Ce mercredi, l’ESA rend public une carte animée en 3D et très détaillée de la Voie lactée, notre galaxie, issue de la mission astrométrique européenne Gaia.
Grâce à la mission astrométrique européenne Gaia de l’Agence spatiale européenne (ESA) nous disposons d’un inventaire gigantesque de plus d’un milliard et demi d’étoiles de notre galaxie, la Voie lactée. Cette dernière mesure entre 100.000 et 120.000 années-lumière de diamètre et comprend un milliard 700 millions d’étoiles ainsi que 100 milliards de planètes. Elles sont désormais toutes répertoriées dans un atlas en 3D, avec leur taille, leurs caractéristiques et leur position précise dans le ciel.
Pour rappel, le satellite Gaïa, équipé de deux télescopes avait été lancé le 19 décembre 2013. Il exécute 500 millions de mesures par jour pendant 22 mois entre juillet 2014 et mai 2016. Grâce aux données qu’il avait captées, une version provisoire de cet atlas spatial (DR1) avait été dévoilé le 14 septembre 2016. Ce mercredi 25 avril 2018, l’ESA a dévoilé la deuxième version du catalogue de la mission (DR2), résultat d’un travail colossal par un consortium réunissant 450 scientifiques de 20 pays. Six articles sont publiés dès aujourd’hui en ligne dans la revue Astronomy and Astrophysics pour célébrer la fin du projet.
« Avant, ces connaissances, on les avait pour deux millions d’étoiles maintenant on a passé le cap du milliard d’étoiles ! » s’enthousiasme Céline Reylé, chercheur à l’Institut Utinam de l’Université de Bourgogne Franche-Comté. « J’ai déjà mon casque de réalité virtuelle pour les conférences que je donnerai, mais ce que j’attends plutôt ce sont des colonnes de chiffres », plaisante Dimitri Pourbaix, astrophysicien à l’Université libre de Bruxelles, et investigateur principal belge pour Gaia. Selon lui, il y aura « un avant et un après Gaia ».
« Pour les astronomes du monde entier, c’est comme, pour les biologistes, se voir offrir le décodage d’une partie significative du génome humain. Pour tous les astronomes, c’est le début d’une nouvelle manière de travailler », assure-t-il. « Avec Gaia, on peut vraiment reconstituer toute l’histoire de la Voie lactée. C’est comme faire de l’archéo-astronomie (…) pour reconstruire vraiment l’histoire de notre Univers » a quant à lui déclaré Günther Hasinger, directeur de la Science à l’ESA, lors d’une présentation de ces données à l’occasion du Salon aéronautique ILA de Berlin.
Le précédent catalogue avait été dressé entre 1989 et 1993 par un autre satellite européen, Hipparcos.