Des archéologues espagnols ont retrouve des ossements de chiens dans des tombes humaines datant de 6 000 ans, prouvant l’importance du lien entre ces deux espèces dès le Néolithique.
On le savait le meilleur ami de l’homme. Il semblerait bien que les chiens soient également nos plus vieux amis. Des archéologues ont découvert près de l’actuelle ville espagnole de Barcelone des tombes dans lesquelles sont enterrés des humains avec des chiens. Ces sépultures datent d’il y a plus de 6 000 ans d’après l’étude publiée récemment dans la revue Journal of Archaeological Science : Reports. Pour l’équipe derrière cette découverte, cela atteste de l’attachement de cette communauté à leurs animaux de compagnie.
On sait qu’il y a 10 000 ans, lorsque les humains se sont sédentarisés, ils ont commencé à utiliser les chiens dans leurs tâches quotidiennes. Mais il n’existait jusqu’à présent pas de preuve d’attachement émotionnel du l’homme pour le canidé. Or, des squelettes partiels ou complets de chiens ont ainsi été exhumés dans plus d’une vingtaine de tombes. Ils étaient placés avec soin aux côtés d’hommes, de femmes ou d’enfants.
« Les chiens jouaient un rôle important dans l’économie des populations du Néolithique, en prenant soin des troupeaux et des lieux de vie », notent les chercheurs. Selon eux, ils étaient également utilisés pour chasser. Cependant, cette découverte prouve que « ces animaux étaient totalement intégrés dans ces communautés néolithiques » note Silvia Albizuri, chercheuse à l’université de Barcelone. Ils avaient ainsi une place avec leurs maitres jusqu’à dans la vie après la mort.
Pour autant, ce statut spécial n’était pas sans conséquence. Il ressort en effet de l’étude des ossements des canidés que ces derniers étaient des chiots, dont l’âge était généralement d’à peine un an. Il apparait également du fait de l’absence d’entailles sur les os qu’ils aient probablement été sacrifiés pour accompagner leurs maîtres dans leurs tombes. Leur chair était même peut être mangée au moment des funérailles.
« La sélection de chiots et d’animaux d’un an suggère un sacrifice », confirme Silvia Albizuri, qui explique le choix de jeunes animaux car nos ancêtres étaient réticents à perdre les chiens les plus âgés, déjà entraînés à garder les troupeaux.