développer et améliorer nos méthodes d’acquisition et garantir des données de la meilleure qualité possible. C’est à l’horizon 2026-2030 qu’on cherchera à explorer certaines pathologies neurodégénératives, mais aussi des maladies qui relèvent davantage de la psychiatrie, comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Sans oublier les sciences cognitives !” Nicolas Boulant, responsable du projet Iseult et directeur de recherche au CEA.
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